Le mouvement associatif de défense des droits de la femme ne doit pas se cantonner au simple constat mais être davantage offensif, en dénonçant et en portant plainte contre toute agression contre la femme et atteinte même médiatique. C'est ce que considèrent des acteurs de ce combat. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les participantes à la journée de réflexion sur la violence à l'égard des femmes, organisée par le réseau Wassila et l'association Femmes en communication, hier, à Alger, ont insisté sur la nécessité de franchir le pas et de passer du stade du constat à celui de l'action. Selon elles, les agressions contre la femme même médiatiques soient-elles doivent être dénoncées ouvertement et suivies d'un dépôt de plainte. Prenant part au débat, la journaliste et réalisatrice Mme Baya El-Hachemi déplore que les associations de défense des droits de la femme agissent séparément l'une de l'autre. «Nous nous regardons comme des ennemis alors que nous œuvrons tous et toutes pour les même causes», dit-elle. Elle estime qu'avant toute action, «il faut dépasser nos différends et trouver le moyen de se fédérer entre les associations». Selon elle, les femmes devraient s'entendre et être solidaires. «Ne vous laissez pas casser», dit-elle encore. Lors de cette rencontre, les participants ont assisté à la projection de reportages et séquences de scènes de séries et talk shows diffusés par des chaînes de télévision algériennes et étrangères. Débattant certaines scènes et l'impact des médias sur notre société, des participantes déplorent le manque ou carrément l'absence de formation des journalistes et s'interrogent sur leur «responsabilité» et celle des rédacteurs en chef et des directeurs de ces chaînes de télévision. Elles insistent sur le respect de l'éthique et de la déontologie. Selon elles, il faut réagir et déposer une plainte contre ce genre de productions télévisuelles où l'on agresse et porte atteinte à la dignité et aux droits de la femme. «Il faut constituer une force et porter plainte contre ces chaînes», indiquent-elles. L'on cite ainsi l'exemple de l'animatrice d'une émission de la chaîne de télévision égyptienne «Ennahar» qui a pris position contre une femme agressée dans un centre commercial, vidéos de surveillance à l'appui. Après l'avoir invité à cette émission, l'animatrice s'est permis de prendre, à l'insu de la victime, des photos personnelles de son téléphone portable et de les diffuser dans le but de prouver que l'agressée était une «provocatrice». L'affaire a soulevé le tollé des associations égyptiennes qui ont lancé une pétition et récolté plus de 100 000 signatures contre cette animatrice. Suite à cette action, l'animatrice a été limogée de son poste.