Les 300 travailleurs de l'entreprise BCR (Boulonnerie, coutellerie et robinetterie) de Bordj-Menaiel (wilaya de Boumerdès) sont en grève illimitée depuis mercredi après-midi. Cet arrêt de travail a été déclenché à l'initiative des seuls travailleurs et sans l'assentiment de leur section syndicale affiliée à l'Ugta (Union générale des travailleurs algériens). Les protestataires ont 4 revendications. En matière de salaires, on peut considérer que les travailleurs de cette unité qui produit des articles de prestige (coutellerie, plateaux et robinets en inox) ne roulent pas sur l'or. Et pour cause, les grévistes pensent qu'ils sont sous-payés. A ce propos, ils dénoncent le refus de leur direction d'appliquer les décisions gouvernementales au sujet des aménagements du fameux article 87bis. «Chez nous, la grille de salaires commence toujours à 12.000 dinars», disent les grévistes qui précisent qu'un ouvrier professionnel (OP) travaillant dans la chaine de production ne dépasse pas un salaire mensuel net de 24 000 dinars. «Il y a lieu d'inclure dans ce salaire toutes les primes comme celles du transport, du panier et de la femme au foyer.» Nos interlocuteurs citent bien d'autres exemples concernant justement cette grille des salaires. On nous présente, en effet, un chef de service titulaire d'un DEUA (Diplôme des études universitaires d'application) avec 13 ans d'expérience dont 3 au sein de BCR qui est rémunéré sur la base (salaire de base) de 17 000 dinars mois. «Avec toutes les primes et tous les avantages, j'arrive à peine à empocher 36 000 dinars par mois», nous certifie le concerné. Pour une entreprise hautement rentable puisque ses articles sont très demandés sur le marché et que ses bénéfices se comptent annuellement par dizaines de milliards, il y a, semble-t-il, un décalage sur la nécessité de rémunérer à leur juste valeur les efforts des travailleurs. Les protestataires réclament en outre le versement de leur part du bénéfice fait par l'entreprise en 2015 et la confirmation, à leurs postes, de la centaine de travailleurs qui sont recrutés, certains depuis 5 ans, par le biais des CDD (Contrat à durée déterminée). Les grévistes exigent également le départ du directeur de l'industrie de la filiale de Bordj-Menaiel (production) lequel, estiment-ils, a un comportement néfaste envers les travailleurs. S'agissant du contact avec les responsables ; madame Brahimi, la secrétaire générale de la section syndicale a bien voulu répondre à nos questions pour confirmer les revendications des travailleurs. Ce n'est malheureusement pas le cas du P- dg de cette filiale du Groupe BCR Sétif qui a invoqué une réunion pour ne pas nous recevoir. Abachi L. Le maire de Zemmouri condamné à 12 mois de prison ferme L'actuel P/APC (FLN) de Zemmouri (ex-Courbet) wilaya de Boumerdès, Brahim L., a été condamné, en première instance, par le tribunal correctionnel de Rouiba à 12 mois de prison ferme et 100 000 dinars d'amende. Le procureur du même tribunal avait requis 24 mois de prison ferme. Le maire de Zemmouri est accusé d'établissement et la remise illégitime d'un document officiel. Le même maire de Zemmouri tombe, dans cette affaire, sous l'article 43 du code communal qui oblige le wali à suspendre sa mandature jusqu'au verdict final. Par ailleurs, le même responsable (le maire) est cité dans une autre affaire liée à l'exploitation illégale d'un terrain domanial sous la tutelle des Services des forêts de Boumerdès et la destruction d'un patrimoine forestier. Dans ce dossier, un citoyen d'Aït Amrane (wilaya de Boumerdès) a fait un tour à la forêt marine du Sahel (Zemmouri El Bahri ex-Courbet marine) accompagné du maire de Zemmouri étant donné que cette forêt fait partie du territoire qu'il administre. Selon ce que nous a relaté un agent administratif des forêts, un peu plus tard, le même citoyen est revenu avec des engins de travaux publics pour commencer à défricher une partie de la forêt. Il a donc abattu illégalement des arbres et le maquis sur une superficie de 2 000 m2 avant d'être stoppé par l'intervention des agents forestiers. Ces derniers ont établi un rapport d'expertise qu'ils ont transmis au procureur du tribunal de Bordj-Menaiel. Le magistrat a, selon nos sources, ouvert une enquête et a demandé à la Gendarmerie nationale d'auditionner toutes les personnes impliquées dans cette affaire, y compris le premier magistrat de la commune de Zemmouri, Brahim L. D'ailleurs le gérant d'un bureau d'études, cité dans ce dossier, fait l'objet d'un avis de recherche. Les services de sécurité et le parquet de Bordj-Menaiel veulent savoir si l'action de destruction d'arbres par ce citoyen d'Aït-Amrane n'a pas été précédée de la délivrance d'une autorisation illégale et si le terrain ciblé (1 ha) n'a pas été l'objet d'une transaction illicite. Nous avons tenté de joindre le maire de Zemmouri pour entendre sa version des faits dans ce dossier. Mais il n'a pas daigné décrocher son portable.