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A propos de l'ouvrage de Kamel Bouchama, Le Mouloudia de Cherchell, école de patriotisme, creuset de martyrs :
Un hymne à la jeunesse sportive révolutionnaire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 02 - 2017

«Il n'y a pas de leçon qui soit plus accessible aux hommes que la connaissance des événements passés.»
Polybe (historien grec)
En effet, la connaissance des événements du passé est une bonne leçon, et les jeunes d'aujourd'hui ont tant besoin d'avoir ces repères, afin qu'ils puissent se ressourcer dans l'humus de leurs ancêtres, de leurs grands-parents, les patriotes et les combattants de la liberté. Ils doivent s'inspirer continuellement de ces événements passés, qui leur apprendront ce qu'était la vie dans ses différentes époques, contraignantes et malaisées, mais surtout ce qu'était la détermination des leurs à rester debout, face à toutes les vicissitudes du temps. D'aucuns diront pourquoi, à partir de cet article qui rend hommage à une illustre équipe de football d'avant la révolution de Novembre, nous revenons sur la situation d'alors, très précaire et on ne peut plus pénible, pour les colonisés que nous étions? Eh bien, tout simplement, parce qu'il faudrait évoquer ces moments douloureux, chaque fois que l'occasion nous est donnée, et cela pour lutter contre l'amnésie qui peut nous atteindre. Ainsi, nous profitons d'un hommage à une Equipe de football pour dire que même le sport se plaçait parmi les premières préoccupations de la jeunesse algérienne, tant il était l'un des moyens de mobilisation et de sensibilisation autour de principes qui pouvaient faire bouger les «choses» dans le climat débilitant qu'ils vivaient.
Le football, ou le sport-roi par excellence, écrivait Rachid Mekhloufi, en préfaçant l'ouvrage de Kamel Bouchama, intitulé «Le Mouloudia de Cherchell, école de patriotisme, creuset de martyrs», a été, au cours d'une certaine étape de la lutte du peuple algérien contre l'hégémonie colonialiste, à la pointe du nationalisme, pareillement comme l'ont été toutes les autres formations politiques qui militaient pour le recouvrement de notre souveraineté nationale. Ne faisait-il pas partie, dans le fond et dans la forme, de cette mouvance avant-gardiste, symbolisée par des «Ecoles», dont il était l'une des meilleures et des plus représentatives, parce qu'il mobilisait des foules de spectateurs, qui devenaient d'acharnés supporters pour être convertis et regroupés ensuite dans des cellules de militants de la cause nationale ?
C'était cela la réalité sur le terrain, parce que le football, «depuis sa création, a su drainer des foules de spectateurs, en devenant, en ces temps où se développait et se cristallisait le mouvement national, un facteur déterminant de mobilisation autour des idéaux d'indépendance... Il se plaçait comme une action essentielle, voire décisive dans la vie sociale des Algériens..., une action leur servant d'exutoire et leur permettant de s'exprimer de par les couleurs de leurs équipes, où abondaient nécessairement les vert et rouge, tendances prémonitoires aux couleurs du futur emblème national.
C'est ainsi que les jeunes sportifs combattaient, à défaut d'armement lourd, les soudards de l'expédition française, en même temps que leur régime colonial». C'est un extrait des bonnes feuilles de cet important ouvrage de l'auteur Kamel Bouchama, cité précédemment, que nous donnons en exclusivité pour les lecteurs du quotidien Le Soir d'Algérie.
