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PR�SIDENTIELLE FRAN�AISE
L�extr�me droite au centre du jeu
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 04 - 2012

�La vie m'a appris qu'il y a deux choses dont on peut tr�s bien se passer : la pr�sidence de la R�publique et la prostate.�
(Georges Clemenceau)
Le score r�alis� par la candidate du Front national et la relative d�ception (ou relatif succ�s[ 1]) du Front de gauche ont domin� les commentaires du premier tour de l��lection pr�sidentielle fran�aise. Tr�s vite, les d�bats se sont port�s sur les r�sultats du second tour et m�me bien au-del� du �troisi�me �, cogitant le paysage politique qui �mergerait du naufrage pr�visible de N. Sarkozy et de l�UMP [2]. En fait, tout ce qui pense sur la place et au-del� est d�j� en septembre, computant ce qu�il peut advenir d�une Europe en crise �conomique et financi�re profonde, aggrav�e par une crise politique qui a commenc� en Gr�ce, � Chypre, en Italie, Espagne� et qui se propage peu � peu aux latitudes septentrionales. On comprend, dans ces conditions, l�inqui�tude d�Angela Merkel qui voit peu � peu son pays et sa politique interpell�s. L�Allemagne servie par un euro faible (au regard de ses performances), dont l�aust�rit� et le mercantilisme � outrance assurent des exc�dents confortables, se retrouverait tr�s seule si d�aventure Sarkozy devait s��clipser comme semblent l�annoncer les r�sultats du premier tour et les sondages. Il sera tr�s difficile de maintenir l�illusion d�un couple francoallemand, �cl� de vo�te de la construction europ�enne�, qui ne recouvre plus aucune r�alit�. La plupart des observateurs, notamment fran�ais, voient bien que la zone euro devrait porter le nom qu�elle m�rite, celui de �zone Mark�, car c�est entre Francfort et Berlin que se d�cide d�sormais l�ordinaire de la vie �conomique et mon�taire du continent. Ces premiers r�sultats attestent d�un grand nombre d��checs du pr�sident fran�ais.
1.- C�est la premi�re fois qu�un candidat sortant arrive derri�re un opposant qui n�a jamais assum� de responsabilit�s minist�rielles.
2.- Si on laisse de c�t� le cas de Bayrou (dont le parti a �t� plum� d�s 2007 et qu�on ne voyait pas se ranger aux c�t�s de Sarkozy, sous peine de ruiner d�finitivement son chemin de croix solitaire) et celui de Le Pen dans un contexte diff�rent, le candidat sortant avait fait le vide autour de lui en obtenant que tous les candidats plus ou moins d�clar�s � droite se retirent ou renoncent en se rangeant � ses c�t�s (Christine Boutin, Herv� Morin, Jean-Louis Borloo�). C�est dans ce sens qu�il convient d�interpr�ter le constat : �Sarkozy dispose de peu de r�serves au second tour.� Il est vrai que le candidat sortant s��tait donn� comme objectif d�arriver en t�te au premier tour pour enclencher une dynamique pouvant lui donner le maximum de chance au second. A l��vidence, m�me si c�est � un point et demi pr�s, il a �chou� � atteindre cet objectif et perd ainsi sur les deux tableaux. C�est sans doute � cela que l�on doit la forme qu�a prise l�entre-deux tour de l��lection.
3.- Il n�est pas moins �vident que le mod�le binaire que cherchait � introduire en France le locataire de l�Elys�e en r�f�rence au bin�me antagoniste anglosaxon, un parti d�mocrate vs un parti r�publicain qui alternent chacun son tour pour conduire une politique � peu pr�s semblable, sous le contr�le d�un Congr�s omnipotent sous l�influence de lobbys, s�est fracass� sur la Constitution de la Ve R�publique qui r�siste malgr� les coups qui lui ont �t� port�s depuis une trentaine d�ann�es. La r�duction du mandat pr�sidentiel � cinq sous pr�texte de synchronisation avec le mandat l�gislatif (illusoire tant que subsiste le pouvoir �lys�en de dissoudre l�Assembl�e), n�est pas le moindre. Le paysage politique fran�ais demeure un jeu (certes complexe) � quatre. En tout �tat de cause, s�rement pas � deux.
