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ATTITUDES
Déchéance
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 11 - 2013


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Elle se souvient encore de lui, lorsque, tous les matins, toujours ponctuel, il se rendait à son lieu de travail. Grand, mince, rasé de près, ses yeux d'un vert émeraude tranchaient avec son teint basané. Il était élégant dans son costume bleu marine et sa chemise blanche. Son cartable noir ne le quittait jamais. Comptable de profession, tous les comptes se trouvaient dans sa précieuse malette.
Les jours passèrent, et Zohra ne voyait plus Toufik. Il se faisait rare dans le quartier où elle se rend de moins en moins depuis qu'elle s'est mariée. Un jour, accompagnée de son fils âgé de huit ans, alors qu'elle rendait visite à sa mère, son regard fut attiré par un homme assis sur une marche au pas de l'immeuble emmitouflé dans une veste râpée trop grande pour son corps. Ces prunelles lui disaient quelque chose. Elle s'approche et reconnaît les beaux yeux verts de Toufik. Son visage émacié et son teint jaune la tétanisent. «Ce n'est pas possible, ce n'est pas lui.»
- C'est toi, Toufik ?
Il la regarde, la reconnaît et lui répond d'une voix à peine audible :
- Oui, et toi ce n'est pas Zohra la sœur de Mohamed ?
Elle acquiesça en essuyant ses larmes.
- Mais que fais-tu dehors par ce froid glacial ?
- C'est une longue histoire. J'ai été chassé par mon frère. Le f2 est devenu trop petit depuis qu'il s'est marié et a eu ses deux enfants. Alors la journée je suis dehors, et le soir je dors dans la cage d'escaliers
- Tu as l'air très malade.
- Oui, les médecins ont trouvé une saloperie dans mon estomac. J'ai rendez-vous dans un mois pour me faire opérer.
Zohra, atterrée, sort de sa poche un billet et le lui tend.
Confus, il a du mal à l'accepter.
- Rassure-toi, je ne suis pas un mendiant.
- Soigne-toi, et ne rate pas ton rendez-vous.
Elle s'éloigne de lui, la mort dans l'âme. Il ne restait de son élégance plus rien. Il était sale, portait des haillons et n'avait plus que la peau sur les os. Il avait vieilli de vingt ans.
Zohra rencontre Mohamed, son frère, et lui raconte. Elle voulait en savoir plus sur les raisons de sa déchéance.
- Le pauvre Toufik, le mauvais sort s'est acharné contre lui. Il a été renvoyé de son boulot, et comme un malheur n'arrive jamais seul, il a perdu sa mère, puis son frère l'a chassé de l'appartement. Il a sombré dans la déprime. L'alcool est devenu son seul refuge. Les gens du quartier essayent de l'aider, mais souvent, il refuse. Il ne veut pas se soigner. Le cancer le ronge mais il s'en moque.
Zohra rentre chez elle dépitée. Elle n'arrive pas à croire qu'un homme aussi intègre, qui avait tout pour être heureux, en arrive à cette décrépitude.
Toufik ne se présentera jamais à son rendez-vous médical. Son voisin, alors qu'il se rendait tôt le matin à son travail, le découvre dans la cage d'escaliers recroquevillé dans une vieille couverture. Comme d'habitude, je lui ai dit bonjour, mais cette fois, il n'a pas répondu. Je me suis approché de lui. J'ai vu ses yeux ouverts, j'ai compris.
Toufik est parti en silence, par une nuit froide de l'hiver.


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