La mobilisation des policiers et les marches spectaculaires organisées de mardi à jeudi n'ont pas laissé la population indifférente, du fait que la rue algéroise a longuement commenté l'événement inédit. Sur les réseaux sociaux aussi, l'événement a fait le buzz avec moults commentaires qui ont inévitablement dévié vers la situation sociale et politique du pays. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Mardi passé, en fin de matinée, des policiers ont commencé à arpenter l'avenue de l'ALN d'un pas décidé, ils se dirigeaient vers le Palais du gouvernement, décidés à faire aboutir leurs revendications. La nouvelle a vite fait le tour d'Alger et, sidérés, les habitants de la capitale ont vu, au cours des deux jours qui ont suivi, une mobilisation sans précédent des URS. Passés les premiers moments de surprise, la population n'a pas lésiné sur les commentaires concernant cet événement qui sort du commun. Toutefois, et à un certain moment, quand les colonnes de policiers ont traversé la capitale, un sentiment d'appréhension a été ressenti par les présents. Les énormes bouchons qui se sont formés jusqu'aux quartiers de l'ouest de la capitale n'ont pas été pour rassurer les Algérois. Dans la rue, les commentaires allaient bon train. D'aucuns ont exprimé leur incompréhension devant cette situation. «Si les policiers commencent à faire grève et à marcher, la situation est donc inquiétante, cela laisse libre cours à toutes les tentatives de déstabilisation», soulignaient certains. D'autres ont affirmé leur soutien aux grévistes, alors que certains ont exprimé leur indignation : «Comment cela est-il possible que les policiers puissent faire une marche et un sit-in ; d'habitude, ce genre de manifestations sont sévèrement réprimées à coups de matraques par ces mêmes policiers. Une partie de la population a exprimé son inquiétude devant un éventuel « dérapage». Certains ont aussi mis en avant le fait que le ras-le-bol exprimé par les policiers résume «une situation de déliquescence générale». Toutefois, les réactions les plus nombreuses sont venues de la toile et des réseaux sociaux ; Facebook a été littéralement noyé de commentaires au cours des trois jours durant lesquels a duré la manifestation des policiers. Certains groupes et internautes ont commencé par signaler l'événement avant de déconseiller la fréquentation des lieux par ou passe la marche des policiers. Ensuite, cela a été la publication de commentaires sur l'événement lui-même. Les internautes ont été nombreux à dire que ces mêmes policiers, qui usaient de matraques, manifestent à leur tour et présentent une plate-forme de revendications. «A ce niveau-là, c'est donc le pourrissement», ont commenté d'autres internautes qui suivaient «pas à pas» la marche des policiers. Dans certains groupes, des intervenants conseillaient même aux femmes de faire attention aux agressions du fait de la «disparition» de certains barrages des quartiers de la capitale. Dans la nuit de mardi à mercredi, des informations surréalistes ont même commencé à apparaître sur la toile, évoquant même des affrontements devant le Palais du gouvernement où étaient rassemblés les policiers. Les administrateurs de certains groupes ont dû rappeler leurs membres à l'ordre et supprimer certaines publications et commentaires. Depuis le départ du dernier groupe de policiers du siège de la présidence, les commentaires ont commencé à diminuer pour disparaître complètement, en attendant le prochain événement marquant.
