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500 jours d�injustice
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2005

Aujourd�hui mercredi 26 octobre 2005, Mohamed Benchicou vit son 500�me jour de d�tention � la prison d�El Harrach. Maison d�arr�t o� il est en d�tention depuis le 14 juin 2004. Et �il en rit�, nous confie son fr�re Abdelkrim qui lui a rendu visite, lundi dernier, au centre p�nitentiaire. �Mohamed a rigol� quand je lui ai demand� son sentiment, alors qu�il boucle son 500�me jour de d�tention.
Il m�a r�p�t� ce qu�il nous a toujours dit depuis qu�il est en prison : �La libert� a un prix, il faut savoir le payer !� Mohamed, qui en est � son 17 mois de d�tention, �refuse de baisser le front�. Il en est convaincu, son emprisonnement �n'est qu'une des palpitations de l'Alg�rie en lutte pour sa dignit�. Il en est d�autant plus convaincu, nous dira Abdelkrim, que tous ses cod�tenus, et les gardiens de la prison, le respectent et l�admirent pour son courage et son combat pour la libert� de dire. �Le sachant tr�s malade, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour le soulager un peu�. Ses cod�tenus, il les quittera un bref moment aujourd�hui, puisqu�il sera extrait pour la 31�me fois de la salle 7A qu�il occupe depuis 500 jours sous le num�ro d��crou 135006. Ce matin, il devra se pr�senter devant la cour d�appel d�Alger pour s�entendre signifier le verdict des deux proc�s pour diffamation qui opposent le minist�re de la D�fense nationale au journal Le Matin. Pour rappel, mercredi dernier, lors de ces audiences programm�es apr�s que Mohamed Benchicou eut fait appel aux verdicts prononc�s en premi�re instance, le minist�re public avait requis la peine maximum � l�encontre du chroniqueur et du directeur du journal Le Matin. A savoir deux ans de prison ferme ! Une peine que purge d�j� Mohamed Benchicou, qui, hier encore, devait sortir de sa cellule pour rejoindre le box des accus�s du tribunal de Sidi M�Hamed. Il devait y r�pondre pour la ixi�me fois d�un article, d�une chronique ou d�une caricature publi�s dans son journal, pour rappel suspendu depuis le 24 juillet 2004. Le proc�s est report� au 20 novembre prochain.
14 juin 2004 : la presse d�couvre l��crou apr�s avoir v�cu le glaive
Et il en est ainsi depuis qu�il est incarc�r� au motif de �nond�claration de bons de caisse�. Un ch�timent qui venait murer une ann�e de harc�lement administratif, policier et judiciaire � l�encontre d�un journal qui avait fait le choix d�accompagner les Alg�riens dans leurs revendications citoyennes. Il avait aussi et surtout commis �l�impair� de publier le t�moignage d�un citoyen tortur� et spoli� dans les ann�es 70 par un ministre de la R�publique, alors un des patrons de la s�curit� militaire. �L�arr�t� avait �t� rendu avant m�me que le journaliste, directeur d�une publication, ne passe en justice. Il �tait clair que Mohamed Benchicou, auteur de Bouteflika une imposture alg�rienne � un livre �dit� la veille des �lections pr�sidentielles d�avril 2004 � �devait payer�. Et c�est ce que Me Miloud Brahimi a fait ressortir dans une lettre ouverte adress�e au ministre de la Justice, garde des Sceaux, le 20 juin 2004, soit six jours apr�s la condamnation de Mohamed Benchicou � deux ans de prison ferme pour infraction au change. �C'est donc entendu, c'est l'�vidence m�me, Mohamed Benchicou n'a pas �t� condamn� pour ses �crits, encore moins pour l'engagement du Matin, mais pour une sombre histoire de bons de caisse. D'ailleurs, le jugement rendu le 14 juin 2004 au nom du peuple alg�rien est l� pour en attester. Pour l'�ternit� (�) Quand, quelque temps avant le d�clenchement des poursuites, le ministre de l'Int�rieur d�clare � la presse que �Benchicou va payer�, vous me conc�derez qu'il visait le directeur du Matin, qui avait ouvert toutes grandes ses colonnes � un citoyen qui venait de formuler quelques griefs contre ce ci-devant patron de la S�curit� militaire. Il faut la foi du charbonnier pour diriger ces menaces vers je ne sais quel trabendiste m�me si, auparavant, le m�me ministre, charg� de faire respecter la loi et l'ordre public, s'�tait autoris� � d�noncer l'aisance financi�re, r�elle ou suppos�e, d'un citoyen parfaitement en r�gle avec les institutions de son pays. Quand quelques jours avant le proc�s, le chef du gouvernement en personne annonce que �Benchicou a quelques rendez-vous avec la justice�, la solidarit� gouvernementale vous fait obligation, Monsieur le Ministre, d'admettre qu'il parlait de l'homme de plume. Je ne sache pas qu'un chef de gouvernement ait le temps de s'int�resser � un vulgaire dossier de bons de caisse.� L�avocat outr� par le verdict prononc� par le tribunal d�El Harrach a jug� utile de rappeler ces v�rit�s � l�homme de droit qui dirige le minist�re de la Justice avant de revenir sur le d�roulement du proc�s. L�avocat a souhait� l�arbitrage du ministre de la Justice en mettant en exergue toutes les absurdit�s relev�es au cours du proc�s de Mohamed Benchicou condamn� � deux ans de prison ferme avec mandat de d�p�t � l�audience et une amende de 3 milliards de centimes pour infraction � la r�glementation sur le change.
