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LETTRE DE PROVINCE
2005 : de la vanit� d�un r�f�rendum � l�Etat introuvable Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 12 - 2005

Des institutions en panne et une soci�t� r�sign�e. Voil� � quoi se r�sume le bilan d�une ann�e. Celui d�un r�gime en place depuis plus de six ans et qui accumule les contre-performances, alors qu�il nous a �t� impos� sur la base de promesses insens�es tant au plan �conomique que sur la question des libert�s publiques.
Aucune ne fut tenue et le progr�s, dont on nous disait qu�il �tait dans les comp�tences de celui qui fut, par deux fois, port� sur les fonts baptismaux de la R�publique a vite fait de tourner en un insupportable malaise g�n�ral. A mi-chemin de son second mandat, affirmer que le magist�re de Bouteflika a rat� les rendez- vous essentiels avec le pays r�el (approfondissement de la d�mocratie et retour de la prosp�rit�) est �videmment un euph�misme pour �viter la f�rocit� de certains vocables. A l��chec multiforme s�ajoute d�sormais la pr�carit� de l��difice institutionnel qui lui sert de caisse de r�sonance. Sa r�cente maladie le tenant �loign� des affaires de l�Etat est pr�cis�ment r�v�latrice du caract�re branlant de cette architecture et surtout de l�inconsistance politique qu�elle repr�sente. Car, jusque-l�, elle donnait l�illusion de fonctionner alors qu�en fait, elle n��tait qu�une machinerie sans �me qui ne se mouvait que gr�ce aux secrets ficelles d�un deus ex machina. Le pr�sident lui-m�me� D�o� la paralysie totale en son absence. Aujourd�hui, il est de notori�t� publique qu�aucune d�l�gation de pouvoir, f�t-elle de l�ordre des pr�sences protocolaires, n�est d�volue dans les faits � l�une ou l�autre des parcelles d�autorit� pour s�exprimer �s qualit�s. La mutit� d�un chef de gouvernement r�duit � exp�dier les affaires courantes et l�insignifiance du r�le d�un pr�sident du S�nat, confin� dans les apparats d�un perchoir, sont tout � fait significatives de la d�linquance d�un r�gime priv� momentan�ment de son chef. En somme, la r�volution de la nature r�elle de nos institutions, voire le trait dominant du r�gime. Une autocratie molle qui tiendrait pour imp�ratifs la concentration et le contr�le de la totalit� des pr�rogatives tout en laissant croire � l�existence de pouvoirs s�par�s et distincts. L�artifice est aussi vieux que le centralisme d�mocratique consubstantiel � la pens�e unique, mais que l�on a simplement adapt� � un pluralisme de fa�ade. L�on sait depuis au moins dix ann�es, c'est-�-dire du temps de Zeroual, que la majorit� qui si�ge au Parlement n�est jamais celle des urnes de m�me que l�ex�cutif qui pilote les affaires publiques travaille sur les injonctions du pr�sident et non pas sur un programme dont il assume la paternit�. Le mod�le ind�passable de ce type de profil demeure Ouyahia, qui, depuis 1995, a servi de courroie � deux pr�sidents et travaille avec cinq cabinets minist�riels. En cela donc Bouteflika n�aura fait que reconduire le mode op�ratoire de son pr�d�cesseur mais en exer�ant une censure plus pesante sur l�action de ses ministres. En s�accommodant de ces usages laiss�s en h�ritage, il a tr�s t�t oubli� une de ses promesses de 1999, convaincu � son tour qu�un pouvoir qui aspire � se faire ob�ir et respecter devrait se m�fier d�abord des oppositions partisanes. Sans mesurer les torts que subissent les libert�s politiques et les d�sastreuses cons�quences qui d�coulent de l�absence d�un d�bat contradictoire, il a fini par disqualifier l�acte �lectoral dont il a fait pourtant un usage consid�rable. Ses r�f�rendums ne furent-ils pas des cas d��cole, tant du point de vue des questions pos�es que dans la mani�re de confisquer une campagne ? Glissons rapidement sur les scores fictifs de ces urnes magiques. Ils ressemblaient tellement peu au sentiment g�n�ral que, de l�avis de sp�cialistes, ces vaniteux raz-de-mar�e trouvent maintenant du mal � se traduire en r�alit� politique. Mieux que quiconque, le chef de l�Etat sait bien que les succ�s traficot�s et les euphories orchestr�es sont rarement de brunes strat�gies m�me quand elles sont destin�es � asseoir un pouvoir. Mais alors, doit-on s�interroger, pourquoi y recourir quand on a conscience qu�� terme, elles ne favorisent que les affligeantes fuites en avant ? Peut-�tre faut-il chercher quelques d�buts d�explication du c�t� de la d�fiance vis-�-vis de l�opinion nationale que partagent en commun