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C'est ma vie
L'impossible amour (1re partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 11 - 2013


Par Salem Hammoum
On est au début du printemps 1988. Il devait être deux heures du matin quand un vagissement surgit de la maternité d'une banlieue est d'Alger.
La mère venait de donner naissance à une fille qu'on disait revêche. Un caractère acariâtre hérité de sa grand-mère maternelle marquée par les tribulations de la guerre de Libération nationale dans un village kabyle ayant souffert des affres du colonialisme et des périodes de disette.
Cette fille venait s'ajouter à la grande fratrie d'une modeste famille non épargnée par la vie. La venue de Nadia, seule fille de cette fratrie, fut accueillie de façon mitigée par les siens, mais avec beaucoup de joie par sa mère à qui manquait l'amour d'une fille, une confidente avec qui elle partagerait les secrets de filles, les secrets de la vie. Le même jour, un homme célébrait dans une quasi-indifférence son 41e anniversaire. Sa fille aînée, fraîchement diplômée de l'université, tint quand même à fêter l'événement en préparant un succulent gâteau maison que la famille dégusta à l'ombre d'un figuier planté au milieu de la cour d'une maison bâtie à la hussarde dans l'un des nombreux îlots parsemant les anciennes fermes coloniales des environs de la Mitidja. Nostalgie oblige, le plant a été arraché à une figueraie familiale longeant le Haut-Sébaou dont est originaire cette famille établie à Alger après l'indépendance. L'homme, appelons-le Idir, qui savourait sous sa moustache le délicieux gâteau, allait devenir, vingt-cinq ans plus tard, l'objet de fascination de Nadia, son amie, puis son amour et son obsession. Les cris assourdissants, qui ont accompagné la naissance du bébé, seraient-ils ainsi des larmes de joie, des youyou, destinés à celui qui allait marquer sa vie à jamais ? Ils se virent pour la première fois dans des circonstances tout à fait hasardeuses. Fraîchement diplômée d'une école paramédicale, Nadia parachevait son stage dans un hôpital du centre d'Alger, au service chirurgie. Son attention fut attirée par un patient, un automobiliste victime d'une collision. C'était au moment de la visite. Tous les malades, les tiroirs regorgeant de fruits, friandises et autres victuailles étaient entourés de leur famille, sauf lui. L'homme, qui portait un bandage autour du front fixait, quant à lui, l'air égaré, le plafond de la chambre qui retentissait du brouhaha des visiteurs. Intriguée et émue à la fin de la visite, elle voulait savoir pourquoi ce patient n'a pas reçu de viste lui qui avait sûrement tant besoin de réconfort et de soutien en cette pénible circonstance. Elle osa une question et apprit de ce blessé désappointé que la voiture devant ramener sa famille était tombée en panne sur l'autoroute. Instinctivement, elle lui demanda s'il n'avait besoin de rien. Sans la regarder, il répondit non. Mais il n'avait pas fini de prononcer ce «non» qu'une rivière de larmes envahissait son visage qu'il ne pouvait effacer avec les bandages qui entouraient ses mains. Emue, la fille passa délicatement une compresse sur ses joues pour éponger les larmes qui assombrissaient son visage écarlate. L'homme paraissait effectivement séduisant avec ses yeux d'un bleu clair qui tranchaient avec la pénombre de la triste chambre. Il pencha délicatement sa tête et esquissa un timide sourire qui ne laissa pas indifférente la fille.
- Excuse-moi d'avoir donné libre cours à mes émotions, c'est la première fois que je pleure devant une femme, confia-t-il.