En effet, l'ouvrage vaut son pesant d'or, parce qu'il nous promène — pour nous instruire — dans le dédale de l'Histoire, en nous relatant, dans les moindres détails, les annales du football, à partir d'une équipe locale qui a fait son temps dans le sport et le patriotisme et qui a brillé par son engagement total dans les rangs du FLN et de l'ALN. Alors, l'auteur a fait des recherches, beaucoup de recherches, aidé en cela par des militants, djounoud et anciens dirigeants de ce club du Mouloudia de Cherchell, pour arriver à ce parfait résultat qui produira, espérons-le, une certaine émulation au sein des autres clubs du pays, d'autres associations sportives et culturelles, qui ont fait pareil, sinon plus, pour que nous arrivions à cet heureux dénouement de juillet 1962. La difficulté y était, assurément, dans ce travail de mémoire, parce que «relater des faits qui remontent à 60 ans est, déjà, ardu en soi. Qu'en sera-t-il quand il s'agira de les restituer fidèlement et quand certains de leurs acteurs sont encore de ce monde et détenteurs chacun de sa propre version, pour ne pas dire sa propre vérité». Cependant, l'auteur ne s'est embarrassé d'aucun complexe. Car, enfant de la capitale antique de Caesarea (Cherchell), il s'est donné ce plaisir, comme il le dit, dès les premières pages de son ouvrage, d'aller sérieusement dans le concret et la vérité pour «raconter l'épopée héroïque de ces militants et chouhada du Mouloudia de Cherchell». Il va jusqu'à assurer, non sans agrément, que pour lui, «c'est une tâche — écrit-il — qui est non seulement passionnante mais également gratifiante, parce qu'elle m'a donné cette chance, ou ce privilège, d'aborder la question du sacrifice de ces jeunes sportifs qui, laissant tout derrière eux, sont allés vers leur destin pour que vive le pays dans la liberté et l'indépendance».
Cet ouvrage nous développe les contextes historiques dans lesquels il y a eu création du club, tout en faisant des comparaisons par rapport à d'autres pays, pour consolider son contenu et l'inscrire dans son élément naturel. Ainsi, le chapitre sur «le football d'hier et d'aujourd'hui», que l'auteur insère dans son écrit, ne peut être considéré comme une redondance – il insiste sur cela –, encore moins comme un remplissage, c'est-à-dire un texte de trop. Il explique l'existence de ce chapitre en s'appuyant sur le fait que le Mouloudia de Cherchell, ayant vécu dans un monde où le patriotisme «s'est perpétué à travers les siècles, sous la houlette de chefs charismatiques qui ont su commander leurs troupes au-devant d'envahisseurs pour conserver leur unité et leur territoire», ne pouvait renoncer à la tradition qu'adoptait son peuple à militer pour son avenir et son devenir.
C'est pour toutes ces raisons que la participation des jeunes sportifs, voire leur apport concret à la Révolution de Novembre, par le moyen du football, doit être connu par tous les jeunes de maintenant qui auront ce sentiment de fierté en sachant que, malgré la rudesse de la tâche, ces derniers ont transcendé des phases de suspicion et de méfiance, de vengeance et de persécution du peuple — leur peuple — pour se placer dans la lutte opiniâtre, quelquefois ou souvent en première ligne. L'auteur nous édifie, dans ce contexte, par la bravoure de Si Abdelhak, ce héros de la fameuse bataille de Lalla'Ouda, dans les monts du Dahra, celui qui, du stade au maquis, n'a pas mis beaucoup de temps pour se perfectionner dans le métier des armes, tellement sa hargne, son engagement et son audace contre le colonialisme français étaient à leur paroxysme. Il nous raconte cet autre épisode, en le complétant en annexe par une «nouvelle» qu'il avait publiée en 1971 sur le même thème, c'est-à-dire la véritable épopée de ce chahid, ancien joueur du Mouloudia de Cherchell qui est rentré dans la légende, après son martyre face aux soudards de l'armée française.
Et combien sont-ils ceux-là qui ont façonné l'Histoire du football dans la Révolution de Novembre ? Ils sont nombreux, très nombreux, en effet ! répond Mekhloufi dans sa préface... Et l'auteur de confirmer en expliquant cette relation organique entre différents groupes et «opérateurs» au sein de la Révolution..., une relation qui s'inscrivait dans la permanence, dès la première étincelle de la lutte de libération nationale.
Là, Kamel Bouchama use et abuse d'expressions convaincantes pour développer la symbiose qui s'exerçait pendant toutes ces étapes du combat libérateur, de même que la complémentarité agissante et énergique entre différents secteurs et membres de la société algérienne. Alors, on peut, à travers les faits concrets qu'il nous livre, apprendre que Souidani Boudjemaâ jouait à l'Espérance sportive de Guelma, Larbi Ben M'hidi, jouait et dirigeait l'équipe de l'USB (Union sportive de Biskra), Ahmed Zabana jouait à l'ASM Oran, Zioui Mohamed jouait au Nahd — Hussein-Dey —, Ferhani, Bourkika et Basta Ali jouaient au MCA, Benyoucef Fréha, H'mida Fouatih, Lahouari Sebaâ, jouaient au MCO, Maâmar Sahli et Mekaoui jouaient à l'ASO.
