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Tendances
Entre foot et le reste(2)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 06 - 2014


Youcef Merahi
[email protected]
ça y est, on la tient notre victoire. Eureka, les jeunes ont marqué quatre buts. Trente-deux ans après, l'équipe nationale entre dans l'histoire des statistiques mondiales du foot. Foot, quand tu nous tiens.
Foot, ce nouvel opium mondial qui fait valser les cœurs. Peu importe, on la tient notre victoire. Elle vient, à point nommé, étancher une soif inextinguible de bonnes nouvelles qui manquent, à souhait, à l'Algérien. La tête de Halliche est tout simplement le coup de boule sur un destin qui nous refuse tout sursis. C'est un peu le coup de boule de Zizou contre la langue fourchue de Materrazi. Il faut, de temps à autre, forcer le sort. Que diable, ça n'arrive qu'aux hommes et aux héros de série noire. On dit du but de Brahimi qu'il est brésilien. Quel manque de tact de la part de ce spécialiste du foot ! Ce but est seulement algérien. Oui, algérien ! Moi aussi, il m'arrive de piquer une crise aiguë de nationalisme.
Mais voilà, mon ami, celui qui tente de planter l'éternité dans les secondes d'une montre, la trotteuse pour tout dire, me rappelle à l'ordre, avec sa dérision des grands jours. Je reconnais qu'il lui arrive de voir juste, de temps à autre, et de mettre le contexte dans son problème. Tu n'as d'yeux que pour ton équipe nationale ? Et alors, dis-je ? Où voudrais-tu que je pose mon regard de sexa ? Sur les branches touffues de l'arbre à palabre d'El-Mouradia ? Sur les assurances du ministre du Commerce ? On se remplira la panse lors de ce mois sacré, nous dit-il, comme si pour les autres mois de l'année, il est inutile qu'on mange à satiété. D'un geste nerveux, mon ami arrête mon délire. Lis, lis, lis. Ici. Menasra a été reçu à la présidence. Il n'est pas le seul, répondis-je nonchalamment. Aya khessar-iw, il rejette la parité homme/femme, où, je te le donne en mille, à la maison. Chouf adhak ennivou ! C'est de la politique de haute voltige. Autant dire qu'il veut une bonniche at home. Comme les femmes ne doivent ni sortir ni travailler... Où tu veux en venir, ya sahbi ? Au fait que les personnalités, tant louées par Ouyahia, me font peur. J'imagine la Constitution qui va en sortir sous l'ombre feutrée de l'arbre à palabre d'en haut... Je le regarde, désespéré de le voir se faire un sang d'encre, un peu comme mon poète de la dernière chronique. Mais il n'y aura rien de nouveau dans cette Constitution à venir. Même le retour à la limitation de mandat ne m'étonne pas.
Maintenant que le quatrième mandat se consomme, les autres (je parle des futurs présidents, d'ici quelques années, pour ceux qui auront la vie longue) peuvent passer. Et repasser. Mlih lihoum, douni pour les suivants... La moitié du peuple, de la société, les femmes, nos mères, nos filles... me crie mon ami, outré par mon nihilisme.
