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BARAKI - EUCALYPTUS
Terrorisme, mis�re et banditisme Reportage r�alis� par Abder Bettache
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 02 - 2006

Le 25 janvier dernier, lors d�une conf�rence de presse, des responsables de la S�ret� de da�ra de Baraki avan�aient le chiffre de 1 350 affaires li�es aux atteintes aux biens, aux personnes et aux m�urs enregistr�es durant l�ann�e 2005. Commentaire. A l�origine de cette situation, les probl�mes socio�conomiques que conna�t la r�gion ainsi que la forte concentration d�mographique recens�e dans les communes qui forment cette circonscription administrative.
Il s�agit des localit�s des Eucalyptus, de Sidi- Moussa et de Baraki. Des municipalit�s qui avaient subi, durant les ann�es 90, le diktat des terroristes du GIA, alors qu�aujourd�hui, elles sombrent dans un climat marqu� par la mis�re, l�exclusion sociale et l�absence de toute perspective pour une population juv�nile constituant plus de 60% des r�sidants. Un terreau tout indiqu� pour l��mergence et la propagation de toute forme de d�linquance. Les causes ? Elles sont profondes. Le malaise social constitue la principale cause. Reportage. La localit� de Baraki fait partie des cinq municipalit�s incluses dans des projets pilotes portant programmes sur la sant�, l�habitat social, la formation, l�agriculture et le micro-cr�dit. La d�cision a �t� prise lors de la premi�re conf�rence nationale sur la lutte contre la pauvret� et l�exclusion sociale en 2000. Le choix port� sur Baraki (Alger), Sidi-Fredj (Souk-Ahras), Remka (Relizane), les Planteurs (Oran) et El- Djazia (Oum-El-Bouaghi) ne s�est pas fait au hasard. Qu�elles se trouvent au centre, � l�est ou � l�ouest du pays, ces r�gions ont un point commun : la pauvret�. Situ�e � une vingtaine de kilom�tres d�Alger, la commune de Baraki a �t� fortement touch�e par le terrorisme. Cependant, �voquer Baraki sans parler des Eucalyptus, Sidi- Moussa ou encore Bentalha, c�est occulter une r�alit� sociale aujourd�hui en pleine m�tamorphose.
Quand �ils� s�ment la mis�re, �ils� r�coltent la col�re...
Ayant fait partie du �triangle de la mort�, la localit� des Eucalyptus garde toujours les signes d�une ville sinistr�e. Seul changement : le projet de construction de 406 logements AADL, dont les travaux, a-t-on constat�, sont � un stade avanc�. �Les b�n�ficiaires ne sont pas et ne seront jamais les habitants des Eucalyptus�, nous dit sur un ton d�prim� un quadrag�naire. Notre interlocuteur est toujours c�libataire, habitant avec ses parents le quartier Chinois. Un des trois blocs formant la cit� 1600 Logements, situ�e en plein centre-ville des Eucalyptus, construite durant les ann�es 80 et habit�e � partir de 1989. Les habitants des Eucalyptus, souvent issus d�Alger et des r�gions limitrophes, souffrent du ch�mage massif et de la pr�carit�. �Durant les ann�es 90, nous avons subi le diktat des groupes islamistes arm�s, aujourd�hui nous sommes otages de la mis�re et de la d�linquance. Le ch�mage frappe de plein fouet nos jeunes. Aucune structure sociop�dagogique n�a vu le jour depuis des ann�es. Seulement une piscine inaugur�e en 2003 mais qui fonctionne � un rythme tr�s lent. Point de maison de jeunes, ni structures sociales ou culturelles permettant aux jeunes de nos quartiers de s��panouir. Il n�y a point de communication. Le m�pris est total. La solution ? Rien ne pointe � l�horizon. Il nous reste �el harba� (la fuite)�, explique Omar, un jeune ch�meur dont trois de ses copains sont en prison pour deux ann�es. Ils ont �t� arr�t�s en flagrant d�lit de trafic de psychotropes. Les jeunes des Eucalyptus comme ceux de Baraki parlent de �discrimination � l�embauche et d�absence de perspective de vie sociale�. �Lorsque un jeune d�passant la vingtaine, voire la trentaine et ne disposant d�aucun centime dans sa poche et face aux tentations sociales, sa seule solution reste la d�linquance sous toutes ses formes. A longueur de journ�e, nous cumulons les caf�s maures. Si ces derniers venaient � baisser rideau, on se retrouverait dans la rue du matin au soir�, confie notre interlocuteur. Et d�ajouter : �ils sont en train de semer la mis�re. Ils risquent de r�colter la col�re.�
L�informel, le Mouloudia et El Kaouassar�
Pour s'en sortir, il reste encore le r�seau familial. Sinon, il reste le syst�me D. Dans toute la localit� des Eucalyptus comme partout d�ailleurs en Alg�rie, il y a des jeunes qui vendent des cigarettes au d�tail. �Le ch�mage est tel que les gens ne peuvent plus se permettre de s'acheter un paquet entier. Il y a aussi de temps � autre des vieilles femmes et des petits enfants qui vendent du couscous ou du pain traditionnel. Tout cela se d�roule autour du seul march� de la ville.� Situ�e � l�est de la capitale, la commune des Eucalyptus constitue par ailleurs un des fiefs du march� de l�informel. S�annoncer supporteur du Mouloudia d�Alger et d�El Kaouassar (les Carnassiers USMH) �quivaut � une authentique appartenance � la localit�. �Cela nous distingue des nouveaux arrivistes�, explique un revendeur ambulant de fruits. �On nous donne peu de choix. De deux choses l�une : soit on verse dans l�informel, soit c�est le milieu de la d�linquance qui nous attend. En cette p�riode d�hiver, une grande partie des jeunes de notre localit� se reconvertissent dans la vente des oranges. Nous sommes � la fronti�re de la Mitidja. C�est peut-�tre une chance pour nous�, ajoute notre vis-�-vis. En effet, les Eucalyptus, Baraki ou encore Sidi-Moussa sont consid�r�es comme des villes-carrefours. Durant les ann�es 90, ces localit�s fronti�res de la Mitidja constituaient des zones de transit des engins de la mort. Les explosifs et autres voitures pi�g�es �taient appr�t�s dans les laboratoires clandestins de Ouled-Allel, pr�s de Sidi-Moussa. Aujourd�hui, tout cela rel�ve du pass� depuis que Ouled-Allel �tait ras�e de la carte � la faveur d�une vaste op�ration militaire qui a eu lieu en septembre 1997. Selon des informations s�curitaires, on indique que, depuis cette date, les localit�s des Eucalyptus, de Baraki et de Sidi Moussa n�ont pas connu d�action terroriste majeure. L�accalmie a donn� lieu � une tr�ve durable consolid�e par le d�mant�lement de l�antenne de l�AIS � Larb�a, apr�s la reddition de son chef, Mustapha Kertali. Quant au GIA, depuis l��limination de son chef sanguinaire, le tristement c�l�bre Antar Zouabri, en f�vrier 2002, � Boufarik, il n�a plus fait parler de lui.
