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DJAMEL DERRAZA, MOHAMED DHORBANE ET ALAOUA AIT MEBAREK
On les a arrach�s trop t�t � la vie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 02 - 2006

Une d�cennie est pass�e depuis l�explosion de la bombe qui a cibl� le si�ge de la Maison de la Presse. Et pourtant la m�moire est rest�e intacte.
L�on n�oubliera jamais, Mohamed Dorbane et Djamel Deraza. Des hommes hors du commun, qui ont p�ri lors de cet attentat terroriste. Lorsque Mohamed Dorbane avait rejoint la r�daction du Soir d�Alg�rie, quelque temps avant le drame, il inspirait, intrigue et myst�re. Pour ceux qui ne connaissaient pas son talent pour l��criture, il inspirait discr�tion et modestie. Lorsqu�il fit son apparition dans la salle de r�daction, emmitoufl� dans son cardigan noir, coiff� de son bonnet, ses yeux rieurs et ses dents qu�on ne voyait jamais dissimul�es sous une grosse moustache. Apr�s un salut tr�s discret, il se dirigeait vers son coin, tirait son stylo, de la poche int�rieure de son manteau et sans s�en d�barrasser, il prend quelques feuilles et commence la r�daction de sa chronique ramadhanesque �Kelbellouz�. Il �tait tr�s r�serv� et ne parlait pas beaucoup. Il remettait son papier et en attendant le d�part pour Z�ralda, il sortait avec Alaoua ou d�autres coll�gues faire quelques petites emplettes avant la rupture du je�ne. En fait, la �plume�, beaucoup l�ont d�couverte en lisant sa chronique. L�on s�empressait de la d�guster avec chaque jour un peu plus d�admiration �c�est incroyable ce que cache comme culture, comme connaissances, et anticipation de l�avenir�, s�exclamaient les apprentis journalistes que nous �tions. Plus on s�approchait, plus l�on d�couvrait la richesse, l�humanesque qui enveloppaient le personnage. Et ce qui ne g�chait rien, c�est que c��tait �un pince sans rire�. Nous, qui faisions partie du voyage, nous menant vers nos �chambres s�curitaires� au complexe touristique de Z�ralda, avions eu le temps malheureusement court, de rire de ses blagues intelligentes et hilarantes. Nous avions m�me droit � quelques chansonnettes que nous fredonnions en ch�ur. Nous avions r�ussi � l�apprivoiser, lui, � qui � son arriv�e nous n�osions pas parler de peur de dire des b�tises devant ce puits de connaissances. Mieux encore, il �tait devenu notre r�f�rence et alors on n�h�sitait plus � aller vers lui, pour des conseils, des orientations lorsqu�on bloquait sur un sujet. Il se faisait un plaisir de nous �clairer et n��tait pas avare dans ses explications. L�, nous �tions s�rs de ne pas mourir b�tes. Djamel Deraza, lui, nous l�avons pratiquement d�couvert le jour fatidique du 11 f�vrier. Nous le connaissions � travers sa page d�tente qu�il confectionnait avec amour et passion. Il collaborait donc, il se d�pla�ait au journal � des heures qui ne co�ncidaient pas avec celles des journalistes permanents. Ce jour-l�, ce fut la premi�re fois que l��quipe r�dactionnelle a mis un nom sur un visage et la derni�re fois qu�elle ait approch� Djamel. La joie se lisait dans ses yeux lorsqu�il p�n�tre dans la salle, en cette matin�e du 11 f�vrier 1996. Il �tait sur son 31, costum�, cravat�, il arborait un large sourire, les pr�sentations faites, il nous saluait un par un, puis prit un si�ge. Il �tait heureux d�avoir collabor� � la r�alisation de la page. Il avait m�me modifi� les caract�res de son nom �cette fois je veux que le nom et le pr�nom apparaissent bien�. Somme toute, il �tait fier de sa nouvelle �uvre. Deraza, nous aura c�toy�s une seule journ�e avant que les terroristes aient d�cid� de lui �ter la vie. Deraza lui habitait Kol�a. Dans le souci de parfaire sa page, il avait d�cid� de suivre jusqu�au bout de course, pour ce faire il fallait qu�il s�assure du transport pour le retour. C�est alors qu�il s��tait adress� � moi presque confus. �Est-ce qu�il y a de la place avec vous dans le fourgon. Je voudrais rentrer avec vous ? Bien s�r, merci, avait-il r�pondu, rassur�. �Maintenant je suis tranquille, je pourrais rester au journal, jusqu�� l�heure de d�part. Un d�part qu�il ne prendra jamais h�las ! Sa fiert� pour sa petite fille, dont il arborait la photo � tout le monde, nous avait �mus. Dix ans apr�s, lorsque nous �voquons Deraza, c�est cela que nous nous rem�morons. Sa petite fille, l�amour qu�il lui portait. Il ne cessait ce jour-l�, comme dans un ultime adieu, de vanter sa beaut�, sa gentillesse et son attachement � son papa ch�ri. Son b�b�, il ne le verra pas grandir. Son papa, lui manquera � jamais. Alaoua, derri�re sa carapace, cachait un homme plein de sensibilit�. Directeur de la r�daction, il assumait son r�le de responsable et veillait � ce qu�aucun malaise ne vienne perturber l�ambiance de famille qui r�gnait au sein du journal. Son stylo, ne le quittait jamais et il aimait marquer de sa plume, les mains de ses coll�gues. Les femmes, veillaient � les cacher, lorsqu�il s�approchait, un geste qui restera grav� dans la m�moire de tous ceux qui ont partag�, la r�daction avec lui. Conciliant et r�conciliant, c�est un trait de caract�re qui le distinguait. Ce jour-l� justement, il avait pris la main d�une coll�gue, et l�entra�na vers Dorbane, �aujourd�hui vous allez faire la paix, je ne veux pas que vous continuez � vous bouder�, dira-t-il � tu as mon pardon, c��tait qu�un malentendu. Et la paix fut entre les deux coll�gues, qui se s�par�rent avec le sourire � Alaoua, lui, �tait heureux. 16 heures approchaient, il fait un tour dans la salle de r�daction, s�enquit des papiers, qu�il n�avait pas encore r�ceptionn�s, puis rejoint le coin des t�lex, en qu�te d�une info de derni�re minute et c�est ce qu�il lui a valu la vie, puisque les kilos de TNT, �taient plac�s derri�re le mur o� se trouvait justement les t�lex. Soucieux des autres, il tenait � organiser lui-m�me les d�parts de fin de journ�e. Il commen�ait � le faire. Il ne terminera pas sa mission et sera souffl� par la bombe. Cachotier, ne soufflant mot de sa vie priv�e, il r�ussissait pourtant � r�conforter les autres, les �coutant avec attention et surtout respectant leurs petits secrets. Epris de culture, au sens le plus large du terme, il s�en donnait � c�ur joie, en noircissant des pages enti�res du journal, il nous apprenait beaucoup sur ce volet que la majorit� m�prisait, car n�ayant aucune �me d�artiste donc d�pourvus de sensibilit�. Dix ans apr�s et pas plus tard qu�hier, Rabah, �voquait, son stylo et sa signature sur les mains. C��tait une fa�on � lui, de t�moigner son amiti� � ceux qu�il aimait, mais � qui il n�osait pas en parler. Dorbane lui, ne compl�tera pas les achats de v�tement pour l�A�d � ses enfants. Apr�s sa chronique, il devait boucler la boucle avec une paire de chaussures pour sa petite fille qu�il ne verra plus. Deraza-Dorbane-Alaoua ils sont partis trop vite laissant derri�re eux des c�urs meurtris � jamais !

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