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Enquête-Témoignages
Consulter un psy, toujours tabou ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 01 - 2015

Prendre rendez-vous chez un psychologue, un geste banal dans les sociétés dites développées. Un peu comme acheter sa baguette de pain chez le boulanger du coin ou son journal chez le kiosque du quartier. Chez nous, on commence à peine à comprendre l'intérêt de voir un professionnel pour remettre de l'ordre dans sa tête lorsqu'on se sent chavirer. Mais ce réflexe est loin de faire l'unanimité. Dans de nombreuses familles, on préfère avoir recours aux services d'un «taleb» ou d'un «raqi» pour conjurer ses angoisses et chasser ses démons.
Hassina, 31 ans
Par peur d'être cataloguées de «zinzins», certaines personnes consultent un psy mais dans le plus grand secret. «La première fois que j'ai lâché cette phrase, ‘‘j'ai rendez-vous avec mon psy'', devant mes collègues, un froid s'est subitement installé. Ils m'ont dévisagée avec des regards si suspicieux que je me suis sentie mal à l'aise ! Ce sujet est tellement tabou chez nous ! Si vous allez voir un spécialiste «du ciboulot» c'est que vous êtes forcément dérangé mentalement. Les esprits n'ont pas tellement évolué sur ce chapitre dans notre société.
D'ailleurs, on confond facilement psychologue et psychiatre. Se retrouver dans un cabinet face à un professionnel pour tenter de démêler l'écheveau de nos préoccupations et y voir plus clair n'est pas encore admis. Personnellement, ce genre de rendez-vous m'a aidée à remonter la pente à des épisodes douloureux de ma vie. Mais j'ai aussi compris que c'est quelque chose qu'il faut garder pour soi pour éviter le jugement gratuit et stupide de notre entourage», insiste Hassina.
Aïda, 42 ans
«Divorce, harcèlement au bureau, décès brutal de ma mère... J'ai traversé une période noire dans ma vie. Les tuiles me sont tombées d'un seul coup sur la tête. J'étais fragilisée, anéantie par cette série de catastrophes. Incapable de reprendre le dessus, j'enchaînais les arrêts de maladie... Une copine m'a alors recommandé l'adresse d'une psychologue qu'elle avait elle-même consultée avec succès. Ce que j'ai fait. Parler de nos problèmes avec un professionnel remet les choses à plat. On est dans une sorte de brume, incapable de réfléchir parce que trop accablé par des drames mais le psy est là pour nous aider à y voir plus clair. Une thérapie des mots qui sauve du naufrage. Toutefois il a fallu attendre la troisième séance pour trouver l'apaisement.
Certes les problèmes étaient toujours là mais ce qui a changé c'est que je me suis sentie plus forte pour les affronter. Voir un spécialiste dans ce domaine agit comme une soupape de sécurité. Cela aide à ne pas basculer vers la folie ou la dépression. Pour moi ça a été salutaire et je continuerai à me faire aider pour puiser en moi le courage de faire face aux embûches de la vie.»
Malika, 54 ans
Les Unités de dépistage scolaires (UDS) implantées dans de nombreux établissements à Alger voient une affluence record au cabinet du psychologue. C'est ce que nous confirme Malika, 54 ans, psychologue clinicienne : «De plus en plus de parents prennent rendez-vous pour leurs enfants. Ils s'inquiètent de leur bien-être et font appel à des spécialistes. Que ce soit pour des soucis d'échecs scolaires, d'hyperactivité ou même, dans certains cas, de problèmes d'énurésie (pipi au lit), ils viennent frapper à notre porte.
Ces consultations gratuites attirent aussi les jeunes adolescents, surtout les filles en proie à des problèmes sentimentaux. Que les UDS disposent d'un cabinet de psychologie est une excellente chose.
Une proximité avec les écoliers et les lycéens qui gagnerait à être généralisée. En tout cas une demande en ce sens est constamment exprimée par les parents.»
Samira, 45 ans, psychologue
Système D pour se soulager le cœur : s'épancher dès que l'on trouve une oreille attentive. Hammam, salle d'attente du dentiste, enterrement, fête de mariage... les femmes, en particulier, ont tendance à évoquer leurs soucis et leur mal-être aussitôt qu'elles sont en présence de tierces personnes. C'est ce que nous confirme Samira. «Prendre rendez-vous chez un psychologue n'est pas encore ancré dans nos traditions.
La tendance c'est plutôt de ‘'vider son sac'' dès qu'on croit percevoir une oreille bienveillante. Au marché, dans la salle d'attente du toubib ou en attendant la sortie des classes des enfants, on raconte ses angoisses, ses peurs, son mal- être, ses déboires... Les femmes en particulier aiment demander conseils à leurs proches à propos de problèmes qui nécessitent parfois l'avis d'un spécialiste.
Le danger est double : lever le voile sur sa vie privée devant des personnes qui peuvent être malveillantes et obtenir de mauvaises orientations à même de vous enfoncer davantage.
Une autre source de conflits qu'il faut savoir gérer. D'où l'importance de se faire aider ne serait-ce que pour quelques semaines par un vrai psy», conclut-elle.
A méditer cette citation de Sigmund Freud : «Après trente ans passés à étudier la psychologie féminine, je n'ai toujours pas trouvé de réponse à la grande question : que veulent-elles au juste ?»


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