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AIN SEFRA Voyage au cœur de la steppe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 04 - 2005

En ce d�but de printemps, un grand silence r�gne dans la steppe. Un paysage d�sertique o� seule la toundra r�ussit � survivre � ce climat chaud, o� par endroits la terre est l�zard�e. De temps en temps, on aper�oit des troupeaux de cheptel libres dans ces grands espaces.
Apr�s 3h de route en venant de Tlemcen, Mecheria est en vue, c'est notre premi�re escale. Nous sommes alors loin du nord et de sa g�n�reuse v�g�tation, ici seul l'alfa recouvre ces grandes terres qui se confondent avec l'horizon domin� par la majestueuse silhouette du djebel Antar. A 10h, la ville est d�j� en pleine effervescence et il �tait ais� pour nous de trouver un contact par un vendredi. Un jeune homme de 25 ans accepte de nous renseigner. Pendant plus d'une heure, l'�tudiant nous parle, sans que nous lui posions nos questions, comme s'il avait compris d�s le d�but nos intentions. A Mecheria, le dernier d�coupage administratif est ressenti comme une injustice, la ville de Djebel-Antar �tant pressentie comme chef-lieu de wilaya, elle est rest�e une simple da�ra. Le ch�mage est moins visible qu'au Nord, car il y a un grand esprit de solidarit� entre jeunes. Bien qu'ils vivent d'�normes probl�mes. Il existe un FAJ, ce lieu est monopolis� par une minorit� qui l'a d�tourn� de sa v�ritable vocation. Le caf� et la salle de jeux sont sous l'emprise des "baznassa". A Mecheria, les artistes amateurs �mergent gr�ce � la nouvelle station radio, "Radio Na�ma", ils sont encourag�s et commencent � �tre connus du public. Sur le plan �conomique, il n'y a gu�re d'investissement, les riches autochtones pr�f�rent investir au Nord. L'avenir des jeunes est compromis et tout ce monde pense � partir. L'universit� de Tlemcen reste la plus proche, elle est � 200 km, les jeunes h�sitent � s'expatrier pour faire des �tudes et obtenir des dipl�mes qui, finalement, ne serviront � rien. La crise de logement se fait sentir davantage avec l'arriv�e des nouveaux exil�s, qui viennent du Centre et de l'Est, fuyant le terrorisme, car la ville n'a jamais connu de violences terroristes, pendant les ann�es de braise. Venus pour trouver refuge, les "fugitifs" se sont d�finitivement install�s dans la ville en se confondant avec les tribus du Sud, dont la plus importante est celle des Senden, les "Aghas". La ville de Djebel- Antar a certes �volu�, mais en mati�re d'infrastructures, il reste beaucoup � faire. Malgr� son isolement, Mecheria reste une ville propre et sereine, elle attend des jours meilleurs comme la plupart des autres r�gions d�sh�rit�es.
Na�ma-A�n Sefra, les confins de la steppe
Le chef-lieu de wilaya affiche une architecture moderne. Beaucoup de constructions ont pouss� avec une architecture adapt�e � la r�gion. Na�ma ressemble � ces villes du Far West qui ont surgi dans le d�sert pour briser l'isolement. On aper�oit des logements r�cemment construits et inoccup�s. Pour donner � Na�ma un v�ritable statut de chef-lieu rassembleur, un programme sp�cial pour attirer beaucoup d'investisseurs est n�cessaire. C'est ce genre de pionniers qui vont donner une v�ritable vie de cit�.
A�n-Sefra, l'Atlantide du sud-ouest
La ville de Cheikh Boua�mama se dresse comme une forteresse, flanqu�e entre deux massifs, djebel A�ssa et djebel Mekter, A�n-Sefra offre aux visiteurs un paysage aust�re et des vestiges qui renseignent sur le pass� historique de la ville de Sidi-Boudkhil. Au centre-ville, l'immense cadran solaire �rig� par le corps des l�gionnaires t�moigne du statut de la ville-garnison sous l'occupation. Le mar�chal Lyautey est pass� par l� au d�but du si�cle dernier. D'ailleurs, tout pr�s du monument historique se trouve la maison d'Elisabeth Eberhardt. A A�n-Sefra, si Che�kh Bou�mama reste le symbole vivant de la r�sistance, le personnage de cette jeune femme que fut Elisabeth Eberhardt venue de sa lointaine Europe semble se confondre entre r�alit�s et l�gendes. Sur les terrasses de A�n-Sefra, la plupart des gens tiennent un journal entre les mains, c'est une ville qui compte beaucoup d'intellectuels et on ne peut s'emp�cher de penser � l'�crivain Khelifa Benamara, auteur du roman La v�rit� �trangl�e. Le romancier de la steppe est une vieille connaissance, dans sa librairie du centre-ville, derri�re le comptoir de sa boutique, l'enfant de A�n-Sefra �tait content de nous revoir. D'ailleurs, c'est toujours Khelifa qui nous donne des nouvelles des activit�s culturelles de A�n-Sefra et c'est lui-m�me qui nous a invit�s pour assister au s�minaire consacr� � Elisabeth Eberhardt. Toujours de bonne humeur, l'auteur de La Grande Mue nous fait part de cette conf�rence qui a permis de cerner le v�ritable personnage que fut Elisabeth Eberhardt. L'ic�ne de Sidi-Boudkhil a �t� r�habilit�e et figure d�sormais parmi les grands personnages qui ont marqu� de leur empreinte le Sahara alg�rien. Rappelons que ce s�minaire a r�uni beaucoup d'intellectuels et de chercheurs et aussi des responsables du culte musulman, le pr�sident du Conseil islamique le Dr Bouamrane a tenu � assister personnellement pour apporter son t�moignage et sa reconnaissance � cette amazone du d�sert qui fut si proche des populations autochtones.
Une tombe anonyme au cimeti�re de Sidi-Boudjma�
Avant de quitter A�n-Sefra, une derni�re pens�e pour Elisabeth Eberhardt, cette jeune femme morte emport�e par les eaux il y a un si�cle � A�n-Sefra. Nous prenons ensuite la direction d'El-Gsar, le pittoresque village des autochtones. A l'entr�e du cimeti�re poussi�reux, toutes les tombes se ressemblent. Une seule se d�marque des autres. Sur la pierre tombale, aucune �pitaphe ni verset du Coran, une inscription trac�e sur le ciment : "Ici repose Elisabeth Eberhardt, �pouse Slimane, morte le 23 octobre 1903 � A�n-Sefra", lors de la catastrophe qui a d�truit la ville. A la sortie de ce cimeti�re perdu au fond de la grande dune, A�n-Sefra ressemblait � nulle autre ville, c'�tait l'Atlantide. L� o� se m�lent la steppe et le d�sert, le mythe et la r�alit�. Apr�s Elisabeth, le nom d'un autre personnage fait l'objet de toutes les discussions, le p�re Fran�ois Comminardi, il est en quelque sorte l'abb� Pierre pour les d�sh�rit�s et les enfants abandonn�s. Le p�re Comminardi se trouve actuellement en France, il est gravement malade, tout A�n-Sefra prie pour lui. Les gens se souviennent aussi de Youcef Eliot, ce Breton d'origine, d�c�d� � Brest et qui a voulu �tre enterr� sous l'ombre des palmiers qui dominent la grande dune, t�moin � lui seul de toute l'histoire de A�n-Sefra.


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