Le fallacieux pr�texte des bons de caisse
Une peine prononc�e sur la base d�un dossier mont� de toutes pi�ces comme n�h�site pas � le rappeler au ministre de la Justice Me Miloud Brahimi. �Et d'abord, qu'est-ce qu'un bon de caisse si ce n'est un banal re�u, un titre de cr�ance attestant du d�p�t d'une somme d'argent dans une banque commerciale et de l'engagement de celle-ci � le rembourser � terme �chu avec les int�r�ts convenus ? L'op�ration est analys�e par les juristes du monde entier comme un contrat de pr�t � int�r�t, au surplus express�ment pr�vu dans le code civil (art. 455). Il s'ensuit que la d�tention de ce bon, ou sa �circulation� dans les poches du d�tenteur est sans effet sur le capital d�pos�, qui reste dans la banque � sa disposition et � son enti�re discr�tion. Autrement dit, que ce titre de cr�ance soit � Alger, � Paris ou ailleurs, le capital d�pos� reste sur le territoire national et sera rembours� sur le territoire national, au si�ge de l'agence d�bitrice, � terme �chu ou par anticipation, selon les clauses du contrat. Point n'est besoin d'�tre un juriste confirm� pour admettre, puisque le capital ne voyage pas avec le bon de caisse, que les �d�placements� de ce dernier n'ont pas � �tre d�clar�s � la douane ou � la police et qu'ils ne sauraient, par voie de cons�quence, fonder une poursuite pour infraction � la l�gislation sur les mouvements de capitaux (�) C'est tellement vrai que jamais, au grand jamais la justice alg�rienne n'a poursuivi quiconque pour non-d�claration de bons de caisse. Blanchi sous le harnais de la jurisprudence, de la doctrine et du droit compar�, je n'ai jamais, au grand jamais rencontr� un cas de cette nature dans tout l'univers.� Dans cette m�me lettre, l�avocat de Mohamed Benchicou rappelle au ministre de la Justice ce que lui et tous ses confr�res qui assurent la d�fense du journaliste ne cessent de r�p�ter �c�est dans le strict respect de la l�galit� que la police des fronti�res n'a pas proc�d� � la saisie des bons de caisse trouv�s sur Mohamed Benchicou � son arriv�e � l'a�roport Houari-Boumediene le 23 ao�t 2003. Date � partir de laquelle l�on a commenc� � �confectionner� le dossier Benchicou. Ce jour-l�, le directeur du journal Le Matin rentrait de Paris avec dans son attach�-case des bons de caisses anonymes qu�il �tait all� r�cup�rer en France o� vit sa famille pour payer les imprimeries. Des imprimeurs qui, violant toutes les r�gles commerciales, ont d�cid�, le 18 ao�t 2003, sur instruction du chef du gouvernement, de suspendre le tirage de six titres ind�pendants : Le Matin, Le Soir d�Alg�rie, El Khabar, Libert�, L�Expression et Errai, des journaux qui avaient r�v�l� des scandales politiques. Interpell� par la police des fronti�res qui proc�dera � sa fouille, Benchicou quitte l�a�roport d�Alger avec dans son bagage ses bons de caisse. Pour les policiers, et l�un d�entre eux le soutiendra � l�audience, �si la police n�a pas saisi les bons de caisse c�est parce qu�elle ignorait qu�ils pouvaient constituer une infraction�. Pourtant, dans la nuit du 23 au 24 ao�t, une d�p�che APS, reprise par tous les m�dias lourds, annonce que le directeur du journal Le Matin avait �t� interpell� par la police en possession de 13 bons de caisse. Le lendemain, le directeur des douanes soutient, dans une lettre adress�e au chef du gouvernement et au directeur du renseignement et de la s�curit� (DRS), que la d�marche des policiers est �frapp�e de nullit�.
