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LETTRE DE PROVINCE
Entre images des «Invalides» et posture militaire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 06 - 2013


Par Boubakeur Hamidechi
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Comme pour signifier à ceux qui doutaient de leurs paroles qu'il est réellement «vivant», ils ont enfin mis en scène quelques instants intimes du Président convalescent. Le spot filmé n'a duré que trois à cinq minutes au cours desquelles il apparut cependant peu à son avantage. Muet et le regard inexpressif, ses gestes étaient également rares. A peine si les deux figurants qui l'encadraient (Sellal et Gaïd Salah) ne trichèrent-ils pas dans leur rôle pour le faire mouvoir. Le premier en se décidant gestuellement de lui offrir une gâterie qu'il devait fatalement saisir et le second en lui désignant discrètement du regard la tasse de «tisane» qu'il allait prendre du guéridon. En somme, nous eûmes droit à un moment de cinéma-vérité scénarisé par des truqueurs. Ces séquences, diffusées en boucle dans la soirée de mercredi, visaient, sans aucun doute d'ailleurs, à allumer des contre-feux médiatiques pour contenir la propagation de la rumeur. Mais surtout aussi pour satisfaire le «voyeurisme malsain» (sic) d'une presse qui n'a guère cessé de leur poser les bonnes questions. Sauf qu'ils ont mis 45 jours avant de passer de l'exorcisme verbal et de la menterie de tribune à la preuve par l'image. Or, cette évolution dans la communication officielle a désormais une explication laquelle est loin d'être de l'ordre du cafouillage et de l'amateurisme. Elle tient en peu de mots à la dégradation physique du chef de l'Etat. Entre son évacuation (27 avril) et l'option prise ce 10 juin, il était certainement impossible de livrer des images du grabataire qu'il a été. Le motif est en soi justifié dès lors qu'il ne concerne strictement que l'amélioration sanitaire du patient tout en laissant en suspens et en débat la possibilité ou non qu'il revienne à sa fonction. Car, lorsque la rhétorique officielle abuse imprudemment de la formule rassurante qui répète sur tous les tons qu'il «va mieux», cela ne voulait-il pas dire pourtant qu'il allait auparavant «mal» ? C'est notamment dans des cas de figure semblables concernant les gouvernants que s'est imposée ailleurs la nécessité de découpler la problématique relation entre les thérapeutiques qu'exige leur santé et les perspectives politiques qui étaient les leurs avant la maladie. De même que la fonction de chef d'Etat est éminemment du domaine public, n'est-il pas déraisonnable de continuer à considérer cet aspect comme relevant de la sphère privée jusqu'à interdire le fameux débat autour du concept de «l'empêchement» ? C'est ce à quoi ferraillent les cercles du pouvoir et précisément le président du Conseil constitutionnel, lequel impose un embargo sur toutes les sollicitations émanant des partis politiques. Or, comment peut-on escamoter le fait majeur concernant la personne même du Président alors que tout au long de son pouvoir il en est à sa seconde hospitalisation ? Aujourd'hui, l'Algérie est en butte à ce problème inédit qui consiste à assurer la pérennité d'une institution (la fonction présidentielle) loin de toutes connotations politiques qui, par le passé, ont imposé le changement. Contrairement à ce qu'affirme ce thuriféraire tardif (Amara Benyounès), le «putschisme médical», qu'il agite comme un reproche à ceux qui se penchent sérieusement sur le lit du grand malade mais veillent aussi au chevet du pays, va dans le sens de la légalité des textes et même dans celui des évidences biologiques. La personne de Bouteflika survivra certainement au coup de grisou de son AVC, mais il ne fait plus de doute qu'il aura des difficultés à redevenir un chef d'Etat de plein exercice. En clair, cela veut dire que le pays a besoin d'une rupture sans remous avec l'héritage du passé, qu'est le système. Et de fait, cela doit se concrétiser dans l'immédiat par une sorte de mise sous curatelle du Président pour le restant de son mandat. A une poignée de mois de sa sortie, il est effectivement contre-productif pour l'Algérie d'aller vers la brutalité de l'invalidité définitive. Encore que, il ne serait pas déconseillé d'en débattre par anticipation et de dissuader les improbables velléités d'un 4e mandat. Mais, en attendant que des consensus se dessinent dans les cercles de la décision afin de résoudre l'équation de Bouteflika, des clans politiques continuent à faire le forcing et étonnamment une institution de premier plan leur fait la courte échelle. C'est ainsi que l'armée, par le biais de singulières mises au point, voire de mises en garde vient de s'inviter dans le débat. En effet, par un étrange hasard (qui n'en serait pas un), au moment même où les Algériens décryptaient les images d'un président aux... «Invalides», le MDN rendait public un communiqué par lequel il réfutait toute immixtion dans l'espace politique et soulignait pesamment son républicanisme. Ce rappel, qui a pris pour prétexte... un texte d'un vieux novembriste, appelle à son tour une contre-mise au point laquelle se contentera simplement de revisiter ce vocable «Républicain» plusieurs fois usité. Car, enfin, c'est quoi une «armée républicaine » qui ignorerait sciemment les dérives menaçant l'effondrement de l'Etat ? L'on peut parfaitement comprendre que l'ANP soit en train de faire sa mue et son «éducation» de grande muette mais il est difficile de lui concéder qu'elle n'a plus à se mêler... des démêlés qui opposent la société au pouvoir actuel, alors qu'elle était en partie comptable, dans un passé récent. Après avoir été longtemps une armée au pouvoir puis une armée faiseuse de pouvoir (Bouteflika, entre autres) il est, effectivement, souhaitable qu'elle devienne enfin l'armée d'une nation. Or, une nation et un Etat républicain doivent être défendus. La première dans son intégrité territoriale et le second dans la pérennité de ses institutions et ses règles, dont la Constitution. Or, un viol de cette dernière a été commis en 2008 sans que l'on se souvienne qu'elle y est mis le holà. Et c'est simplement ce qui était demandé à cette armée républicaine. Celui de ne pas occulter l'un des fondamentaux de sa mission. Co-gardienne de la Constitution, n'était-elle pas en devoir de tirer les cartons rouges lorsque celle-ci est amendée à la sauvette afin de satisfaire seulement une certaine ambition politique ? Finalement, hélas, rien n'est encore clarifié en dépit de toutes ces explications par l'image et le texte. La panne du pays est plus compliquée que ce qui se disait jusque-là.


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