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kiosque arabe
Trois jours de haine au Caire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 06 - 2013


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Pourquoi serions-nous obligés de croire Obama lorsqu'il nous dit que Assad est plus noir qu'il ne le paraît, puisqu'il utilise des armes chimiques contre la coalition islamiste rebelle ? Obama a déjà menti une fois en promettant aux Arabes de rétablir la paix en Palestine, et il ne bouge toujours pas le petit doigt.
Et le mien me dit qu'il ne fera jamais rien, en dehors de ce qu'il fait actuellement pour assurer, croit-il, une sécurité durable à Israël. Avant Obama, Bush a menti, aussi, en affirmant que Sadam Hussein détenait des armes de destruction massive en Irak. La suite des évènements a révélé l'imposture. Le mensonge est une question d'aptitude et d'entraînement, et sur ce terrain, les Etats-Unis ont réalisé, et réalisent, des performances incontestables. Alors, la méfiance est de règle même si c'est un proche de Poutine qui élève, pour une fois, le mensonge au rang de péché capital (iste). Et puisque nous parlons d'armes de destruction massive, que pense Obama des fatwas balistiques à longue portée utilisées par ses alliés islamistes ?
Résumons : d'un côté, nous avons une opposition coalisée appuyée par des monarchies pétrolières, disons musulmanes pour ne pas nous répéter, alliées à l'Occident chrétien, et principalement les Etats-Unis. Ce qu'on pourrait appeler une alliance contre nature est ainsi née à la faveur du conflit syrien, et elle est incarnée par la participation aux combats de l'ennemi juré, mais pas éternel, de Washington, j'ai nommé Al-Qaïda. En face, on retrouve l'inusable régime alaouite, soutenu pour cause de sympathies religieuses par l'Iran et son féal «libanais», le Hezbollah. À ce tandem, on peut ajouter la Russie et la Chine, qui ont quelques problèmes avec leurs minorités musulmanes, mais qui n'ont pas d'inclination particulière pour le chiisme. Grâce au moteur de la religion et à la rhétorique des religieux, le conflit a tourné en guerre ouverte entre le sunnisme «rassembleur» et le chiisme «schismatique». Entre ceux qui sont dedans et ceux qui se sont mis volontairement dehors, comme le répète à l'envi l'historiographie sunnite. Ceci étant exclusivement destiné à exciter le peuple et les folliculaires, comme dirait ce bon Monsieur Brassens. Seulement, depuis le début de ce mois, les djihadistes subissent revers sur revers face à ce qui s'entête, envers et contre tous, à s'appeler «l'Armée arabe syrienne», et face au Hezbollah, surtout. Il ne s'agit plus seulement de mettre fin au régime de Bachar, mais de bouter hors de Syrie, et si possible du monde arabe, les Khawaredj. Ils étaient dehors, effectivement, mais ils tiennent le Liban en otage, et empêchent le pouvoir de Damas de tomber. Nasrallah, le chef de la milice chiite, jure par tous les saints de son camp, qu'il ne va pas lâcher la Syrie, ni le Liban d'ailleurs, et qu'il portera la guerre, s'il le faut, jusqu'au Bahreïn.