Aujourd'hui, j'ai pris la décision ferme de savourer la victoire de l'équipe nationale. Et de rêver... De rêver à quoi ? Arrête ton char, tu te permets de jauger le temps, de suspendre les secondes à la dextérité de tes doigts d'horloger, tu veux m'interdire de rêver, lui dis-je, en apnée. Je suis en manque de rêve, je l'avoue. Feghouli m'a fait rêver, le temps d'un match, le temps d'un dribble, le temps d'un but. Cette sensation est orgasmique, c'est comme ça. Et je ne suis pas très football... Ya kho, tu ne réagis même pas à la déclaration de Menasra sur tamazight, il nous traite de hizb frança. Tamazight joue pour la France, c'est ce qu'il dit, non ? Ai-je mal compris ? Ça te laisse de marbre ? Je hausse les épaules. Ouyahia nous dit que la Constitution sera consensuelle. Sellal nous dit que le nombre de départements va augmenter. Benyounès nous dit que pour ce Ramadhan, les victuailles inonderont les marchés. L'autre nous dit qu'il n'y aura pas de coupure d'électricité. Et l'autre nous dit que les permis de conduire, à point (nommé), s'inviteront tantôt dans les daïras. Et l'autre nous dit que les barrages sont pleins à ras-bord. Qu'Air Algérie lance ses promotions. Que les aléas de l'autoroute Est-Ouest (je parle de l'actuelle) sont déjà un mauvais souvenir. Que les plages sont gratos. Que la gratuité des soins est confirmée. Que le pèlerinage aura bel et bien lieu. Que le crédit à la consommation est une réalité. Que la Cnas restera la Cnas. Que la Cnac et l'Ansej assureront, encore et encore, les crédits. Que la fiche de police est supprimée. Que la fouille au corps l'est aussi. Que le FIS ne reviendra pas, ouf. Que les institutions algériennes sont démocratiques. Que le Sila aura bien lieu à la fin du mois d'octobre. Que le mouvement des walis est ficelé. Que l'ombre de l'arbre à palabre est climatisée. Que les navires, qui abordent les ports algériens, sont obèses. Que le gaz de schiste est l'avenir des hydrocarbures. Que la Symbol est une voiture oranaise. Que la bureaucratie est un mauvais souvenir. Que tamazight est un problème technique. Que l'Algérie, c'est décidé, sera, dans un proche avenir, un pays de matheux. Que nos villes sont propres. Que le téléphérique relie le Djurdjura au mont Chélia. Que les retraités ont perçu leur augmentation... Wech, tu as avalé une cassette. Djebril, reprends ton souffle, tu risques une apoplexie, me dit mon ami, le regard inquiet. Tu veux goûter à l'ombre rafraîchissante de l'arbre à palabre, ou quoi ? Tu peux embrasser ton œil, ya kho ! Tu lances un appel d'offres, il n'y a plus de strapontins, ça se bouscule au portillon. Que veux-tu ajouter ? Que la terre est ronde. Que le soleil se lève à l'est... Tu peux compléter ta panoplie des réussites de trois mandats, ou chouiya. Mon ami, celui qui rabiboche le temps, dégoupille les secondes et éventre les montres, a l'intention de me couper la chique. De gâcher mon plaisir. Et de falsifier la grande victoire de l'Algérie.
Trente-deux ans de traversée du désert et de soif saharienne, le voilà qu'il vient assombrir cette once de joie qui irradie mes veines depuis le coup de sifflet final de l'arbitre. J'aurais voulu mettre une grosse boussa sur le front de cet arbitre, oui, rien parce qu'il a sifflé dans son sifflet. Psssettt, ce son harmonieux, rien que ce son, cette onomatopée majestueuse, a mis tous mes sens en émoi. Comme le premier rendez-vous d'un collégien. Slimani a instruit l'espoir dans mon cerveau. Oui, il y est ! Illyé ! Illyé ! Il y a le gâteau, comme on dit, mais il y a surtout la cerise sur le gâteau. La tannée donnée à la RFA (ou l'Allemagne), c'était en 1982, eh bien, je ne boude pas mon plaisir, je voudrais revoir ce match, si notre chaîne nationale voudrait bien le repasser. Et l'autre qui vient me dire 16 et 17. Qui n'aimerait pas revoir le centre-retrait d'Assad, le bien-nommé. Et la patte de Madjer. Ou la vista de Belloumi. Et l'autre qui vient mélanger Chaâbane dans Ramadhan.
Tout ça pour dire qu'au Printemps des livres de Larbaâ Nath Irathen, sacré Amirouche, il a été question de littérature polyphonique, de visibilité de l'écrivain, de roman intemporel (n'est-ce pas Magani ?), de critique universitaire, de Musil, et de Kateb Yacine (l'incontournable trublion de la pensée algérienne), de la langue de l'Autre, de francophonie-aliénation, d'altérité, mais aussi du rôle de l'écrivain (questionnement qui me laisse, personnellement, perplexe), comme agitateur sociétal.
Entre foot et le reste, on parlera encore de la victoire de M'bolhi (et ses coéquipiers), 4 buts dans l'escarcelle mémorielle de l'Algérie, d'ici trente ans. Ce ne sera que justice !


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