Le premier responsable de l'ex�cutif de la wilaya de Sa�da a proc�d� avant-hier � la mise en place de l'antenne de l'Agence nationale de gestion du micro-cr�dit (Angem). Cette antenne aura pour mission principale l'accompagnement, le soutien et le suivi des activit�s des b�n�ficiaires du micro-cr�dit, des pr�ts non r�mun�r�s et des diff�rentes aides prodigu�es par les structures de l'Etat � travers le nouveau cadre. Outil de promotion sociale et de cr�ation d'activit�s �conomiques � travers l'impulsion de l'auto-emploi, le micro-cr�dit a �t� institu� par d�cret ex�cutif n�04-14 du 22.01.2004. Notons que le micro-cr�dit est destin� � des cat�gories de citoyens au ch�mage, sans revenus et/ou disposant de petits revenus. Ainsi, le micro-cr�dit consiste dans l'octroi de pr�ts de petit volume (50.000 � 400.000 DA) par les banques et �tablissements financiers pour l'acquisition de petits �quipements et mati�res premi�res remboursables dans une p�riode de 12 � 60 mois. Le taux d'int�r�t � la charge du b�n�ficiaire du micro-cr�dit est de 2% quant au diff�rentiel ; il est pris en charge par le Tr�sor public sous forme de bonification. Un fonds de garantie prend en charge les risques de non-remboursement pour raisons �conomiques. Cela dit, l'antenne est charg�e de recueillir, de traiter et d'orienter les demandeurs vers une institution financi�re (banque publique) pour accomplir les formalit�s du pr�t. Soulignons que l'acceptation ou le refus du micro-cr�dit reste du ressort exclusif de la banque, car il est r�gi par les m�mes crit�res et conditions que les autres engagements bancaires. D'ailleurs, la directrice de l'emploi de la wilaya de Sa�da avait soulev� � juste titre devant l'APW lors de sa session d'automne dernier pas moins de cinq inconv�nients qui se dressent devant la concr�tisation du micro-cr�dit. Il s'agit du refus des banques de r�ceptionner de nouveaux dossiers �tant donn� que nombre d'anciens dossiers accept�s ont, soit fini par un contentieux soit que leurs b�n�ficiaires n'ont pas respect� l'�ch�ancier de remboursement. A cela s'ajoute l'existence d'une seule banque pour les activit�s artisanales. En plus, ces projets de micro-cr�dit ne sont pas exon�r�s d'imp�ts et taxes fiscales et parafiscales. Pis encore, certains cr�neaux du micro-cr�dit comme les activit�s agropastorales sont suspendus � la liquidation de la banque Khalifa. Enfin, la structure financi�re du micro-cr�dit n'est pas compos�e de cr�dits sans int�r�ts. Rappelons que le micro-cr�dit qui �tait sous la responsabilit� de l'Ansej avant la mise en place de l'Angem, depuis 1999, a enregistr� un nombre de 2516 dossiers d�pos�s dans la wilaya de Sa�da dont 861 pour les micro-cr�dits agropastoraux, et le reste 1655 pour le micro-cr�dit artisanal. Le nombre total des certificats de conformit� remis est de 1890. Les dossiers d�pos�s � la banque sont au nombre de 1446 dont seulement 738 ont �t� agr��s. Quant aux projets financ�s, leur nombre est de 650 et ils ont permis toutefois de cr�er 919 emplois permanents, soit 4,21% du nombre total des ch�meurs que compte la ville des Eaux. D'autres probl�mes sont derri�re le blocage du financement des projets du micro-cr�dit comme l'inexistence, hormis la BADR, de succursales pouvant traiter ces dossiers avec c�l�rit�. En plus, certains responsables des banques nous ont confi� qu'ils �taient engag�s plus que jamais dans un processus d'octroi rationnel des ressources bancaires, selon les crit�res de prudence financi�re. "D'un c�t�, on nous demande de survivre dans cette �conomie de march� qui se profile � l'horizon et, de l'autre, on nous demande �galement de faire du social", nous confie am�rement un responsable d'une banque publique. En tout �tat de cause, ce nouveau dispositif import� toutefois de l'Hexagone est vou� � l'�chec t�t ou tard pour la simple raison qu'il fait fi des capacit�s des banques au financement comme en atteste son caract�re purement social � partir du moment o� on voudrait faire d'un ex-ouvrier un potentiel entrepreneur avec l'argent du contribuable aussi longtemps qu'en Alg�rie l'Etat-providence est v�n�r�.