C'en était trop : convoqué à la hâte pour une grande messe guerrière, le «Conseil mondial des ulémas musulmans», la papauté du fondamentalisme (1), s'est réuni la semaine dernière au Caire. Sous le thème du soutien au peuple syrien, la première journée de ces trois jours de haine, qui auraient désarçonné Orwell lui-même (2), a été consacrée aux discours des «Ulémas de la nation». En fait, il aurait fallu préciser qu'il ne s'agissait pas de la «Oumma» musulmane, dans sa totalité, mais de la «Oumma» wahhabite et de ses conquêtes les plus récentes. Toutes les interventions, retransmises par la «chaire» satellitaire de Karadhaoui, Al-Jazeera, ont été consacrées à la stigmatisation et à la diabolisation du chiisme, véritable menace contre l'Islam. Les appels au djihad contre les ennemis de l'Islam, en Syrie, ont fusé à intervalles réguliers, avec de rares références à la libération d'Al-Quds, remise à une date ultérieure. Le sermon du jour d'après, celui de la prière collective, avait une haute valeur symbolique : c'est le prêcheur saoudien Mohamed Al-Arifi qui a dirigé la prière, et celle-ci a eu lieu à la mosquée Amr-Ibn-Al'as. Après avoir conquis l'Egypte, de la manière que l'on sait, Amr avait aidé son ami et comploteur comme lui, Muawya, à vaincre l'imam Ali, au moyen d'une ruse grossière (3), que les islamistes considèrent encore aujourd'hui comme un trait de génie, voire une divine inspiration. Al-Arifi (4), tout comme ses collègues la veille, a traité les chiites d'apostats et d'ennemis de l'Islam, et a proclamé le djihad en Syrie, tout comme l'avait fait son compère Karadhaoui, une semaine avant. Après la prière, l'enceinte et les abords de la mosquée Amr-Ibn-Al'as se sont transformés en théâtre de manifestation, avec des slogans favorables à la rébellion syrienne, mais aussi des appels à l'application de la Charia et au soutien au Président égyptien, Mohamed Morsi. Le rassemblement fondamentaliste a connu son «apothéose», au troisième jour samedi, avec l'organisation d'un dernier meeting de soutien aux islamistes syriens. C'est là que Mohamed Morsi a annoncé, après plusieurs semaines d'hésitation, la rupture des relations entre l'Egypte et le gouvernement de Damas. Ce qui a fait dire à un confrère égyptien qu'en réalité, les «ulémas» salafistes étaient surtout venus au Caire pour aider Morsi à se maintenir au pouvoir. En prévision de la grande manifestation anti-Morsi, prévue pour le 30 juin, le cheikh Ouejdi Ghenim a prévenu que tous ceux qui participeraient seraient traités comme des apostats. Si vous n'êtes pas encore convaincus, après tout ce déballage de bêtise crasse et de vociférations haineuses, c'est que j'ai perdu mon temps ! A. H. (1)
J'ai lu, il y a quelques jours sur Algérie patriotique que le ministère des Affaires religieuses avait élaboré un plan pour éradiquer le isme de nos mosquées. Dix jours auparavant, un journal arabophone annonçait que les mosquées étaient enfin libérées de l'emprise salafiste. Visiblement, il y a maldonne, quelque part : à moins que ce plan attende que les salafistes algériens, au combat en Syrie et en congrès en Egypte, reviennent, pour déclencher l'opération d'éradication. Pour les autres, je peux attester qu'ils sont très présents et même très audibles, notamment le vendredi. (2)
Dans son roman célèbre, «1984», Georges Orwell évoque les «journées de la haine», organisées par les suppôts du dictateur ig-Brother, pour entretenir et amplifier la haine de l'ennemi supposé, dans la guerre interminable que se livrent les trois grandes puissances mondiales, l'Océania, l'Eurasia, et l'Estasia. À lire en urgence pour ceux qui regardent ces jours-ci la télévision. Lire aussi du même auteur «La Ferme des animaux», pour voir comment se constituent les systèmes autoritaires. (3)
Voyant que ses troupes allaient perdre la bataille contre l'imam Ali, uawya a fait placer à la pointe des lances de ses hommes des exemplaires du Coran. Ce traquenard tendu à l'imam Ali, qui répugnait à verser le sang des musulmans, surtout en pareilles circonstances, ouvrit la voie royale du pouvoir à Muawya. (4) Le prêcheur est très apprécié en Egypte, où il vient souvent présider les prières du vendredi, surtout après qu'il eut affirmé, lors d'un de ses prêches, que celui qui ne se mariait pas avec une Egyptienne devait prendre conscience qu'il avait fait un mariage raté.


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