4.- Le �siphonneur� siphonn�
�Ce n�est pas Le Pen qui m�int�resse, c�est son �lectorat.� N. Sarkozy, 15 avril 2007. Une des cl�s du succ�s de N. Sarkozy en 2007 a consist� en une �politique d�ouverture� qui a pris l�allure d�un d�bauchage syst�matique de ses adversaires, profitant des inimiti�s internes, aussi bien chez Bayrou qu�au Parti socialiste. Sarkozy s��tait gauss� de ses adversaires socialistes en se d�clarant meilleur directeur de ressources humaines qu�eux[3]. C�est ainsi qu�un certain nombre de �transfuges �, � divers titres et sous divers pr�textes, ont saisi la main tendue par l�Elys�e : Claude All�gre, Eric Besson, Jean-Marie Bockel, Jacques Attali, Huber V�drine, Jack Lang, Michel Rocard, Michel Charasse, Dominique Strauss- Kahn, Bernard Kouchner� et de nombreuses personnalit�s class�es � gauche. M�me Roger Hanin s��tait persuad� que le vote qu�il avait apport� � Sarkozy �tait conforme � ses engagements. Malheureusement, cette tactique est un fusil � un coup. Reprendre les th�mes du Front national � son compte et s�imaginer ainsi le d�pouiller de ses �lecteurs, le proc�d� a fait long feu. Les r�sultats du premier tour semblent valider l�aphorisme de papa Le Pen : �Les Fran�ais pr�f�rent toujours l�original � la copie.� Fran�ois Hollande, au contraire, comptait � gauche au premier tour de nombreux concurrents : deux candidats �d�extr�me gauche�, une �cologiste, un communiste et m�me un gaulliste (Dupont-Aignan) qui d�fendait des th�ses sur certains th�mes tr�s proches de celles de M�lenchon. Il a eu dans ces conditions beaucoup de m�rite � arriver en t�te. En sorte qu�il faut accorder quelques cr�dits aux sondages qui � avec constance � l�annoncent vainqueur du second tour avec un score tr�s flatteur oscillant entre 53 et 56%, selon les instituts. En r�alit�, l��chec de Nicolas Sarkozy a �t� annonc� tr�s t�t, au cours de la deuxi�me ann�e de son mandat. De plus, il ne faut pas oublier que la majorit� UMP a perdu toutes les �lections interm�diaires (municipales, r�gionales, europ�ennes, s�natoriales � une premi�re sous la Ve R�publique). C�est d�ailleurs pourquoi tout au long du quinquennat, aucun r�f�rendum n�a �t� propos� aux Fran�ais : le Trait� de Lisbonne ou le retour de la France dans le syst�me militaire int�gr� de l�OTAN par exemple ont �t� ratifi�s par voie parlementaire. En outre, tous les sondages sont d�favorables au pr�sident depuis de nombreuses ann�es et pr�figuraient pour l�essentiel les r�sultats de ce premier tour. A un Front national pr�s.
Double-bind lep�niste
Contrairement aux apparences, la marge de man�uvre du Front national est plut�t faible et la gestion de son succ�s relatif sem�e d�emb�ches. Le ralliement �ventuel des voix lep�nistes � la cause de Sarkozy en soutien � sa r��lection para�t tr�s probl�matique. Marine Le Pen ne le veut et ne le peut. Ceci en raison de la composition tr�s h�t�roclite de son �lectorat qui interdit que les votes FN et UMP m�caniquement s�additionnent. Les centres de gravit� des �lectorats ne co�ncident pas. Circonstance aggravante : une partie importante de ceux qui ont vot� pour elle l�ont fait pr�cis�ment en raison de son opposition � la politique de Sarkozy. Comment pourrait-elle, sans d�mon�tiser son cr�dit politique et �lectoral, se rallier � celui qu�elle ne cesse de critiquer ? Ce serait de plus contraire � ses int�r�ts et � ses objectifs dans l�hypoth�se o�, en futur recours, elle parie sur l��clatement de l�UMP aux lendemains de la pr�sidentielle, esp�re ramasser ce qui restera de l�appareil sarkozyste et r�organise toute la droite autour de son parti. A noter au passage que Bayrou tente une configuration identique avec des moyens, et donc des perspectives, plus limit�s. Se pr�parant � cette �ventualit� (qui rel�gue l�alignement du candidat UMP sur les th�ses frontistes de curiosit� �lectorale), le FN, s�il n'envisage pas pour le moment de changer de nom, a choisi n�anmoins de se pr�senter sous l'appellation �Rassemblement bleu Marine� aux �lections l�gislatives de juin. Ceci dans la poursuite d�une politique de communication (dite de �d�diabolisation�) destin�e � �largir son audience. Lors des prochaines �lections l�gislatives, ce choix ambitieux du FN induira des triangulaires compliqu�es qui conf�rent g�n�ralement un avantage � la gauche et ne permettrait pas � Marine Le Pen de disposer d�un nombre d��lus proportionnel � son score de ce premier tour. Sans compter que si des compromis locaux sont envisageables, notamment dans les circonscriptions m�diterran�ennes, de nombreux �lecteurs de l�UMP ne lui sont pas favorables, une part importante du vote centriste lui �chapperait ainsi que l��lectorat juif tr�s influent et tr�s r�ticent[4], dans sa majorit�, � une alliance avec une Marine Le Pen qui demeure fid�le