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HOMMAGE
Nesrine Sellal, l'Eglantine fracassée
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 07 - 2014


Par Lazhari Labter
Elle s'appelle Nesrine. Elle était belle comme un soleil, éclatante comme une étoile, joyeuse, sensible, communicative, cultivée, intelligente et bourrée de talent. Elle s'appelle Nesrine. Elle était journaliste, écrivain, scénariste et photographe. Nesrine ou Eglantine, ravissante fleur rose ou blanche, disparue au mois de la floraison la plus belle...
Sellal de son nom. Un nom lourd. Si lourd à porter qu'il l'a bloquée dans son désir fou de publier ses textes. Et quels textes ! Des nouvelles, au nombre de huit dont, ô paradoxe, Journal intime d'une condamnée à vivre que la maladie a condamnée à mourir au printemps de la vie que c'en est à hurler de douleur et de refus, à se taper la tête contre les murs tant cette mort-là est choquante et injuste et qu'on ne vienne pas me dire que c'est le mektoub, le destin ou toutes autres balivernes car quel que soit le Dieu auquel on croit, il n'a pas le droit de décider de la mort au bel âge de la vie...
Nesrine Sellal est née le 18 mai 1987 à Alger. Elle était journaliste au quotidien El Watan depuis 2011. En dépit de son très jeune âge, 27 ans, elle avait accompli un parcours professionnel entre le quotidien Liberté, la Radio algérienne Chaîne 3 et le journal électronique Tout sur l'Algérie - TSA digne des plus grandes plumes. Passionnée de littérature, elle écrivait depuis son plus jeune âge, poèmes, prose et nouvelles. En 2009, elle avait été finaliste du Prix du jeune écrivain de langue française en France et avait remporté, en juin 2011, dans son pays l'Algérie qu'elle aimait par-dessus tout, un prix d'encouragement au 4e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d'Alger pour sa nouvelle Une escapade amoureuse, alors même qu'elle participait le même mois en tant que photographe amateur au Salon de printemps de la photographie contemporaine de Guelma avec ses œuvres prometteuses. Elle que la maladie rongeait, elle s'intéressait, en tant que journaliste, aux maux et aux malheurs des autres, dans sa vie et dans ses écrits, sans jamais faire cas des siens et notamment de cette maladie qui vient de l'emporter à un âge si beau que la mort ne devrait pas être permise. Elle m'avait confié en 2009 son recueil de nouvelles Une escapade amoureuse sur lequel on a travaillé longtemps tant elle était exigeante sur la qualité, ciselant chaque phrase et revenant à l'ouvrage sans cesse. Mais au-delà de l'exigence de qualité de l'écriture, elle hésitait à publier sous le nom de Sellal car elle ne voulait pas mettre dans la gêne par ses écrits iconoclastes sa famille et notamment son oncle, homme politique en vue. On avait évoqué la possibilité de publier les textes sous un pseudonyme, mais cela la déchirait car elle les considérait comme faisant partie d'elle-même, la chair de sa chair. Le temps a passé jusqu'à notre dernière rencontre à l'esplanade de Riad-el-Feth où j'avais pris des dizaines de photos d'elle tout en lui disant, sur le ton de la plaisanterie, un tantinet provocateur, que l'une d'elles servirait d'illustration pour la couverture de son premier livre qui devait paraître dans ma «collection Passe Poche». Ses yeux brillaient d'une joie indicible et son sourire éblouissant illuminait alors les lieux.
Le temps avait encore passé entre longues périodes de déprime et moments d'enthousiasme jusqu'à ce funeste matin du 19 juillet 2014 où j'apprends par mon fils Amine qui la connaissait aussi, l'admirait et la respectait, sa mort brutale...
De retour du cimetière de Béni Messous où elle avait été mise en terre, je ressens le besoin irrésistible de rouvrir son dossier comme si elle m'avait demandé de ne pas l'oublier... Comme si je me devais à cette «amana» dont j'avais parlé, pour la rendre moins pesante, à mes amis l'artiste plasticien Mustapha Nedjaï et l'inspiré musicien et musicologue Noureddine Saoudi, des proches de sa famille...
De Cadavre exquis à Maudit désir en passant par Journal intime d'une condamnée à vivre et L'attente, je me rendis compte, en parcourant les textes, que les titres sont prémonitoires. Tout d'ailleurs comme ses nouvelles où la mort rôde à chaque page alors qu'elle était animée par le «dur désir de durer». «Je ne me souvenais pas qu'autant de personnes meurent dans un roman qui s'appelle "Une vie"», écrit-elle dans Journal intime d'une condamnée à vivre. Une vie ou l'Humble Vérité, en référence au premier roman de l'écrivain français Guy de Maupassant qui décrit la vie d'une femme «depuis l'heure où s'éveille son cœur jusqu'à sa mort».
Je garderai de toi, Nesrine, pour toujours, ce sourire éclatant, expression la plus belle de l'amour de la vie que tu avais en dépit de tout ce qui chez toi le contrariait et je te donne ici, publiquement, ma parole de poète que je ferai tout pour publier ce recueil de nouvelles que tu m'avais confié, Une escapade amoureuse, et dont tu reportais la publication à chaque fois pour telle ou telle raison que je comprenais... comme si tu voulais que la beauté de l'églantine, rose ou blanche, n'éclatât qu'après ta mort, au mois de juillet où sa floraison qui débute en le joli mois de mai est la plus belle.


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