De même que les Abdelhak et Belkacem Allioui, dit si Amar, du Mouloudia de Cherchell, les deux frères Brakni et Mustapha Tchaker de l'USMB, Tazairt Mohamed (Moha Dziri) et Noureddine Benkanoun de l'USMA, et tant d'autres dans pratiquement tous les clubs algériens, au centre, à l'est, à l'ouest et au sud du pays, ceux qui ont laissé le ballon et pris le fusil et la mitraillette, tout comme les Mustapha Sahnoune, El Hadi Radjeb et Ahmed Wahbi, de la troupe artistique du FLN, qui avaient leur voix et leurs instruments de musique, de même que les Mustapha Kateb, Mohamed Boudia et Sid-Ali Kouiret qui ont été les fers de lance du théâtre révolutionnaire algérien, tous ceux-là «ont été ces moudjahidine qui ont porté haut et fort la voix de l'Algérie et les espérances du peuple pour la liberté et la dignité».
C'est pour cela que cet ouvrage doit être le «livre de chevet» des jeunes pour faire connaissance avec cette ambiance d'avant, du temps du nationalisme et pendant la lutte de Libération nationale, et comprendre que le sport était un moyen de sensibilisation et de mobilisation de la jeunesse algérienne, autour d'un programme politique, qui lui était dévolu dans le but de lui donner plus de maturité ainsi qu'au peuple, dans l'ambiance révolutionnaire qui se développait de plus en plus dans le pays. Alors que, nous affirme l'auteur, cet écrit n'est pas venu pour appuyer des gens et en ignorer d'autres. Il est la traduction fidèle de toutes les aspirations de ces joueurs et dirigeants, de ces militants qui, peu après l'avènement de Novembre 1954, se sont trouvés face à leurs responsabilités, en jouant leur rôle de combattants, et se sont appliqués pour que le bateau aille à bon port... Pour cela, Kamel Bouchama a opté pour un travail consistant, afin que la mémoire – cette mémoire collective – «soit, comme l'écrivait le philosophe français Maurice Pradines, une reconstruction du passé par l'intelligence...».
Que pouvons-nous dire en conclusion de cette note de lecture ? Nous ne pouvons trouver mieux que ce qu'ont écrit, en préface et en postface de cet ouvrage, deux grands noms du sport national dans notre pays.
Dans sa préface, notre célèbre Rachid Mekhloufi, celui qui a hissé haut l'emblème de notre pays dans plusieurs stades du monde, mentionnait, profondément convaincu : «le livre de Kamel Bouchama me donne l'occasion de lui transmettre toute mon attention et mon ravissement pour l'originalité et la perfection de son travail.» Enfin, dans sa postface, Hamid Oussedik, ce cadre non moins valeureux expert international, ancien responsable de l'Education préventive et du sport auprès de l'Unesco, titulaire des IRIS du Sport en 2014, écrivait avec persuasion : «Dans l'ensemble de son œuvre, il (l'auteur) se garde de toute falsification de l'Histoire, de travestir un passé, de sublimer, ni de ternir ou de calomnier à travers une expérience personnelle aussi exceptionnelle soit-elle. À chaque fois, il essaie simplement de témoigner par des faits avec leur part d'espoir, de courage, de déchirements et de souffrances.»
En effet, c'est un produit d'une bonne facture et d'une teneur en précisions assez dominante qui permet au lecteur de comprendre combien était passionnante cette mission de nos jeunes qui, à l'appel du 1er Novembre 1954, ne se sont pas fait prier et, d'un commun accord avec leur conscience, se sont jetés promptement et hardiment dans la bataille de la liberté.
Abdelmadjid Rezkane, ancien cadre supérieur, directeur général MJS, vice-président du Comité olympique algérien
Président de la FA basket-ball, secrétaire général de la FAF-FAA-FAHB


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