les dirigeants de ce pays depuis l�ind�pendance. En ne d�rogeant pas � cette marque de fabrique du syst�me, le �bouteflikisme�, qui n�est qu�une vari�t� de style, assure sa continuit�. C'est-�-dire qu�il s�inspire des m�mes repr�sentations du dogme initial dont les traits dominants sont l�esprit de caste et l�h�g�monisme du clan. Difficile par cons�quent de trouver sous le costume du pr�sident une �me de d�mocrate de vieille conviction. Depuis presque sept ann�es, il en a administr� la preuve. Celle de conduire le char de la R�publique par le m�nage brutal plut�t que par le dialogue et la concertation. D�une certaine mani�re, il fait partie de cette nostalgique g�n�ration de leaders qui demeure attach�e � l�id�al de l�incarnation de la nation dans le guide omnipotent ! Faisant peu cas de la vox populi ou bien ne la tol�rant que lorsqu�elle entre en communion avec le sommet, l�on comprend pourquoi les institutions de l�Etat sont dans la d�plorable vassalit� que l�on sait. Qu�un chef de parti et ministre du premier cercle laisse entendre, ces jours-ci, qu�il faut amender la Constitution pour consacrer la s�paration des pouvoirs et �muscler� les institutions, rel�ve en v�rit� de l�alibi de basse politique destin� � trouver une explication � la pagaille face � une situation in�dite. Pour imparfaite qu�elle est, la loi fondamentale de 1996 ne manque pourtant pas de garde-fous pour parer � la d�sagr�gation des instruments du pouvoir. Il suffisait de s�y conformer sous l�avis du Conseil constitutionnel puis en �prouver les limites avant de pr�tendre la reformuler. Cela n�a assur�ment pas �t� le cas comme l�illustre l�inconfortable confusion des responsabilit�s dans la situation d�emp�chement provisoire du pr�sident de la R�publique. L�expectative des deux chambres du Parlement et le curieux effacement d�un Premier ministre, habituellement plus �nergique, ne sont pas explicables par la seule imperfection du texte constitutionnel mais par praxis du pouvoir essentiellement. Quand bien m�me l�on regretterait qu�un texte fondamental soit muet sur des cas de figure n�excuse pas l�insouciance avec laquelle l�on a eu � g�rer ces cinq semaines de �vacance� du pouvoir. En d�sertant leurs responsabilit�s et au mieux en les exer�ant de la main gauche, la haute hi�rarchie de l�Etat est apparue, depuis le 25 novembre, sous le trait de pi�tres commis mal pr�par�s � assumer en toute conscience leur mission. L�ann�e qui s�ach�ve et le probable retour aux affaires du chef de l�Etat appellent � certaines remises en ordre des structures de l�Etat � condition qu�on le veuille afin de conjurer les irr�m�diables devises et remettre sur les rails et dans le bons sens la R�publique. A partir de son lit d�h�pital puis au cours de sa convalescence, Bouteflika n�a probablement pas manqu� de m�ditation sur la �th�orie du vide� qu�il a instaur� autour de ses hautes charges et surtout du pr�judice qu�elle a occasionn� � la p�rennit� de la fonction qu�il occupe. Trop de monopoles des pouvoirs nuit au cr�dit du pouvoir jusqu'� en devenir risible dans le choix de ses relais de communication, comme ce fut le cas avec le troubadour Mami. Dans le m�me ordre d�id�es, il est temps de nuancer l�activisme de certaines officines qui n�ont pas trouv� pire que cette Constitution dont personne jusque-l� n�a respect� scrupuleusement les r�gles et � laquelle l�on imputerait tous les d�rapages. L�autre versant de l��difice de l�Etat qui aurait besoin de ravaudage c�est ce mammouth de la �repr�sentation�. Parlement d�coratif, peupl� de l�gitimit�s douteuses, il n�est qu�un s�rail de courtisans chasseurs de sin�cures avantageuses mat�riellement. Ici souffle l�esprit du lucre � la place des vertus r�publicaines. Lui dont l��loquence de tribun a toujours caress� la fibre populiste pourrait redevenir populaire si, par une heureuse conversion, il affranchissait les urnes futures et laisserait les �lecteurs ma�tres de leur destin. L��preuve personnelle qu�il vient de passer n�est-elle pas �difiante sur les limites d�un pouvoir structur� par l�all�geance et exclusivement par elle. Apr�s avoir ignor� superbement ce qu�il y a de vigoureusement cr�atif dans le d�bat d�mocratique, se rendra-t-il enfin compte que la post�rit� historique tout comme la grandeur d�une nation sont � ce prix-l�. C�est peut-�tre l� que r�side la seule morale d�une ann�e qui s�ach�ve dans la confusion totale.

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