Le concert anim� vendredi dernier � la salle Ibn- Khaldoun d'Alger par le c�l�bre chanteur fran�ais Pierre Bachelet n'est pas pass� inaper�u. La nouvelle de sa venue, annonc�e par l'Etablissement Arts et Culture qui a parrain� le spectacle, reprise par la presse nationale, s'est propag�e telle une tra�n�e de poudre. Pierre Bachelet en Alg�rie, voil� une premi�re qui ne sera certainement pas la derni�re, car cette star de la chanson sentimentale fran�aise pr�voit une tourn�e chez nous apr�s le mois de janvier 2005. Ainsi donc, les fans de Bachelet se sont donn� rendez-vous. D�j� � 20 h, une foule impressionnante s'�tait agglutin�e devant l'entr�e de la salle o� devait avoir lieu le spectacle. Les tarifs d'acc�s fix�s � 300 DA d�fient, il faut le dire, toute concurrence, et ce, vue l'envergure de ce spectacle. Lequel prend une dimension sans pareille dans le cœur des milliers d'idoles qui ont tenu � �tre pr�sents et � ne pas rater une telle soir�e �pic�e d'un go�t ramadhanesque assez sp�cial. Dans la salle, les spectateurs ont d�j� pris place. La prise d'assaut des 800 si�ges que compte la salle se fait � mesure que le d�but du spectacle approche. UNE ENTR�E EXPLOSIVE Il est 21 h, un bruit inhabituel commence � se faire sentir. Les organisateurs invitent les spectateurs � s'asseoir et c�der le passage � Pierre Bachelet. Puis, une musique bien particuli�re d�chire le silence. Un faisceau lumineux est fix� sur l'entr�e de la salle suivie par le regard d'une assistance pleine d'envie de voir son idole de plus pr�s. Bachelet entre enfin micro � la main. La musique diffus�e par une sono col�reuse baisse de son ton, domin�e par la voix de cette star qui a marqu� la m�moire de plus d'une g�n�ration. "Bonsoir", lance-t-il et les spectateurs se l�vent pour marquer le respect tant vou� � ce grand monsieur. Maintenant, la salle est plong�e dans des applaudissements fr�lant la fr�n�sie. Et l'artiste monte enfin sur sc�ne, courbant l'�chine, en guise de reconnaissance � un public fid�le au rendez-vous fix� depuis plus d'un mois. Puis il s'installe �l�gamment sur le tabouret. "On est enfin l�. Cela fait longtemps qu'on me dit pourquoi je n'effectue pas une visite en Alg�rie, mais vous savez, on n'est pas responsable de la programmation, a-t-il d�clar�, comme pour se justifier. Mais l'essentiel pour le moment, c'est de f�ter l'�v�nement, tous ensemble." Bachelet a entam� le concert par une chanson assez sp�ciale : Ecris-moi. Une chanson extraite de son tube de 1985. Une ballade bien triste et m�lancolique �voquant la s�paration et la fissuration des liens. Elle est suivie de L'asile, une chanson o� l'artiste rend hommage aux intern�s. C'est une sorte de j�r�miade et de lamentation. "Th�o, je t'�cris/ J'ai mal � la vie/ J'ai mal au soleil/ J'ai mal � l'oreille…" C'est un peu le mal schizophr�nique qu'on aborde l�, mais sans pour autant g�cher la soir�e. Et pour temporiser, Bachelet revient � l'enfance. VOICI VENU LE TEMPS DE RETROUVER SON ENFANCE L'artiste invite tous les enfants pr�sents dans la salle � le rejoindre. Les m�mes ne se sont pas fait pri�s pour investir la sc�ne. Une chanson-souvenir leur est d�di�e. En l'an 2001, un titre que les spectateurs ont chant� � l'unisson, main dans la main, pour mieux parfumer la soir�e. D'autres chansons sous forme d'une cha�ne : Les corons, Embrasse-moi, Marionnettes ou Quand l'enfant viendra. Cependant, le public demande autre chose : D'ailleurs, la chanson qui laisse les esprits errer tout en patinant sur les pans de la passion et de la nostalgie. Et moi je suis tomb� en esclavage, c'est avec cet esclavage passionnel, presque aussi vieux que l'humanit�, que Pierre Bachelet, du haut de ses 1,90 m et de ses 60 ans, a cl�tur� la soir�e. Rendez-vous est pris pour une autre fois.