Bentalha : r�volte du gaz et de l��lectrict�
Se trouvant � l�entr�e du sud-est de la capitale, Baraki est consid�r�e comme l�antenne administrative la plus importante de la r�gion. On tente de coller � la ville le cachet d�une localit� qui bouge sur tous les plans. Identique aux Eucalyptus, sa structure architecturale explique les conditions dans lesquelles a �volu� la ville. A la cit� 2004 Logements, le nombre des vols est croissant. Le ph�nom�ne, dit-on, a pris des proportions alarmantes. �Il y a des tentatives d�organisation de bandes criminelles qui sont vite an�anties�, dira un policier. Depuis quelques ann�es, le nombre de la population a presque doubl�. Pour la seule commune de Baraki, nous avons recens� 140.000 habitants. La ville a aussi accueilli de nombreuses familles venues d�autres wilayas, ce qui a eu pour effet d�accentuer la d�gradation du cadre de vie�, ajoute-t-on. �Ils sont venus m�me de Sidi Moussa et de Bentalha pour s�installer � Baraki. Vous allez me dire pourquoi cet exode de quelques kilom�tres. Du fait, tout simplement, du non-raccordement de ces localit�s au r�seau de gaz de ville, contrairement � Baraki�, ajoute notre source. En effet, la ville de Bentalha, bourgade sortie de l'anonymat pour avoir �t� le th��tre d'un sanglant massacre perp�tr� par les terroristes en 1997, vit une situation sociale des plus critiques. Pour preuve, le 29 janvier dernier, les citoyens ont bloqu� les principaux axes routiers afin de manifester leur col�re. Ils ont d�nonc� les multiples coupures d'�lectricit� mais aussi le non-raccordement au gaz de ville. �En cette p�riode de froid glacial, des centaines de familles souffrent de l'inexistence du r�seau de gaz de ville et du manque de gaz butane. La situation est telle, qu�on �vite de soulever le probl�me de la d�t�rioration des routes. Nous avons fait face aux terroristes durant plus de dix ann�es et voil� dans quelle situation nous nous retrouvons. Nos enfants font face au ch�mage, � la malvie et � divers probl�mes. Et c'est � cause de ces probl�mes sociaux que la criminalit� conna�t une hausse dangereuse�, reconna�t un p�re de famille rencontr� pas tr�s loin de Ha� Djillali. En effet, au niveau du lieudit �Carrefour des quatre chemins�, soit � l�entr�e du centre-ville de Bentalha, �la d�t�rioration du r�seau routier explique � elle seule la d�gradation sociale dans laquelle se trouve aujourd�hui la localit� de Bentalha�, t�moigne un habitant du quartier en montrant du doigt les routes impraticables, les amas d'ordures et les nids-de-poule. En cette journ�e de samedi 3 f�vrier, les rues de Bentalha sont inond�es d'eau de pluie. Un d�cor qui rappelle celui qu�a connu cette localit� durant les ann�es 90.
A. B.
La d�linquance en progression en 2005
La da�ra de Baraki, constitu�e des communes des Eucalyptus, Baraki et Sidi Moussa dispose de huit s�ret�s urbaines et trois unit�s de la Brigade mobile de police judiciaire (BMPJ). Des brigades de Gendarmerie nationale sont �galement signal�es dans cette partie du sud-est alg�rois. Toutefois, on laisse croire que malgr� cette pr�sence significative des structures s�curitaires, ces derni�res, dit-on, sont insuffisantes par rapport � la densit� humaine et aux transformations sociales que connaissent ces localit�s. D�ailleurs, des statistiques rendues publiques par la S�ret� de wilaya d�Alger font �tat de l�enregistrement de 1 350 affaires pour la seule ann�e 2005. Des affaires li�es � la petite d�linquance sous toutes ses formes, dont notamment celles li�es aux atteintes des biens, aux m�urs et aux personnes. Selon la m�me source, la moyenne d��ge des personnes impliqu�es dans ces affaires varie entre 25 et 30 ans. A. B.


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