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Les Algériens sont-ils plus stressés que les Américains ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 09 - 2014

Tout d'abord, en guise d'avertissement, il faut noter que quand on compare les cultures, on ne peut pas parler de bonne ou de mauvaise culture, car les cultures sont seulement différentes. La culture algérienne marche pour les Algériens, la culture américaine pour les Américains. Notre problème aujourd'hui est de savoir comment œuvrer ensemble pour un rapprochement humain et non pas comment devenir les mêmes. Notre objectif ici n'est pas de convertir l'autre, mais de faire en sorte que les Américains améliorent leur condition aussi bien que les Algériens. Nous pouvons apprendre beaucoup de choses les uns des autres.
C'est quoi le stress exactement ? C'est la réaction de l'organisme à un événement accablant. Quand le corps ne peut pas répondre à la menace, le stress a lieu. Le stress chronique est généralement plus nocif pour la santé que le stress aigu. Par exemple, des études américaines ont montré que la perte d'un être cher, à long terme, n'est généralement pas aussi stressante ou accablante que le fait d'être quotidiennement coincé dans une route congestionnée par la circulation en direction du travail dans une grande ville, même si cela dure seulement quelques minutes par jour. Comment cela pourrait-il être possible ? Une question-clé se pose : est-ce que je peux contrôler l'événement stressant ou pas ? Par exemple, quand un proche meurt, vous vous dites «c'est la volonté de Dieu. Je ne peux pas contrôler cela» et vous poursuivez votre vie quotidienne normalement. Ceci d'une part, d'autre part, être coincé quotidiennement dans un embouteillage de voitures, en route vers le travail, s'avère souvent incontrôlable. On ne peut pas contrôler la circulation. Les études américaines ont montré que le fait de prévoir et de s'attendre à un embouteillage est ce qui nuit à l'organisme et l'endommage. C'est ça le stress chronique. Le stress s'accumule au fil du temps et peut aboutir à des maladies comme l'infarctus, le diabète et l'hypertension pour n'en citer que quelques-unes. Aux Etats-Unis, un PDG très affairé et très bien payé et qui se plaint de maux d'estomac se rend chez son médecin. Celui-ci lui recommande de faire des tests, après quoi, le patient découvre qu'il a un ulcère. Un ulcère est essentiellement un trou dans les parois de l'estomac. Comment cela se passe-t-il ? Ce trou est en effet causé par an excès de consommation de sucs gastriques que l'estomac ne peut pas supporter. Ces sucs gastriques sont tellement puissants qu'ils peuvent dissoudre un morceau de viande en l'espace de 2 heures. Savez-vous que l'estomac renouvelle sa doublure interne tous les 3 jours pour faire face à ces sucs puissants et menaçants ? Des études américaines sur le stress, entreprises par l'American Psychological Association (APA), ont montré que la plupart des Américains sont stressés par le travail, l'argent et la famille. Dans une culture centrée sur l'individualisme comme celle des Etats- Unis, l'Américain moyen travaille dur pour, d'une part, avancer professionnellement, et d'autre part, faire de l'argent. Dans une culture centrée sur le groupe comme celle de l'Algérie (ou de la Chine par exemple), l'Algérien moyen est stressé par les exigences de la famille. La culture algérienne est fondamentalement basée sur les relations humaines et le collectivisme. Il est donc difficile pour l'Algérien moyen de subvenir aux diverses demandes des proches : parents, épouse, enfants, amis et autres membres. Dans la culture algérienne, même la communication est stressante. Alors que l'Américain moyen est calme et bien tempéré lors de la communication, l'Algérien moyen semble tendu et sur la défensive. Même dans un simple échange d'informations entre 2 personnes, l'Algérien moyen souvent manifeste un stress total. Un simple dialogue entre le père et son fils, à titre d'exemple, sur l'achat d'un vêtement durable au lieu d'à la mode devient un dialogue de sang et de sueur. Des indices non verbaux comme la gesticulation excessive, un visage crispé et une voix élevée caractérisent un Algérien stressé. Ceci est rarement vu chez les Américains. Même s'ils sont stressés, les Américains (comme les Asiatiques) essayent surtout de maîtriser leurs messages émotionnels non verbaux en public. Ces deux cultures n'acceptent pas que leurs membres affichent ouvertement leurs émotions. Ce qui n'est pas le cas chez les Algériens qui payent durement et chèrement pour ces manifestations émotionnelles à travers leur physiologie (hypertension, etc.). La théorie de l'attribution étudie la façon dont on relie cause et effet du comportement humain. Les causes du comportement peuvent être internes ou externes. Par exemple, si vous ne passez pas un examen, vous pourrez dire : «L'examen était trop dur» (cause externe) ou bien «je n'ai pas étudié assez dur» (cause interne). En général, les externalizateurs blâment constamment les autres pour leurs problèmes et donc ont tendance à être plus enclins au stress que les internalizateurs. Cette façon de blâmer les autres constamment (appelé «loumen» dans le dialecte algérien) ne fait qu'aggraver le stress. Quand on applique la théorie de l'attribution, on arrive aux trois facteurs culturels ci-dessous, qui montrent que l'Algérien moyen a tendance à être plus stressé que son homologue américain.
