Par Leïla Aslaoui-Hemmadi Le Quotidien d'Oran du 30 septembre 2014 rapporte que le responsable du suivi de la commission «Charte de réconciliation nationale» s'est dit satisfait des résultats de ladite loi. Neuf ans ont passé (septembre 2005-septembre 2014) et face aux journalistes, Monsieur Azzi - c'est son nom - a donc vanté les «miracles» accomplis par la «loi de l'impunité». Preuves : M. Azzi déclare : 1) 43.000 terroristes ont été réintégrés au sein de leurs emplois. Sans doute pour les années sabatiques passées dans les montagnes à égorger et à décapiter et donc pour «bons et loyaux» services rendus à la République. Il est vrai que l'on ne peut pas s'occuper de tout le monde au même moment : les cadres intègres compétents qui, hier, faisaient tourner la machine Algérie au péril de leurs vies et celles de leurs familles, sont aujourd'hui marginalisés, oubliés, enterrés pour «mauvais et déloyaux» services. La mode étatique veut que seuls les assassins de la pire espèce aient droit au «respect» et à la «considération». 2/ Le sieur Azzi a annoncé que de nombreuses familles de terroristes avaient été indemnisées. Pour quel préjudice subi ? Est-ce celui d'avoir eu un époux, un fils, un frère, un père égorgeur d'innocents ? Est-ce celui de pouvoir profiter de l'argent du racket amassé pour des émirs sanguinaires ? Le responsable du suivi de la «loi de l'impunité» me répondrait que la responsabilité pénale est personnelle. Certes ! encore eût-il fallu rechercher ladite responsabilité, la délimiter et la qualifier. En d'autres termes, il eût fallu que s'exprime dame justice. Précisément pour rendre justice aux familles des victimes du terrorisme islamiste. Ce n'est, évidemment, pas le cas. De ce fait, quelle définition faut-il donner au mot : «indemnisation» ? Quels dommages moral et matériel les familles de terroristes islamistes ont-elles subis ? Aucun. Pour quelles raisons ne pas appeler les indemnisations, largesses étatiques octroyées par l'Etat aux familles d'assassins transformés en «héros» ? La République reconnaissante aux «hérauts des ténèbres». 3/ «La Charte sur la réconciliation» n'est pas la loi de l'impunité» a déclaré M. Azzi. Lorsqu'un texte de loi stipule expressément que les criminels ne peuvent être poursuivis, jugés et condamnés (Charte de réconciliation nationale), quel autre nom que l'impunité faut-il donner à des faits non sanctionnés par la loi ? Impunité, assurément. Et c'est à ne pas en douter le plus grave et le plus insupportable. Car, sans justice, sans sanction pénale peut-il y avoir pardon. Non et mille fois non. En ce mois de septembre 2014 le souvenir de deux victimes du terrorisme islamiste, deux monuments devrais-je dire - Monsieur Aboubakr Belkaïd et Fardeheb (Oran) nous a douloureusement rappelé les méfaits de la barbarie islamiste. Deux victimes dans une longue liste d'innocents assassinés. 4/ M. Azzi a déclaré enfin que l'assassinat d'Hervé Gourdel «serait un plan concocté par la France pour impliquer l'Algérie dans la conjoncture internationale». Au-delà de l'indécence de tels propos tandis que l'heure est à la solidarité, M. Azzi en a trop dit ou pas assez... Surtout que ses «déclarations» ne sont en rien semblables aux explications des autorités algériennes. Officielles, celles-là. Que M. Azzi veuille ériger une stèle à la mémoire des terroristes islamistes en vantant les bienfaits de la loi de l'impunité, voilà qui n'est guère étonnant. Par contre, qu'il sème le doute est plus grave. Lorsqu'on ne sait pas l'on se tait. Dieu Tout-Puissant, s'ils pouvaient se taire ceux qui n'ont rien à dire ! Dieu Tout-Puissant qu'ils laissent nos victimes reposer en paix !