Venu en grand favori, le Fran�ais Jean-Marc Mormeck a �chou� dans sa tentative d'unifier le titre de champion de boxe des lourds-l�gers (WBC-WBAIBF), mis K.-O. par l'Am�ricain O'Neil Bell � la 10e reprise, samedi soir au Madison Square Garden de New York. Cueilli par une lourde droite de Bell qui faisait voler son prot�ge-dent, Mormeck mettait un genou � terre pour finalement s'�taler sur le dos, position dans laquelle il restait plus d'une minute apr�s la d�cision de l'arbitre de mettre fin au d�bat. Envol� le r�ve de devenir le premier Fran�ais � d�tenir les trois grandes couronnes. D'asseoir un peu plus encore sa place aupr�s des Cerdan et Halimi qu'il avait rejoints en avril dernier en ravissant le titre WBC au Guyanais Wayne Braithwaite. C'�tait Bell qui obtenait sa place dans l'histoire comme le deuxi�me boxeur � unifier le titre de cette cat�gorie apr�s son compatriote Evander Holyfield en 1988. Dur pour les supporteurs fran�ais venus dans le "Theater", petite salle du Madison dont les 5 000 places �taient occup�es. Et avant tout les parents du Guadeloup�en dont la maman a donn� de la voix � maintes reprises. Ou encore Marie-Jos� P�rec, autre championne de la Guadeloupe avec ses trois m�dailles d'or olympiques d'athl�tisme. "Je suis �videmment tr�s d��u d'avoir perdu ma ceinture mais je vais bien", a d�clar� Mormeck, 33 ans, apr�s la 3e d�faite de sa carri�re pour 31 victoires. "Je ne sais pas ce qui a chang� le combat, mais je sais qu'� un certain point, j'ai r�alis� qu'il �tait un grand champion et qu'il gagnait". Il ne comprenait pas comment ce combat qu'il semblait avoir en mains gr�ce � la puissance de ses coups, dont des directs et crochets du gauche ainsi que des uppercuts, face � un Bell qui multipliait les coups sans donner l'impression de pouvoir �branler le sculptural fran�ais. Certes �branl� parfois, l'Am�ricain montrait ses capacit�s d'encaisseur et jouait parfaitement de la souplesse de son corps dans les cordes pour les coups lourds du "Tireur d'�lite" surnom d�livr� avant le combat suite � un sondage sur le web. Mormeck montrait un peu de pr�cipitation pour trouver le coup fatal, encaissait un lourd coup bas sous la ceinture (5e) et donnait des signes de faiblesse sur une droite de Bell � la 7e reprise. Trois reprises plus tard, une nouvelle droite avait raison du Fran�ais. Bell laissait �clater sa joie apr�s cette 26e victoire d'un palmar�s professionnel entach� d�une d�faite et d�un nul. "On ne peut rien lui (Mormeck) enlever, il a �norm�ment de puissance et il fut un grand champion", commentait le Jama�cain d'origine �g� de 31 ans. Quant � une revanche ? "Puisqu'il est le champion, c'est lui qui d�cide. Mais il est certain que j'aimerais bien", glissait Mormeck, refusant l'excuse de ses moult activit�s d'homme d'affaires (ligne de v�tements de sport) pour expliquer ce premier faux pas depuis ses deux premi�res d�faites pros en 1997. A la m�me affiche, deux autres t�tes couronn�es ont chut� : l'Am�ricain Will Grigsby a c�d� son titre IBF au Mexicain Ulises Solis (aux points) tandis que le New- Yorkais Zab Judah, venu en champion unifi� des welters, repartait avec la 3e d�faite de sa carri�re, inflig�e par l'Argentin Carlos Tatomir. Ce dernier, dont c'�tait la premi�re chance mondiale � 34 ans, a fait preuve d'un courage exemplaire pour se jouer du dou� mais fantasque Judah. L'Argentin ne repartait pourtant qu'avec le titre WBC (d�fense obligatoire), les deux autres (WBA-IBF) �tant d�sormais vacants.