aux choix id�ologiques d�un p�re lequel � quoi qu�il en dit � reste dans les coulisses l��minence grise qui pilote le FN avec une longue laisse. Ce fin connaisseur des rouages organiques de la vie des partis a fait ses classes dans les all�es du parlementarisme de la IVe R�publique, il a derri�re lui plusieurs d�cennies de roublardises politiques et conna�t toutes les subtilit�s tortueuses de la profession. Il tire les ficelles d�un �poker menteur� mortel tout en laissant sa fille expos�e aux feux de la rampe. Bruno Gollnisch, lui qui disputait � �l�h�riti�re� la t�te de ce parti (et qui en est l�actuel �conseiller aux Souverainet�s�, a fini par en convenir. Une revanche sur l�histoire et contre l�establishment politique parisien qui ne l�a jamais admis en son sein. Cet homme a la rancune tenace. On peut, � la vue des derniers r�sultats et du score de sa fille, l�imaginer se r�jouir avec d�lectation du mauvais tour qu�il fait � ceux qui l�ont tant �ostracis�. Il soup�onne cependant Sarkozy de n�avoir qu�un seul parti et qu�un seul principe : acc�der et se maintenir au pouvoir � n�importe quel prix. Sous la menace de la justice qui l�attend d�fait de son immunit� pr�sidentielle, avec des dossiers difficiles (Bettencourt, Karachi�), le candidat-pr�sident qui d�fend une id�ologie par jour, a plus d�une raison pour ne pas perdre. Hier, glorifiant la m�moire de Jaur�s ou honorant avec conviction celle du G�n�ral de Gaulle, demain pr�t � conclure un pacte avec Marine Le Pen et apr�s-demain reniant amn�sique tous ses engagements, sauf un : servir fid�lement et exclusivement les int�r�ts de Sarkozy. Tous les pouvoirs proc�dent du pr�sident de la R�publique. Hors de l�Elys�e, point de salut. Et cela, tous les protagonistes le savent. Jean-Marie Le Pen qui a des convictions arr�t�es n�est pas le dernier � s�en m�fier. En ces circonstances, toutes les cogitations lep�nistes seraient vaines si le FN ne parvenait pas � recomposer autour de lui sinon toute la droite, du moins une part critique, hors de port�e d�un �centre� versatile et incontr�lable. Et cela reste encore loin d��tre possible. 17,9% est un score int�ressant, mais l�isolement du FN ne lui permet, dans un scrutin majoritaire � deux tours, pas d�en user tel un levier. Le tintamarre m�diatique qui a accompagn� ce r�sultat fait oublier que 82,1% des Fran�ais ne votent pas Front national. Deux hypoth�ses de travail pourront peut-�tre expliquer la �neutralit� du Front national qui � selon les observateurs fran�ais proches du terrain � s�appr�terait � voter �blanc� au second tour de la pr�sidentielle.
1.- Les �visiteurs du soir�
Le r�el pari du FN (ouvertement reconnu par certains de ses membres) est de ne pas contrarier l��lection de Hollande et d�attendre patiemment l��puisement rapide de son quinquennat. Sachant que sa politique sera tout compte fait proche de celle de Sarkozy : europ�enne et aust�re, sous l�influence et le contr�le tout � la fois de Francfort, de Berlin, de Bruxelles, des march�s financiers et des Agences de notation. Certes, d�barrass�e du blingbling, des coups d��clats sans lendemains, des th�mes x�nophobes� mais � peu ou prou comme son pr�d�cesseur � soucieux d��quilibre budg�taire, il finira par �chouer devant les probl�mes traditionnels de la France, avec pour cons�quences pr�visibles (malgr� quelques mesures en faveur des couches populaires - en tout �tat de cause insuffisantes), une aggravation de la situation �conomique et sociale de ceux qui forment le flot intarissable des �lecteurs dont le Front national s��chine � expliquer le calvaire : l�Europe, l�immigr� en qu�te de prestations sociales, le musulman terroriste, l�Etat, les fonctionnaires parasites, les bolchevicks, les imp�ts... Ceci explique le soutien � reculons � Hollande d�un M�lenchon qui � doutant des capacit�s r�elles du PS � traiter efficacement des probl�mes du pays � fait, � quelques nuances pr�s, un calcul similaire. Comme � l��poque du Front populaire qui a b�n�fici� de la part des communistes d�alors d�un soutien critique sans participation. M�lenchon n�a jamais oubli� les p�titions de reconversion de F. Hollande : �Pour celles et ceux qui ne s'en seraient pas encore aper�us, il y a longtemps que nous avons accept� l'�conomie de march� et, dans l'ensemble, nous l'avons plut�t bien g�r��e.� Emmanuelli ne s�en �tait pas plus cach� : �Parvenus au pouvoir, les socialistes ont bel et bien accept� l'�conomie de march�. Ils l'ont fait tr�s pr�cis�ment le vendredi 23 mars 1983 � 11h du matin� lors du conseil des ministres qui d�cida, sous la direction de Fran�ois Mitterrand, �de rester dans le syst�me mon�taire europ�en et de mettre en �uvre un plan d'aust�rit� �, avait-il ironis�, en �voquant le �tournant de la rigueur�. (31 ao�t 2007). Ceci explique cela.
