Dans le cadre de la lutte contre la petite et moyenne criminalit�, les services de la Gendarmerie nationale et ceux de la police ont organis� des op�rations conjointes dans cinq wilayas de l�ouest du pays. Il s�agit d�Oran, Mostaganem, Relizane, A�n-T�mouchent et Sidi-Bel-Abb�s. Ces op�rations, dont le d�roulement s�est voulu simultan�, ont cibl� des quartiers chauds et des points noirs r�put�s pour la prolif�ration de toutes sortes de d�linquance. Ces actions, qui sont appel�es � s�inscrire dans la dur�e mais �galement � s��tendre � d�autres r�gions du pays, visent pour ce qui est de cette �dition � casser la recrudescence des m�faits qui survient � chaque d�but du mois de car�me. L�action conjointe entre la gendarmerie et la police est � saluer � plus d�un titre. Ce rapprochement entre les deux corps de s�curit�, ne peut avoir que des r�sultats positifs. D�apr�s les sp�cialistes de la question rencontr�s � Oran, il s�est r�v�l� que les bandes de malfaiteurs profitent du zonage existant entre le domaine de comp�tence de la gendarmerie et de la police pour passer au travers du maillage. Les analyses effectu�es dans ce sens ont d�montr� que la majorit� des malfaiteurs qui �frappent� dans les zones urbaines, vivaient dans les p�riph�ries des villes. Cette br�che emprunt�e par les initi�s assure une forme de couverture. R�sultat : �les malfaiteurs ne sont pas connus par les services de police qui g�rent les centres -villes, et les gendarmes qui s�occupent des zones extra-muros, n�ont absolument rien � leur reprocher� assure-t-on. Le coup d�envoi du d�but des op�rations a �t� donn� � 19h00 tapant. L�escadron de la gendarmerie de la wilaya d�Oran s��branle vers l�USTO. Ce quartier qui a emprunt� son appellation � l�universit� mitoyenne, est l�un des plus sensibles de la p�riph�rie d�El Bahia. Des unit�s cynophiles sont �galement de la partie. Des chiens gendarmes ont �t� dress�s pour lutter contre les drogues. La cit� Belle-Vue est encore anim�e en ce d�but de soir�e. Les ruelles mal �clair�es sont secou�es par les feux des projecteurs et ceux des gyrophares. Les �quipes d�intervention marchent au pas de course. L�interpellation n�est pas fortuite. Les mineurs bien que trop curieux ne sont pas inqui�t�s. Les personnes au profil tranquille aussi. La cible privil�gi�e sont les tables de vente de cigarettes. Ce commerce illicite de tabac, est souvent utilis� pour le recel de stup�fiants, voire la consommation illicite d�alcools. Une premi�re table orn�e de jeux lumineux est pass�e au peigne fin. La prise est mauvaise. Des ombres furtives se d�robent dans le noir. Les courses � pied deviennent in�vitables. Quelques-uns r�ussissent � s��clipser, alors que d�autres sont rattrap�s. C�est le cas d�un individu �g� d�une vingtaine d�ann�es. V�tu d�un surv�tement blanc, baskets et casquette de la m�me couleur, ce dernier ne se laisse pas faire. Une fouille r�glementaire lui sera r�serv�e. � Qui est la personne qui �tait avec toi ?� lui demande-t-on. �Je ne la connais pas� r�pond-il. Si rien n�a �t� retrouv� en sa possession, il sera n�anmoins conduit au poste. �Il s�agit d�un individu connu des services de s�curit�, nous devons lui faire passer l�examen de situation car il peut �tre recherch� par les diff�rents services ou convoqu� par la justice�. Plus loin, un individu para�t nerveux. Il sait pertinemment qu�il va faire l�objet d�un contr�le pour la simple raison qu�il tient un commerce illicite de cigarettes (Tabla Doukhane). Le ma�tre-chien laisse son berger allemand renifler les lieux. De prime � bord, il semble que les entrailles de cette table ne regorgent pas de barbituriques. Mais une fouille minutieusement permet � un gendarme de tomber sur une faucille (mendjel) ainsi qu�un gros couteau. Aussit�t menott�, le concern�, perd son calme. �Je lui ai pourtant dit que cette table va finir par cr�er des probl�mes � Les habitants du quartier prennent la d�fense de l�int�ress�. �L�chez-le, ce n�est pas sa table, elle est � son p�re, c�est un type bien, il fait des �tudes sup�rieures � L�honn�tet� de cet individu aura pr�valu m�me durant les moment les plus difficiles. Dans la cohue qui a r�gn�, et au moment d��tre embarqu� dans le panier � salade, l�infortun� lance � l�une des nombreuses personnes : �H� je te dois 30 DA, si je ne reviens pas, demande � mon p�re de te les donner�. C�est en fait un chaland auquel, il n�a pas eu le temps de rendre la monnaie. Le p�re du concern� arrive en courant. �L�mendjel est � moi, l�mendjel est � moi� ressasse- t-il. Il parle avec un simple agent. Ce dernier lui fait comprendre qu�il doit s�adresser au chef. Le p�re qui n��tait qu�� quelques m�tres se retourne �Ya Hadarate� (chef) �Elle est � moi la faucille, je l�utilise pour l�entretien de la terre.� Sur un ton calme et rassurant, le colonel explique au vieil homme qu�il devait faire une d�position au poste et que son enfant va �tre rel�ch� juste apr�s. La patrouille p�destre accompagn�e par des v�hicules s�enfonce dans les bas fonds de la cit�. Un �essaim� de badauds me suit. Les projecteurs install�s sur les toits des v�hicules de service �clairent les coins sombres. De temps en temps, les forces de l�ordre se lancent dans un sprint. C�est ainsi qu�ils sont arriv�s � prendre au d�pourvu quelques-uns. A la vue des patrouilles, les plus rus�s auront jet� par terre le kif ou l�arme blanche qu�ils avaient sur eux. Mais c��tait sans compter sur l�exp�rience des agents de l�ordre. Les objets abandonn�s sont vite retrouv�s. Les op�rations se sont poursuivies jusqu'� 22h30. Outre l�USTO, les quartiers de Sidi El Bachir, El Hassi, Les Amandiers, Hay Sabah, Nedjma et Bir El Djir ont �t� concern�s par le raid oranais. Des op�rations similaires ont �t� men�es dans les quatre autres wilayas de l�Ouest. Le bilan est �loquent. A Oran sur les 402 personnes interpell�es, 48 ont �t� traduites en justice pour d�tention d�armes prohib�es, d�tention et consommation de drogue. Parmi les interpell�s figurent aussi 6 personnes recherch�es. Dans la wilaya de Mostaganem, 554 personnes ont subi un examen de situation. Sur ce total 29 individus ont �t� d�f�r�s devant le parquet pour les m�mes chefs d�inculpation. Dans la m�me soir�e, les forces combin�es de la wilaya de A�n-T�mouchent ont arr�t� 29 personnes poursuivies pour d�tention d�armes blanches, trafic de drogue, et ivresse sur la voie publique. A Sidi- Bel-Abb�s, 24 individus ont �t� arr�t�s sur les 759 interpell�s pour les m�mes d�lits. A Relizane enfin 22 personnes ont �t� arr�t�es sur les 490 qui ont subi un examen de situation. Parmi eux, 02 individus faisaient l�objet d�un bulletin de recherche.