Pour communiquer encore plus � ses lecteurs la bonne humeur qui est la sienne, le magazine Bendir a cette formule enfantine si joliment ludique : Bendiri, ya Bendiri, ya behi ennaguette ki nedrebek tetkalem oua itihou el majdoubat. Cela donne, en fran�ais : �Mon bendir � mon bendir, aux belles m�lodies, quand je te frappe, tu parles et tombent les danseuses.� Cette vieille comptine alg�rienne est cit�e dans le num�ro 6 du magazine, rubrique Le mot de la fin ? Tous les f�rus de BD, grands et petits, l�ont compris : pas question de s�ennuyer avec Bendir! La sixi�me croisi�re � laquelle ils sont convi�s est donc fort agr�able. Que du plaisir au cours de ce voyage b�d�iste organis� sur leur navire de plaisance pr�f�r�. Au programme de la f�te qui se poursuit : du r�ve, de l�humour, du rire, de l�imagination et des surprises. L�aventure continue en compagnie des personnages f�tiches et parfois compl�tement d�jant�s, que les lecteurs ont aim�s dans les pr�c�dents num�ros. Bien s�r, ils feront aussi la rencontre de nouveaux personnages qu�ils vont facilement adopter. Tout cela gr�ce � des pionniers du 9e art et de jeunes cr�ateurs au talent prometteur qui ont trouv�, ici, une tribune pour s�exprimer. Les incontournables bandes dessin�es des deux �g�n�rations� d�auteurs se font naturellement la part belle dans ce num�ro 6, la partie textes (news, entretiens, reportage, portrait, �dito...) contribuant, elle, � donner du corps, de la personnalit�, de l��quilibre et une �me au magazine. Du reste, cette ligne �ditoriale soucieuse du mixage n�cessaire � harmoniser bandes dessin�es, planches et rubriques diverses (li�es � l�actualit� de la BD, aux d�couvertes...) a pour r�sultat un produit cr�dible, viable et dont l�originalit� le dispute � l�esth�tisme moderne du design. Bendir est vrai magazine riche et vari�. Il offre surtout un bol d�oxyg�ne au lecteur. Quant aux b�d�istes �fous� qui ont fait le num�ro 6, disons que leurs �uvres t�moignent de cette imagination puissante, fougueuse, exub�rante, qui distingue les artistes. Chez les a�n�s notamment, il y a une jeunesse d�esprit qui, aujourd�hui encore, booste leurs travaux et explique leur long�vit�. Les nouveaux talents, eux, surprennent agr�ablement par un graphisme contemporain et tr�s cr�atif. Cette g�n�ration-l� (celle des TIC et des nouveaux m�dias) a �videmment du respect pour les anciens, mais elle explore r�solument les autres horizons qui s�ouvrent � elle � travers la Toile, les mangas, la science-fiction, la musique (hard rock, metal...). Et Bendir ne s�en porte que mieux, �tant le r�ceptacle et le support de toutes ces sensibilit�s de la BD alg�rienne en pleine croissance et en qu�te d�une l�gitime reconnaissance. Au menu de ce Bendirnum�ro 6, il y a d'abord les news (Alg�rie et �tranger). Des informations br�ves et diverses qui ont pour but de mettre le lecteur dans le bain et en app�tit. Une sorte de boussole pour l�orienter, lui rappeler des rendez-vous (comme un agenda) et lui permettre de zapper sur l�actualit�. Par exemple, on apprend que le Festival d�Angoul�me se tiendra du 31 janvier au 3 f�vrier 2013, et l�Alg�rie figure parmi les invit�s. Ou, encore, que le fanzine �Carr� d�Art� continue d�offrir un espace d�expression � tous ceux (sc�naristes, caricaturistes, b�d�istes) qui ambitionnent de �se frayer un chemin vers le professionnalisme�. Apr�s les planches de Haroun et de l�Andalou, c�est le Hic qui, cette fois aussi, assume le r�le de locomotive du train BD. Cela s�intitule �Portableries � et, ma foi, on se dit qu�avec un coup de crayon pareil, le dessinateur a �le coup d��il exact et d�sabus� du connaisseur � qui on montre un bijou faux� (Proust). Cette r�flexion satirique et philosophique sur la dr�le d��poque actuelle vaut tous les discours. Ah ! toutes ces �portableries� qui, au lieu de favoriser la communication, les �changes et la convivialit� enferment au contraire chacun dans sa bulle virtuelle. Le lecteur est ensuite invit� � voyager dans un imaginaire cr�atif � dimension cosmique : l�univers du fantastique et de la science-fiction. D�abord avec Redouane Assari et la suite et fin de sa BD La Faruzi, puis le premier �pisode de La plan�te dyarelkaph. C�est le v�t�ran Slim qui, pour ne pas �tre en reste, ajoute quelques ingr�dients de science-fiction � Une loubia pour un Marsien na�f (1er �pisode). L�aventure du fantastique s�ach�ve avec La plan�te keskissi (3e et fin) de l�Andalou, une BD flamboyante par son graphisme et ses textes d�une saveur typiquement alg�rienne. Mais le rayon BD aurait �t� � moiti� vide s�il n�y avait pas dans Bendir n� 6, les incontournables Aladin et Les aventures de Snbad el harrague, et Haroun et ses planches Gags. Le jeune Benali Amine, lui, a commenc� � planter le d�cor de Mad rash, premier �pisode d�un conte urbain. Enfin, Gyps et Dahmani nous livrent la suite (et pas fin) de Walou en Alg�rie, une BD humoristique en noir et blanc ( Alors ma poule, on fait des �ufs ? Chtaouala ?). Quant � la partie articles, le lecteur pourra y d�couvrir, entre autres, une enqu�te de Samia Salah sur le manga en Alg�rie (premi�re partie), un reportage de Salim Koudil intitul� La toile, refuge des artistes alg�riens, ou encore le tr�s int�ressant portrait sign� Nazim Mekbel sur Le dessinateur de la prison (un bel hommage au Marocain Abdelaziz Mouride). Pour rappel, le magazine Bendir est �dit� par le groupe PCcom et Dalimen et ne co�te que 200 DA le num�ro. Autrement dit, le lecteur ne peut �tre qu�amplement satisfait du rapport qualit�-prix. Raison de plus pour s�abonner ou courir vite l�acheter chez votre libraire.