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DECODAGES
�lections l�gislatives : faut-il y croire ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 03 - 2012


Par Abdelmadjid Bouzidi
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Nous sommes � moins de deux mois des l�gislatives et on ne peut pas dire que la rue alg�rienne est f�brile et � l'�coute du moindre bruissement des futurs postulants. C�est m�me pour l�instant le contraire qui se produit : �Les l�gislatives ? On conna�t tout cela. Qui peut croire que ceux qui ont d�fait le pays vont laisser la place � la jeunesse alg�rienne mieux form�e, plus comp�tente et qui ne tra�ne pas de casseroles.�
Coup de gueule bien parlant de mon buraliste que j�ai essay� vainement de convaincre que �les seules batailles perdues sont celles qu�on refuse d�engager�.Et ils sont nombreux les Alg�riens qui pensent, � juste titre, que la maison Alg�rie fonctionne mal : l��conomie est encore largement en de�� de son formidable potentiel, la soci�t� politique fonctionne au ralenti pour ne pas dire ne fonctionne pas du tout, la relation gouvernants-gouvern�s est en rupture totale de confiance et faite de suspicion� C�est aujourd�hui un lieu commun de r�p�ter cela. Pourtant, une petite �claircie : on nous annonce des r�formes politiques. Eh bien oui : des r�formes politiques et profondes, nous dit-on ! Le pr�lude de ces r�formes, plut�t raill� par les Alg�riens, a �t� la commission Bensalah et ses s�ances d��coute. Les Alg�riens se posent une question et une seule : faut-il y croire ? L�interrogation est loin d��tre superflue tant les couleuvres aval�es par les Alg�riens � ce jour ont �t� grosses et nombreuses. Mais mettons cette lourde question entre parenth�ses et �vitons de jouer aux cassandres. Contentons-nous pour l�instant d��valuer la d�marche que compte mettre en �uvre l�initiateur du programme, c�est-�-dire le pr�sident de la R�publique.
Des r�formes selon quelles s�quences ?
On sait que les processus de mutation syst�matique que mettent en �uvre les pouvoirs en place, notamment dans les pays du Sud, reposent principalement sur des r�formes politiques et des r�formes �conomiques. Le d�bat sur l'agencement des deux programmes de r�formes, de leur s�quentiel est assez connu : faut-il commencer par les r�formes politiques puis aller aux r�formes �conomiques ou bien l�inverse ? Deux th�ses se sont toujours affront�es. La premi�re d�fend l�id�e du primat des r�formes �conomiques. Dans nos pays, il faudrait commencer par engager des r�formes �conomiques qui, en brisant les monopoles, en faisant la chasse aux positions de rente, en soutenant la libert� d�entreprendre et de commercer vont imposer une redistribution des pouvoirs et donc entra�ner dans leur sillage des r�formes politiques devenues alors in�luctables. Dans le cas de notre pays, avec les r�formateurs du FLN et leur programme de transition de 1988-1989, nous avons d�j� exp�riment� cette th�se qui consiste � accorder le primat � la transformation du syst�me �conomique dans le processus de transition d�mocratique. On avait bien adopt� une nouvelle Constitution qui amor�ait une ouverture politique mais on affirmait d�j� � l��poque qu�il fallait r�former graduellement le syst�me politique, de l�int�rieur, par touches successives et le pousser � une transformation profonde et peut-�tre m�me radicale en commen�ant par de vraies r�formes �conomiques qui mettent fin au syst�me �conomique �tatique, centralement administr� pour installer � sa place un syst�me d'�conomie de march� avec �libert� d�entreprendre et de commercer�, et �autonomie de l�entreprise publique avec possibilit� d�ouverture de son capital�, pr�parant ainsi le chemin � un vrai programme de privatisations. L'ouverture de l��conomie et sa lib�ralisation progressive devaient, selon leurs promoteurs, conduire irr�m�diablement � l�ouverture politique et au changement du syst�me de gouvernance. Cette d�marche n�a malheureusement pas pu avoir raison de la �digue� que constituait le syst�me politique en place qui, au lieu d��tre pouss� � la transformation par les r�formes �conomiques, les a, au contraire, fait rapidement �chouer et a engag� la confrontation directe, violente, sanglante avec ceux qui voulaient le remettre en cause, �liminant aussi au passage les tenants des r�formes �conomiques qui visaient � mettre fin � l��tatisme et � l��conomie de rente. Les revendications de rupture politique avec �les pratiques du pass�, et pour un v�ritable processus de transition d�mocratique que les Alg�riens dans leur grande majorit� soutenaient et appelaient de leurs v�ux ont malheureusement �t� le fait de forces r�trogrades et sanguinaires qui ont plus p�nalis� dramatiquement la population et entra�n� le pays dans la trag�die que nous connaissons tous et dont les stigmates sont encore bien vivaces. C�en �tait fini et du changement du syst�me politique et des r�formes �conomiques elles-m�mes. La priorit� allait, d�s lors, au r�tablissement de �la s�curit� et au �fonctionnement normal des institutions et des administrations publiques�. Nouvelles priorit�s difficilement contestables par ailleurs, tant les d�g�ts humains et les destructions mat�rielles �taient consid�rables. La