L'APW tiendra une session extraordinaire ce lundi 13 juin, avec un ordre du jour, des plus ordinaires, à savoir l'approbation du plan d'aménagement de la wilaya (PAW) et des délibérations sur des financements de plusieurs opérations découlant du budget de wilaya. Un ordre du jour, somme toute banal, et qui ne mérite pas la tenue d'une telle session en cette période de rigueur budgétaire ou plutôt d'austérité, à moins que derrière ce conclave et comme de coutume les membres de ladite assemblée, en manque de langue de bois, exerceront leur sport favori de thuriféraires zélés à l'endroit du wali pour titiller et gonfler son égocentrisme. D'un mandat à un autre, les sessions de l'APW se succèdent et se ressemblent, dans leur contenu lié aux questions génériques de développement. D'un mandat à un autre, c'est toujours les mêmes débats, les mêmes rengaines et les mêmes jérémiades autour des mêmes problématiques, problèmes de quartiers et surtout les mêmes dossiers parfois vieux de plusieurs décennies et élaborés par des commissions avec plus ou moins de pertinence, de rigueur et de complaisance dans la présentation pour certains secteurs à l'image de la DUAC (Direction de l'urbanisme de l'architecture et de la construction). Un remake d'un navet nauséabond qui n'en finit pas. Cependant, l'APW d'El Tarf s'est transformée ces dernières années en un mastodonte budgétivore avec une pléthore de fonctionnaires qui se roulent les pouces à longueur de journée et en une armée d'agents de sécurité recommandés par des accointances et dépêchés par la DAL (Direction de l'administration locale) dont plusieurs, payés rubis sur l'ongle, n'ont jamais montré le bout de leur nez dans les travées de cette bâtisse du fait qu'ils jouissent d'appuis en haut lieu. Aussi, l'auguste APW, en tant que telle, est-elle atteinte par le syndrome du tribalisme primaire, concentre le gros de ses efforts en usant des moyens matériels de l'Etat pour régler les petites affaires des élus, de leurs proches et même de leurs suppôts. Les problèmes des petites gens et les citoyens lambda sont relégués, le plus souvent, aux calendes grecques, et ce, tout en promettant à ces derniers monts et merveilles. En réalité et c'est l'évidence, c'est une APW qui fourgue, malheureusement, du vent aux citoyens-électeurs. Quels sont aujourd'hui le rôle et la finalité de la fonction d'un P/APW, sinon de suivre le wali dans le moindre de ses déplacements? Quel est le rôle de la majorité des élus sinon de venir voter le budget ou de rédiger des rapports de commission qui finissent le plus souvent dans les tiroirs débordants et poussiéreux de cette institution...?, et puis ces directeurs de l'exécutif qui racontent sous le manteau les interférences des élus ainsi que leurs bévues et inepties pour des faveurs dont certains vont à l'encontre des lois de la République. Par ailleurs, la lecture objective et assidue du code de wilaya est instructive à plus d'un titre. En effet, tous demandent l'application des articles dudit code dans son volet qui traite du développement économique, de l'agriculture, de l'investissement et des infrastructures de base. De mémoire les élus n'ont jamais élaboré et présenté un plan de développement à moyen terme qui retrace les objectifs, les programmes et les moyens mobilisés par l'Etat dans le cadre des projets de l'Etat et des programmes communaux de développement comme stipulé par l'article 80 du code de wilaya. En somme, une institution qui navigue à vue. Quoi qu'il en soit, avec un bilan des plus maigres en quatre années d'existence et d'exercice les citoyens, connaissant, depuis, le véritable visage de l'APW qui doit être réformée de fond en comble, ont déjà pris leur mal en patience en attendant, éventuellement, des jours meilleurs.