1) Les Algériens ont plus tendance à blâmer les autres qu'eux-mêmes. Aux Etats- Unis, quand une personne est révoquée d'un emploi, elle s'en prend à son faible rendement. L'Algérien moyen a plutôt tendance à blâmer le patron. Aux Etats-Unis, une personne pourrait se dire : «J'ai été virée parce que je n'étais pas à la hauteur de la tâche qui m'était confiée.» Un Algérien pourrait se dire : «J'ai été mis à la porte parce que le patron me déteste.» Etre objectif dans l'évaluation de la raison réelle du licenciement peut faire la différence entre une personne qui est très stressée ou très détendue. Est-ce que c'est un facteur interne, un facteur externe ou les deux ? Faire une mauvaise attribution peut rendre les gens très stressés et donc très malheureux.
2) Comme la culture japonaise, la culture algérienne est très consciente des sentiments des autres, donc plaire aux autres devient très important dans les échanges quotidiens. Pour cette raison, certaines personnes font tout ce qu'ils peuvent pour ne pas porter atteinte aux sentiments d'autrui. Paradoxalement, certains raillent les autres volontairement, une tendance rarement vue aux USA où se contenir émotionnellement est d'une grande valeur sociale, surtout en public. Que l'on blesse les sentiments des autres volontairement ou involontairement, les deux engendrent le stress. Le premier choix crée du stress parce que souvent quand on essaye de plaire aux autres (ou bien nos droits sont empiétés), on devient malheureux. Le second choix crée du stress parce que quand on est méchant avec les autres, cela soulève notre pression artérielle et celle de l'autre (soutenue par des études aux Etats-Unis.).
3) Les Algériens ont souvent tendance à prendre les choses trop personnellement. Pour l'Algérien moyen : «Si je ne prends pas cette chose personnellement, comment pourrai- je la prendre ?» Vous entendez rarement les Algériens dire: «Ne prenez pas ça très personnellement», comme les Américains le disent souvent. Les Algériens prennent tout si personnellement parce que, étant une culture orientée sur le groupe et donc plaire aux autres, l'accent est mis sur les relations humaines, les alliances, les allégeances, etc. Par conséquent, ils sont facilement meurtris dans leurs relations avec les autres.
Les parents américains enseignent souvent à leurs enfants de ne pas prendre les choses trop personnellement car cela ne fera que les rendre malheureux. Ils leur enseignent aussi à être objectif dans l'évaluation des causes du comportement. Que pourraient apprendre les Algériens des Américains pour réduire leur stress ?
Quatre choses :
1) Etre objectif dans l'attribution des causes du comportement ;
- 2) ne pas prendre les choses trop personnellement
- 3) être calme et moins défensif lors de la communication avec les autres ;
- 4) cesser de blâmer les autres.
Que pourraient apprendre les Américains des Algériens pour réduire leur stress ?
