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KIOSQUE ARABE
Les chiites aussi exagèrent, mais...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 05 - 2013


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La semaine dernière, j'évoquais en passant cet intégrisme chiite, frère en religion du wahhabisme sunnite dont nous subissons quotidiennement les avatars et les dérapages. Comme pour me prouver que j'avais raison, le magazine électronique Shaffaf propose depuis samedi un lien vers une vidéo diffusée par Youtube (1), qui prouve que la bêtise est contagieuse, en matière de religion. Cette vidéo montre l'un de ces prêcheurs du wahhabisme chiite, Hussein Al-Fahed, dans une «conférence magistrale» sur la construction des Pyramides. On sait que du côté fondamentaliste sunnite, la théorie la plus répandue est que ces monuments ont été édifiés par des djinns, d'où la nécessité de réduire leur orgueil en les mettant au ras du sol. Or, Hussein Al-Fahed propose une autre théorie, disons plus positive, à un auditoire acquis, et prêt à applaudir n'importe quelle élucubration, les confortant dans leur ignorance crasse. Al- Fahed affirme d'abord que ce sont les juifs qui ont construit les Pyramides, ce qui tendrait à leur donner l'autorisation de se dédommager en s'offrant l'Esplanade des mosquées. Puis, il affirme, avec un rare souci du détail, comme s'il y était, ou qu'il avait vu le film de Cecil B. De Mille, que ces juifs se déplaçaient avec des fers aux pieds. On revoit donc la scène : un juif enchaîné à un boulet, assez lourd pour l'obliger à faire pratiquement du surplace, mais assez supportable pour lui permettre de porter de lourds fardeaux. Un jour, c'est Hussein Al- Fahed qui raconte, les esclaves juifs se plaignent au Prophète de Dieu, Moussa (Moïse) de la lourdeur des pierres qu'ils sont obligés de porter, en traînant leur boulet de surcroît. Moussa leur recommande alors «d'en appeler au prophète Mohamed et à sa famille», avant de hisser leurs fardeaux sur leurs épaules. Sitôt dit, sitôt fait : miraculeusement, et après la formule rituelle, les lourdes pierres se transforment en matériau ultra-léger (comme au cinéma). Même topo pour grimper aux échelles et acheminer les pierres aux différents degrés de la pyramide, à tel point que travailler devient un véritable plaisir pour un esclave. Mais il y a des incrédules, et notre prêcheur y a pensé : parmi ces esclaves, certains ont oublié ou omis leur invocation, et ils ont fini par tomber de leur échelle, se brisant la jambe. Qu'importe : une imposition des mains à l'endroit de la fracture, avec prononcé de la formule, et le blessé se redresse, comme si de rien n'était. C'est ainsi que, selon Hussein Al-Fahed, les juifs ont construit les Pyramides d'Egypte, et on ajouterait presque : dans la joie et l'allégresse. Ce qui conduirait à se demander pourquoi ils ont fait tout ce forcing pour quitter un tel bonheur, mais passons... Cette façon de revisiter l'histoire ne nous fera pas oublier, toutefois, le scandale sunnite du moment, celui de ce djihad al-mounakaha, validé religieusement par un cheikh saoudien, et appliqué scrupuleusement par ses ouailles en Syrie. Jusqu'alors, les conditions et les formes de la mounakaha, autre nom du mariage ou Nikah en Islam, étaient régulièrement mises à mal par des imams, trop penchés sur leur centre de gravité. Pour ne pas être taxés de sybarites et de fornicateurs, ce qu'ils sont dans un sens, les émirs sans divertissements avaient eu recours à des fatwas «personnalisées». La plus connue, et la plus pratiquée, étant le zaouadj al-missiar (où l'époux élit domicile chez l'épouse), qui permet aux émirs n'ayant pas le pied marin d'avoir une femme dans chaque port. A l'occasion de la guerre en Syrie, un cheikh saoudien, Al-Arifi, a édité une fatwa autorisant des jeunes filles de plus de 14 ans à aller s'offrir en pâture aux «guerriers » islamistes de Syrie. Dans ce texte, il affirmait notamment que ce type de mariage ne saurait excéder quelques heures, pour permettre aux «élues» de s'offrir à d'autres hommes. Du coup, et obtempérant à cette fatwa comme le conseillait leur guide Ghannouchi (2), des dizaines de jeunes Tunisiennes se sont portées volontaires pour la mounakaha. Juste retour de boomerang, des blogueurs tunisiens ont demandé à ce que la propre fille de Ghannouchi soit envoyée en Syrie, en application de cette fatwa. Devant la levée de boucliers islamistes, et autres, criant à la légalisation de la prostitution sur champ de bataille, Al-Arifi a fait marche arrière. Il a publié un démenti, qui a été accueilli avec d'autant plus de scepticisme qu'il avait déjà proféré une autre énormité : des anges se battaient aux côtés des islamistes en Syrie. Les islamistes syriens ont démenti, à leur tour, la pratique de la mounakaha, mais l'incident avec l'envoyée spéciale de la chaîne Al-Jazeera a fait tomber les masques. La journaliste de la chaîne qatarie, qui opérait en Syrie, s'était plainte d'avoir été violée par les hommes armés du mouvement islamiste Nosra, à Alep. Elle avait notamment accusé un émir local de l'avoir molestée et violentée, avec l'aide d'un certain nombre de ses hommes. Alors qu'elle était en reportage dans l'un des quartiers de la ville syrienne, l'émir de l'un des groupes l'a attirée dans son fief, contre la promesse d'une interview. Une fois la journaliste présente, il a congédié le cameraman et l'accompagnateur, leur demandant de revenir le lendemain afin de réaliser l'entretien. Une fois de retour au Qatar, la victime a révélé les faits à ses employeurs et a déposé une plainte contre ses agresseurs. Mais la Nosra a démenti le viol, dans un communiqué publié par un journal palestinien Al-Watan on line. Selon ce communiqué, la jeune journaliste n'a pas subi de violences ou de contrainte. C'est elle qui s'est offerte à l'émir du groupe «djihadiste», en application de la fatwa du distingué cheikh Al-Arifi. En attendant, Al-Jazeera observe une réserve inhabituelle sur cette affaire, ce qui n'est pas dans sa tradition. Et puis, ce n'est pas très réjouissant, ni valorisant d'essuyer «des tirs amis», pour reprendre l'écrivain du pays des Pyramides, Ala Aswani.
A. H.
(1) Pour voir cette vidéo : http://www.youtube.com/watchfeatur
(2) Ghannouchi a toujours fait part de sa piètre estime pour les théologiens et imams de Tunisie, notamment contre ceux qui ont été formés à la Zitouna. Récemment encore, il a affirmé que les seuls «cheikhs » qui méritent d'être entendus et suivis sont ceux du Moyen-Orient.


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