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C'est ma vie
Chafia la battante
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 07 - 2016


Par Belaïd Mokhtar, un lecteur
Pourquoi attendre la disparation d'un être cher pour le tarir de louanges ? Comme dit si bien un dicton de chez nous, «de son vivant on lui refuse une datte et à sa mort on lui offre toute un régime».
C'est aujourd'hui que Chafia à besoin d'aide, d'amour et de compassion, les séances de dialyse qu'elle subit l'usent et l'affaiblissent aussi bien moralement que physiquement chaque jour un peu plus. Ce qui la blesse plus que la maladie elle-même, c'est l'indifférence, pire, la méchanceté de certains membres de sa famille
Le destin hors du commun de cette femme courageuse n'a pas toujours été cruel, loin s'en faut. Mariée à un cadre de l'administration attentionné et amoureux, il ne lui refusait rien, il suffisait qu'elle ouvre la bouche pour que ses vœux, même les plus extravagants, soient exaucés, comme de convaincre son époux de visiter Londres alors qu'il ne comprend rien à la langue de Shakespeare ! Sa beauté, son éducation et son savoir-vivre arrivaient toujours à avoir raison de toutes les réticences de son conjoint. Son envie de procréation aussi fut comblé par la venue de trois garçons et d'une fille qui la chérissaient. Elle ne pouvait espérer plus de la vie.
Durant ces années fastes, elle semait le bien autour d'elle, elle ne refusait jamais de rendre service aux plus démunis, elle allégeait les souffrances des malades avec des paroles réconfortantes, financièrement, elle n'hésitait pas à se priver de son confort personnel afin de faire oublier la misère des personnes qui n'ont plus rien ni personne sur qui compter.
La fin de cette idylle fut une demande de divorce provenant d'un époux qui, comme tous les mâles dominants, avait besoin de plus de jeunesse et de fraîcheur. relations et finances aidant permirent à ce dernier de ce payer un ténor du barreau. Chafia a dû quitter le domicile conjugal et se retrouva chez ses parents avec ses enfants dans un minuscule appartement d'une cité populaire. Le logement était aussi occupé par une sœur qui ne voyait pas d'un bon œil l'incursion des lieux de celle qu'elle à toujours enviée et jalousée.
Le deuxième coup dur qu'elle a dû essuyer suite à la pénible séparation d'avec son époux est incontestablement la dégradation de son état de santé. Après des consultations chez plusieurs médecins, la sentence tomba comme un couperet. Tous ses malheurs ont fini par avoir raison de ses reins, elle devait donc se soumettre à des séances de dialyse.
Un conjoint qui ne verse pas de pension alimentaire, un logement exigu, une santé précaire, une sœur aigrie et méchante qui ne rate aucune occasion de lui signifier qu'elle est de trop, le cumul de toutes ses calamités auraient pu l'achever ; mais fort heureusement cela n'a pas été le cas ; bien au contraire, elle est résolue à se battre jusqu'à son dernier souffle.
Petits boulots les jours où elle n'est pas à l'hôpital à se purifier le sang, demande de logement à la daïra, mairie et wilaya, plainte au tribunal contre un père indigne qui, malgré une décision de justice, ne verse pas un centime à ses enfants, et en prime, les interminables clashs qu'elle devait affronter face à une sœur qui voulait imposer son diktat. Cependant les combats qu'elle mène sur tous les fronts et que nous venons de citer sont loin d'être gagnés.
Financièrement le peu d'argent qu'elle perçoit comme représentante publicitaire de plusieurs journaux lui permet juste de survivre. A l'hôpital, après plusieurs perforations et n'ayant presque plus de veine intactes pour brancher la machine de dialyse et des infirmières qui lui font subir le calvaire, elle pu heureusement, et après d'énormes sacrifices, s'acheter un cathéter qui lui permet de préserver un peu plus son sang. Ses demandes de logement aussi sont restées vaines.
Les élus qu'elle ne cesse de solliciter demeurent sourds à ses cris de détresse mais afin d'avoir la conscience tranquille ils lui font don d'un mouton le jour de l'Aïd El-Kebir. Maigre consolation pour celle qui a besoin d'un toit. Quant au mari, il n'a jamais été inquiété pour non-payement de pension alimentaire, et ce, malgré plusieurs décisions de justice.
Enfin celle qui veut lui donner le coup de grâce c'est sa sœur : n'acceptant pas la rébellion de Chafia, elle ne cesse de la diffamer afin de la discréditer auprès des ses enfants et l'ensemble des autres membres de la famille. Sous prétexte que c'est elle qui paye les factures d'eau elle a eu le sadisme de lui interdire l'accès à ce liquide vital.
Ce sont des voisins, horrifiés par tant de perversité, qui lui permettent de remplir ses bidons.
La seule qui lui donne les forces de continuer à lutter et de ne pas baisser les bras aujourd'hui c'est sa fille Yasmine, une ravissante jeune fille aussi belle et généreuse que sa mère, elle se porte même volontaire pour lui faire le don d'un de ses reins, elle est aussi à l'écoute et à la disposition de Chafia. C'est en fait elle qui lui remonte le moral en toute circonstance. Galvanisée par cet amour et cette dévotion, Chafia est redevenue la battante qu'elle a toujours été, bien habillée, souriante, la tête haute, elle n'hésite pas, lorsqu'elle se trouve en ville, à afficher par son allure digne et altière le message qu'elle veut adresser aux élus : «Je n'ai pas besoin de votre pitié et de votre mouton mais du logement auquel j'ai droit.»


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