Le sort du journal a �t� scell� en m�me temps que celui de son directeur
Geste inutile! La parade est toute trouv�e puisque le minist�re des Finance, par le biais de l�agence judiciaire du Tr�sor, d�pose plainte contre le directeur du Matin, le 26 ao�t 2003, pour �non-accomplissement des obligations douani�res�. Deux jours plus tard, l�instruction est close et Mohamed Benchicou, inculp� pour �infraction � la l�gislation des changes et aux mouvements des capitaux�, est mis sous contr�le judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et obligation de se pr�senter une fois par semaine au commissariat de police. Le pr�venu attendra en vain la programmation de son proc�s. Il le sera apr�s le 8 avril 2004. Programm� une premi�re fois le 31 mai de la m�me ann�e, le proc�s est renvoy� au 14 juin. Plusieurs heures d�audiences, 3 heures de plaidoiries, 3 minutes de r�quisitoires et 50 minutes de d�lib�rations pour une dizaine de d�tenus et Mohamed Benchicou qui comparaissait libre est condamn� � deux ans de prison avec mandat de d�p�t � l�audience. Le sort du journal a �t� scell� en m�me temps que celui de son directeur. Le 21 juin, les scell�s sont mis au si�ge du journal � la porte duquel les terroristes islamistes ont assassin� Sa�d Mekbel �Mesmar Djha�. Le 26 juin 2004, le quotidien est d�poss�d� de son patrimoine sis rue Belhouchet � Hussein Dey apr�s trois tentatives de vente aux ench�res. Le 24 juillet 2004, le journal Le Matin est suspendu. Il l�est encore aujourd�hui
Le proc�s en appel confirme la peine
Le 11 ao�t 2004, la cour d�Alger examine l�appel de Mohamed Benchicou. L�audience qui se d�roule dans cette cour n�est pas tr�s diff�rente de celle du tribunal d�El Harrach. Apr�s 5 heures d�audience, le juge confirme le verdict du tribunal d�El Harrach et refuse la lib�ration du directeur du Matin.Me Ali Yahia Abdenour r�sume la situation. �Cet arr�t a confirm� le premier jugement, � savoir que les juges n�ont pas agi en leur �me et conscience mais en fonction des directives du pouvoir�. Pour le pr�sident de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme, il est �vident que �pour le pouvoir, Benchicou a d�pass� les limites et il doit payer�. Une ann�e plus tard, le Comit� Benchicou pour les libert�s, n� au lendemain de son incarc�ration, souligne une fois encore la volont� du pouvoir de faire �payer� le journaliste. �27 proc�s en diffamation en l�espace d�une ann�e, plusieurs condamnations � la prison ferme, 9 proc�s en appel pour d�lit de presse, programm�s pour la seule journ�e du 7 septembre 2005, et pour couronner le tout, un dossier de pourvoi en cassation ��gar� � la Cour supr�me� : voil� qui traduit bien la volont� d�un r�gime d�termin� � en finir avec un homme, Mohamed Benchicou, devenu �ennemi public num�ro un� parce que journaliste. Un journaliste dont l�incarc�ration a, d�s le premier jour, fait le tour du monde et suscit� des mouvements d�indignation et de solidarit� de tous les d�fenseurs de la libert� d�expression et de la d�mocratie. Pas une association de journalistes dans le monde n�est rest�e indiff�rente � l�emprisonnement du chroniqueur �m�rite qu�est Mohamed Benchicou. A l��tranger, les politiques et les parlementaires europ�ens ont exprim� au gouvernement alg�rien �leur d�sapprobation�. En Alg�rie, ses confr�res et amis ont, dans une conjoncture politique des plus difficiles, tout tent� pour lib�rer le journaliste. Mohamed Benchicou reste en prison. Son �tat de sant� s�y d�t�riore faute d�un suivi m�dical appropri�.
M�me pour raison de sant�, la cour d�appel d�Alger refuse la libert� provisoire
Les avocats introduisent une demande de mise en libert� provisoire pour que leur client puisse se faire soigner dans une structure sp�cialis�e. Le 20 avril 2005, la cour d�Alger, qui examine la requ�te de Mohamed Benchicou, la rejette bien que le journaliste souffre, entre autres, d�une arthrose cervico-faciale qui peut entra�ner la paralysie du bras droit et d�une asth�nie globale. Le procureur de la R�publique, convaincu que l�infirmerie de la prison ne pouvait prendre en charge les soins du malade, avait d�clar� qu�il ne voyait aucun inconv�nient � ce que Mohamed Benchicou soit suivi dans une structure hospitali�re. Depuis, plus rien. Benchicou quittera une seule fois la prison pour un h�pital, celui de Ben-Aknoun, pour des radioscopies. Il le sera sous une forte escorte arm�e jusqu�aux dents comme s�il s�agissait de l�un des plus grands criminels de ce pays. Mohamed, bien que tr�s malade, reste D�s lors, les avocats ont plac� toutes leurs esp�rances dans le pourvoi en cassation introduit aupr�s de la Cour supr�me
Le scandale de la Cour supr�me
L� encore, comme � chaque fois qu�il s�agit de Mohamed Benchicou, la justice et ses rouages r�servent des surprises. Celle de la Cour supr�me est de taille : le dossier de Mohamed Benchicou a tout simplement disparu ! Epuisant tous les recours, le 20 juillet dernier, la d�fense organise une conf�rence de presse et interpelle le plus haut magistrat du pays pour mettre un terme � cette mascarade. Ce jour, l��pouse du journaliste incarc�r� a d�clar� : �Mon mari est un homme courageux qui a su rester debout. La prison, ce n�est pas la fin du monde. Ce qui compte, c�est la dignit�. Je pense qu�il faut �crire avec audace ou se taire. Cette incarc�ration, nous devons la capitaliser. Il faut que les autorit�s ne s�avisent plus � jeter des journalistes en prison. Les autorit�s esp�raient terroriser les gens dans ce pays. Il restera toujours l�essentiel, c'est-�-dire la dignit�.�


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