2.- Une unique solution, la proportionnelle
Le Front national ne peut dans ces conditions acc�der au pouvoir que sous une seconde condition (soutenue par d�autres partis comme celui des Verts) : achever de d�manteler les institutions de la Ve R�publique et en revenir � dans l�id�al � � une proportionnelle int�grale � un tour qui, moyennant un jeu de levier avis�, d�pla�ant le centre de la d�cision de l�Elys�e vers Matignon et le Palais Bourbon, lui donnerait la possibilit� de peser de mani�re d�cisive sur les affaires de la R�publique. Une dose de proportionnelle avait �t� conc�d�e un temps par Mitterrand dans le but transparent de handicaper ses adversaires de droite. Sarkozy, semble-t-il, vient d�en faire la promesse dans l�espoir d�un soutien frontiste au second tour. Il serait toutefois douteux qu�il l�obtienne, pour toutes les raisons �nonc�es ci-dessus.[5] Ces r�gles du jeu (avec quelques nuances selon les contextes locaux) sont en usage un peu partout en Europe (Grande-Bretagne, Italie, Gr�ce, Belgique�) avec une instabilit� chronique � l�origine de la crise gravissime qui vient de secouer les Pays-Bas. A moins d�une configuration politique surprenante, la r�alisation de ces hypoth�ses para�t peu probable. Ce serait la premi�re fois sous la Ve R�publique que le �centre�, ordinairement choy�, au c�ur des seconds tours, serait compl�tement absent des d�bats aujourd�hui enti�rement domin�s par le syndrome Front national. �Ces �v�nements nous d�passent. Feignons d�en �tre les instigateurs.�
A. B.
[1] Quand on songe au score qui �tait celui de J.-L. M�lenchon en octobre dernier (5.5%) ou � celui de Marie-George Buffet en 2007 (1.93%), � moins d��tre de mauvaise foi, 11,10% c�est loin d��tre un �chec.
[2] L�une des plus intelligentes propositions de ce premier tour, une innovation rafra�chissante dans une campagne politique, a �t� tourn�e en ridicule par la quasi-totalit� des m�dias et des politiques. Jacques Cheminade a repris et vulgaris� avec pertinence une id�e lanc�e il y a longtemps, par un certain nombre de scientifiques et d�ing�nieurs sur l�importance pour l�humanit� de r�fl�chir s�rieusement � l�occupation par l�homme de l�espace et en particulier � l�exploitation des richesses consid�rables situ�es entre Mars et Jupiter. Cette id�e demanderait des d�veloppements qui ont �t� purement et simplement pass�s � la trappe par les journalistes. De nombreux ouvrages en traitent. Lire sur cette question � titre d�exemple le livre d�Andr� Lebeau (1986) : L�espace en h�ritage. Odile Jacob, paris, 442 p.
[3] �Au fond, peut-�tre que je suis celui qui sait le mieux exploiter les richesses humaines du Parti socialiste. Ils ont des gens tr�s bien, ils ne les utilisent point. Dans une autre vie, je pourrai peut-�tre faire directeur des ressources humaines.� N. Sarkozy, ao�t 2007.
[4] Apartir des Etats-Unis, BHL s�est dit tr�s pr�occup� par la tournure prise par les �lections fran�aises. Il accuse, dans un entretien accord� le 24 avril � une cha�ne de TV US, le Front national d�h�berger des �crypto-fascistes �.
[5] En mai 2010, le bureau politique de l�UMP avait h�sit� entre un projet de r�forme des collectivit�s territoriales pr�voyant un scrutin uninominal � un tour et une proposition d�pos�e alors par Eric Ciotti visant � interdire les triangulaires au second tour des �lections en stipulant que seuls les deux candidats arriv�s en t�te au premier pourraient se pr�senter au second, alors que tout candidat ayant recueilli 12,5% des inscrits peut aujourd'hui se maintenir aux l�gislatives (10% pour les r�gionales).


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