- Mais non, lui répondit-elle, ici, vous êtes un malade et moi une infirmière ayant pour devoir de soulager votre souffrance. J'aurais pu être à votre place et en faire autant sinon plus. Elle changea le pansement et s'en alla poursuivre son travail. La nuit venue, elle ne put s'empêcher de penser à cet homme, tournant et se retournant dans son lit. Quelque chose l'intriguait. L'argument de la panne ne tenait pas la route. Le lendemain, elle avait hâte de rejoindre l'hôpital. A sa très grande surprise, l'homme ne reçut aucune visite ce jour-là non plus. Il était toujours dans son lit, sauf que cette fois-ci, sa tête était entièrement recouverte par son drap. L'homme ne voulait visiblement voir personne et donnait l'impression de se cacher. Elle attendit la sortie des visiteurs pour relever délicatement le drap enveloppant la tête de Idir. Elle évita la question fatidique, s'en tenant à son devoir d'infirmière en lui demandant s'il allait mieux. Idir maugréa une réponse en esquivant son regard visiblement embarrassé. Elle allait repartir quand il la retint par le bras :
- Pardon, je t'ai menti hier. Si ma famille n'est pas venue, c'est que je ne l'ai pas avisée. Je suis en mission et je ne dois rentrer chez moi que dans une semaine. Sachant que mes blessures ne sont pas graves et que je dois rentrer dans quelques jours, j'ai préféré épargner aux miens des soucis et des souffrances inutiles surtout que ma mère est cardiaque et risque une attaque si elle apprend que j'ai eu un accident.
- Je ne suis pas là pour m'immiscer dans vos affaires familiales, je veux juste vous aider en cas de besoin. Enregistrez-mon numéro de téléphone et n'hésitez pas à me joindre si nécessaire. Le soir, la fille se rendit compte que c'était pour la première fois de sa vie qu'elle communiquait son numéro de téléphone à un homme en dehors de ses proches. Mais qu'avait-elle à craindre ? Après tout, c'était pour la bonne cause et de surcroît pour un homme qui a l'âge de son père.Le lendemain, elle lui remit un sachet contenant tout ce dont a besoin un malade hospitalisé. Il insista pour la rembourser mais elle refusa estimant que c'était là un geste de solidarité désintéressé.
La nuit, elle ne trouva pas le sommeil étrangement troublée par cet homme qui exerçait sur elle une étrange fascination. Elle se souvint de son sourire et du frémissement qu'elle avait ressenti quand il posa délicatement sa main sur son bras pour la remercier de son geste. Elle ne le revit pas les jours suivants, car le hasard a voulu que le lendemain coïncidait avec son congé. Elle ne se sentit pas le devoir de l'en informer pour éviter que ne s'installe entre eux une complicité, voire une intimité dont elle ne voyait pas l'utilité. Et après tout, se convainc-t-elle, elle lui a bien remis son numéro de téléphone et il ne tenait qu'à lui d'appeler pour donner de ses nouvelles. Mais sans trop savoir pourquoi, elle attendait son appel vainement. Et ce n'était pas seulement pour s'enquérir de son état de santé. La fille était envahie par un étrange sentiment pour cet inconnu. Elle n'osa pas appeler ses collègues de l'hôpital pour demander de ses nouvelles... Les jours s'écoulèrent et toujours pas le moindre appel. Et le temps, loin d'atténuer son attente, augmentait son envie d'entendre la voix de «son malade». Il est vrai que Idir avait quelque chose d'enchanteur dans sa voix et de charmeur dans le regard qui troublaient Nadia. La fille sursautait à chaque sonnerie. Elle regretta amèrement de ne pas lui avoir demandé son numéro. Le doute l'envahit soudain. Peut-être avait-il perdu son portable ? Ou l'a-t-il carrément oublié. Elle envisagea même le pire. Cette hypothèse lui fit beaucoup mal. Elle essaya de trouver un palliatif à son chagrin naissant. Qu'avait-elle à attendre ou espérer de ce sexagénaire, un inconnu, marié, sûrement père de nombreux enfants et sérieusement amoché par l'accident puisqu'elle sut qu'on lui a posé une broche à la jambe ? Elle en arriva même à douter de sa sincérité. Au plus fort de son désespoir, Nadia reçut un coup de fil. Elle ne connaissait pas le numéro de ce correspondant et hésita à répondre avant de se décider à décrocher. Son cœur ne fit qu'un bond en entendant sa voix suave – il avait une voix aussi douce que l'eau cristalline jaillissant d'un ruisseau ombragé ricochant sur la roche. L'homme était visiblement heureux de l'entendre. Il la rassura sur sa santé et fondit en excuses de ne pas avoir donné de ses nouvelles. Elle apprit qu'il a eu des complications ayant nécessité son transfert vers une autre structure. Il l'a longuement remerciée de sa sollicitude et avant de raccrocher, il lui demanda si cela ne la dérangeait pas s'il l'appelait de temps en temps.
Elle répondit qu'au contraire cela lui ferait énormément plaisir. n


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