Deux choses :
-1) Dans une culture de non-contact physique avec les autres (surtout homme-homme) où les individus sont souvent isolés et solitaires, les Américains pourraient apprendre à valoriser et compter sur le contact humain pour un soutien moral efficace. Bien qu'un psychothérapeute puisse aussi fournir un soutien moral efficace (aussi coûteux soit-il), parfois un ami cher et chaleureux pourrait suffire comme c'est le cas dans la culture algérienne ou les gens ne consultent pas les psychothérapeutes quand ils ont un problème mais épanchent plutôt leurs peines à des proches. El oukhouwa (la fraternité) peut fournir un soutien moral efficace, mais ça ne veut pas dire qu'un ami vous prodigue des conseils efficaces basés sur la science du comportement humain et sur les années d'expérience d'un psychothérapeute qui a passé des années à écouter les problèmes des gens et les «guérir avec les mots». Les Américains devraient faire un effort pour aller au-delà des relations superficielles avec les autres et demander de l'aide quand ils en ont besoin au lieu de souffrir seuls. On raconte qu'une fois un agriculteur américain ayant souffert d'une crise cardiaque a été retrouvé mort dans sa chambre 9 mois après avoir rendu l'âme. On l'a découvert assis devant son poste de télévision qui était toujours allumé parce que personne ne se donnait la peine de lui rendre visite de temps en temps. Bien sûr qu'il s'agit ici d'un incident isolé, mais il ne serait probablement jamais arrivé dans la culture algérienne où les gens sont tellement en contact les uns avec les autres.
2) Dans la culture américaine les enfants apprennent depuis l'enfance que «les garçons ne pleurent pas». Aux USA, les psychothérapeutes sont arrivés depuis longtemps à la conclusion que pleurer soulage l'âme. Sigmund Freud fut le premier à attirer notre attention sur le fait que pleurer est bon pour la santé et réduit notre stress. Des études américaines ont montré aussi que les larmes secrétées à la suite du stress ont une composition chimique très différente de celles des larmes de joie ou de celles des larmes secrétées quand on coupe des oignons. Contrairement aux deux autres, les larmes du stress étaient pleines de toxines. Lorsque les membres d'une culture ne sont pas autorisés à pleurer, ils gardent leurs douleurs embouteillées. N'ayant pas de débouchés pour se défaire de leur stress, ils se trouvent exposés de la sorte à des maladies cardiaques, etc.
A. M.
(*) Psychologue, psychothérapeute et professeur à Argosy University, Los Angeles, California.
Qui est le Dr Azedine Mezbache
Docteur Azedine Mezbache est président de Diversity Plus, une société de conseil spécialisée dans la gestion de la diversité culturelle, le conseil interculturel et la gestion transculturelle. Pendant les 25 dernières années, docteur Mezbache a formé des enseignants, des étudiants, des gestionnaires et des conseillers en efficacité interculturelle. En tant que professeur, docteur Mezbache a servi dans les facultés de DeVry University, Keller Graduate School of Management, National University, US International University, University of Redlands, San Francisco State University, et San Diego State University. Au début de sa carrière, docteur Mezbache a servi comme directeur du Programme de l'expérience interculturelle à US International University à San Diego où il a formé dans la communication interculturelle les étudiants, les professeurs et le personnel universitaire. Son expertise inclut la psychothérapie interculturelle, la gestion de la diversité culturelle et la formation des gestionnaires pour un fonctionnement efficace dans une autre culture. Docteur Mezbache a également servi comme conseiller de carrière aux étudiants américains d'origine asiatique, les hispaniques et les immigrants. Un voyageur international, docteur Mezbache parle couramment trois langues et a vécu et travaillé en Algérie, en France, en Angleterre et aux Etats-Unis. En raison de sa vaste expérience interculturelle, docteur Mezbache a développé une grande sensibilité aux influences de différentes cultures sur le comportement humain. Ses clients comprennent la marine américaine, les sociétés de haute technologie et les institutions d'enseignement supérieur. Docteur Mezbache publie dans les domaines de la gestion interculturelle et l'utilisation efficace de l'humour dans le développement des ressources humaines. Il travaille actuellement sur deux livres intitulés : Diriger et gérer dans des environnements multiculturels et Rire, rire, rire : comment utiliser l'humour pour réussir dans les affaires»./p


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