La perle des établissements culturels à Blida, le théâtre Mohamed-Touri, est l'objet d'une importante opération de réhabilitation. Cette opération est considérée comme la première du genre depuis la réalisation de ce théâtre, avec l' objectif de lui restituer son aura des années 30 du siècle dernier. Selon le président de l'Assemblée populaire communale (P/APC) de Blida, Sid Ali Ben Cherchali, le chantier de cette opération affectée d'une dotation de 87 millions de dinars a été lancé depuis plus de deux mois en vue du réaménagement et de la restauration du musée, de la salle de spectacles, des gradins du théâtre et de sa toiture, entre autres. La démarche initiée par les autorités locales vise, selon le même responsable, à restituer à ce monument historique sa gloire passée, ainsi que la place qui lui sied en tant qu'établissement culturel de premier ordre portant le nom de l'un des pionniers du Théâtre national, à savoir l'enfant prodigue de Blida, Mohamed Touri. Un établissement, qui a malheureusement été, ces dernières années, détourné de la mission initiale à laquelle il était voué, en ayant abrité, en l'absence de salles de conférences à Blida, d'innombrables activités politiques et autres, dont des meetings populaires, qui ont accéléré son état de dégradation. Ce monument historique a été fondé durant les années vingt du siècle dernier par les autorités coloniales françaises, qui voulaient à l'époque enrichir la commune avec une bibliothèque municipale, fait remarquer Mohamed Ouraghi, qui est la mémoire vivante de la ville de Blida. En 1926, un nouveau responsable, venu directement de l'opéra de la ville française de Toulouse, fut installé à la tête de la structure. C'est ainsi que celle-ci fut transformée en une salle de cinéma et de projection. C'est au lendemain de l'indépendance que l'établissement a été baptisé du nom de l'artiste Mohamed Touri (décédé en 1959), en reconnaissance de son action et de son œuvre au profit du Théâtre national. Le théâtre Mohamed-Touri est un établissement qui a vu le passage de géants de la scène artistique nationale et internationale. Selon M. Ouraghi, de nombreuses figures réputées de la scène artistique mondiale se sont produites sur les planches du théâtre Mohamed-Touri, y laissant chacun son empreinte indélébile, pour en faire une structure unique en son genre. Parmi ces figures réputées, l'historien a cité le chanteur libanais Marcel Khalifa, l'homme de lettres syrien Djeddou Haki, le pianiste mondialement connu Marcel Samson, en plus de monstres sacrés de la scène artistique algérienne, dont Belaoui Houari, Ahmed Ouahbi, Dahmane Ben Achour, Hadj Mahfoud Mahieddine, Ben Guerguoura, Mohamed El Basri, Lhadj El Anka, Fadila Dziria, Mohamed Toubal, Abdelkader Kessoum, Lhachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Abderrahmane Aziz , et bien d'autres artistes qui ont illuminé de leur aura éternelle le ciel de la ville des Roses.