seconde th�se d�fendue dans le cadre du phasing des r�formes (�conomiques d�abord puis politiques ensuite ?) �tait celle qui pr�conisait de commencer le processus de mutation syst�mique par les r�formes politiques. On ne peut r�ussir aucune r�forme �conomique, aucune transformation du syst�me �conomique rentier si on ne r�forme pas d�abord le syst�me politique, car c�est bien le syst�me politique en place qui, par ses positions de privil�ges octroy�s, ses innombrables r�seaux, va emp�cher toute transformation du mode de production et de distribution des richesses et donc toute r�forme �conomique . D�s lors, tant que le syst�me politique fait de rapine, de client�lisme, de pr�bendes n�est pas radicalement remis en cause, tant que la d�mocratie, la d�lib�ration, l�Etat de droit sont absents, il ne peut y avoir de d�veloppement �conomique et toute r�forme du syst�me �conomique qui vise � le rendre performant est vou�e � l��chec. Notre propre exp�rience nous l�apprend tous les jours : combien de tentatives de transformation du syst�me �conomique se sont-elles bris�es sur le mur du syst�me politique, monopoliste, ferm� et autoritaire ? Nos gouvernants ont-ils enfin compris cela aujourd�hui ? Veut-on vraiment remettre � l�ordre du jour, 20 ans apr�s, la n�cessit� de r�formes profondes et en premier lieu dans le domaine politique ? Un contexte r�gional marqu� par le printemps arabe avec ses r�volutions tunisienne et �gyptienne, ses r�voltes populaires dramatiques libyenne, y�m�nite et syrienne, ses r�formes politiques marocaine, a certainement contribu� � d�cider le pr�sident de la R�publique alg�rienne � annoncer la r�examen de la d�marche qui a pr�valu jusque-l� et promettre d�engager de �vastes r�formes politiques� devant oxyg�ner le syst�me, l�a�rer, l�ouvrir, et si l�on s�en tient au discours officiel, le d�mocratiser. Allons-nous d�mentir enfin l�adage selon lequel �les promesses n�engagent que ceux qui les �coutent�. En tout cas, et jusqu�� maintenant, l�annonce du pr�sident n�a entra�n� aucun enthousiasme tant les Alg�riens sont pris par le doute et la suspicion. Au mieux entendons-nous le fameux �wait and see�. Mais si le pouvoir a l�intention de faire �comme si��, les Alg�riens feront aussi �comme si�� et c�est le dialogue de sourds qui continuera !
Quelles sont les r�formes politiques annonc�es ?
Bouteflika a engag� la r�vision des lois qui organisent le fonctionnement du syst�me politique alg�rien : la loi �lectorale, la loi sur les partis politiques, le code de l�information, la loi sur les associations et enfin une loi qui organise l�obligation faite aux partis politiques de laisser un niveau de participation aux femmes, de la vie politique (un syst�me de quota sur les listes �lectorales). De tout cet �difice juridique, on comprend ais�ment que c�est la loi �lectorale qui est d�terminante puisqu�elle d�finit le syst�me par lequel les urnes vont r�partir le pouvoir entre les candidats aux diff�rentes �lections qui vont �tre organis�es. Le paysage politique �tant connu, cette nouvelle loi �lectorale va-t-elle permettre enfin une avanc�e de la d�mocratie ? L�enjeu, on le voit, est important et la mani�re avec laquelle cette loi va �tre mise en �uvre est primordiale.
La loi sur les associations
Il est clair que dans les d�mocraties avanc�es, la soci�t� civile est une composante essentielle du r�gime d�mocratique. Civisme, citoyennet�, lien social et solidarit� sont promus et d�velopp�s par le mouvement associatif. Des r�formes politiques r�ussies sont des r�formes qui int�grent dans la construction de la d�mocratie, de plain-pied, le mouvement associatif organis�. Chez nous, les derniers �tats g�n�raux de la soci�t� civile tenus au mois de juin ont r�v�l� le formidable potentiel du mouvement associatif national qui a l�Alg�rie chevill�e au corps. La nouvelle loi sur les associations ne peut pas, ne doit pas passer en pertes et profits les tr�s int�ressantes propositions et recommandations faites par les 1 100 participants � ces assises.
Le code de l�information
C�est l� une autre loi d�une importance capitale pour l�information, l�investigation, la restitution des �v�nements majeurs que vit notre soci�t�. Un contre-pouvoir dont ne peut se passer aucun pouvoir en place qui veut une bonne gouvernance pour sa soci�t�. Un lien vital entre l�administration et les administr�s, entre les policymakers et les citoyens. Ce code de l�information ne peut en aucun cas �tre �labor� en dehors des �gens de la profession�, car, ici, plus qu�ailleurs, on ne peut g�rer par injonctions et pour qui conna�t le monde alg�rien des m�dias�
La Constitution
L�enjeu ici est consid�rable. Les futurs d�put�s vont �tre des constituants. C�est dire combien il faut �tre vigilant, rigoureux, tr�s s�rieux pour les choisir. Les partis politiques mais surtout les �lecteurs ont ici un r�le d�cisif � jouer. Il nous faut aller � la deuxi�me R�publique et ne plus se contenter des repl�trages traditionnelles qui embourbent la soci�t� alg�rienne dans toutes les tares du r�gime politique en place depuis la lib�ration. Va-t-on r�ussir le challenge ? Certainement pas, si on d�cide de rester chez soi.


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