La Fiat 600 fut pr�sent�e au public europ�en le 9 mars 1955 � l'occasion du Salon international de l'automobile de Gen�ve. Soit deux ans avant la Nuova 500. Si c'est la premi�re qui a �t� la v�ritable bonne � tout faire des familles italiennes, c'est la seconde qui reste associ�e dans tous les esprits � la Dolce Vita des ann�es 1960. En 1955, les Italiens go�tent aux joies de la croissance �conomique. La 600 arrive � point nomm� pour accompagner un exode rural massif et un bouleversement des habitudes de consommation. Cette p�riode de plein emploi et d'acc�s facilit� au cr�dit � la consommation incite les Italiens � s'offrir meubles, machines � laver, t�l�viseurs et automobiles � un rythme jamais connu jusqu'alors. La 600 leur est tout sp�cialement destin�e. Pour le lancement, Turin ne fait pas les choses � moiti�. Avec un sens certain de la mise en sc�ne, des centaines de 600 sont l�ch�s dans les grandes villes d'Italie au moment m�me o� la presse internationale la d�couvre en Suisse. Des solutions techniques originales Le succ�s est imm�diat. Sur la moquette du Salon comme sur le pav� romain se forment de longues files d'attente : chacun veut voir la voiture, la toucher et avoir une chance de s'asseoir � son volant pour juger de son �tonnante habitabilit�. Il est vrai que Dante Giocosa a fait fort. Son �quipe d'ing�nieurs et lui sont parvenus � caser quatre adultes et leurs bagages sous 3,22 m. Une Renault 4CV contemporaine, quoique sortie en 1946 et con�ue pendant la guerre, mesure 3,60 m. La cl� de ce miracle ? Un minuscule quatre cylindres repouss� tout � l'arri�re, associ� � une suspension � quatre roues ind�pendantes peu encombrante (bras oscillants � l'arri�re et lame transversale � l'avant). La presse salue ces solutions �ing�nieuses et peu orthodoxes�. Les premiers essayeurs attestent d'une bonne tenue de route et d'une vitesse de pointe fort appr�ciable au vu des performances moyennes des petites populaires d'alors (95 km/h � vide). Autre motif de satisfaction : un syst�me de ventilation et de d�givrage du parebrise tr�s efficace pour l'�poque. Un succ�s imm�diat et sans pr�c�dent A l'issue des douze premiers mois de commercialisation, ce ne sont pas moins de 300 000 Fiat 600 qui quittent les cha�nes de Turin. Tout un chacun peut repartir au volant d'une 600 en choisissant de la payer sur vingt-quatre mois. Probl�me : en 1956, il faut patienter plus d'un an pour �toucher� sa voiture ! Etablies � 624 unit�s par jour en 1955, les cadences de l'usine de Mirafiori passent � 839 d�s 1957 pour tenter de r�pondre � la demande. A peu pr�s � la m�me �poque, Renault parvient � hisser la production de sa Dauphine � 600 exemplaires par jour. La Fiat 600 est bient�t rejointe au catalogue en 1956 par une version d�couvrable et par la variante �monocorps� Multipla. Cette derni�re r�alise un exploit encore plus fort, puisque six personnes peuvent prendre place � son bord. Ce qui lui vaudra un certain succ�s aupr�s des artisans taxi italiens. Les variantes Des am�liorations de d�tails caract�risent chaque mill�sime. Apr�s l'abandon des vitres avant coulissantes au profit de glaces descendantes en 1956, l'ann�e suivante est marqu�e par l'apparition de nouveaux feux doubles � l'arri�re, de feux de direction, d'un commodo sous le volant, de butoirs de pare-choc et d'une peinture deux tons optionnelle. Juillet 1957 marque la naissance de la petite s�ur ch�rie : la Nuova 500. C'est aussi l'ann�e de l'inauguration des premiers cent kilom�tres d'autoroute entre Milan et Parme, que l'on peut parcourir au son de la chanson Volare. En 1959, le succ�s est toujours � l'ordre du jour : l'usine de Mirafiori produit pr�s de 500 000 v�hicules ! Face � ce succ�s, la 600 doit se satisfaire de phares, de clignotants et d'un r�troviseur modifi�s. En attendant le toilettage complet de 1960. Cette ann�e-l� appara�t la 600 D au Salon de Paris. Pour marquer son premier million d'unit�s produites, la petite italienne voit sa cylindr�e passer de 663 � 767 cm3. Ses 29 chevaux � 4 800 tr/min l'entra�nent d�sormais � 110 km/h et lui permettent de gravir des pentes de 30%. La consommation moyenne n'augmente que d'un dixi�me de litre, � 5,8 l/100 km. Son prix ? 640 000 lires � une �poque o� un ouvrier touche en moyenne 47 000 lires par mois. Ce qui en faisait la quatre places la moins ch�re du march�, encore plus abordable que la vieille 500 Topolino sortie avant-guerre. Bien �videmment, les innombrables artisans carrossiers italiens se faisaient une joie de vous aider � faire de votre 600 un mod�le unique. Qu'il s'agisse d'une simple calandre accessoire ou bien d'une carrosserie sp�ciale : coup�s par Boano, Vignale, Pinin Farina, Fissore, Accossato ; roadsters par Frua, Siata, Motto, Savio ; breaks et quatre-portes par Lombardi, Viotti ou Capera ; voitures de plage par Savio et Ghia. Sans oublier les �uvres sportives d'Abarth. En 1964, intervient l'alt�ration la plus significative de la silhouette : les nouvelles dispositions du code de la route italien imposent d'inverser le sens d'ouverture des porti�res pour des raisons de s�curit�. Les ultimes modifications interviennent au Salon de Turin de 1965 : Fiat juge bon de supprimer l'ornementation lat�rale en aluminium poli, tout en dessinant un nouveau motif de fausse calandre. Le 18 mai 1969, la Fiat 600 c�de la place � la 850 d'architecture tr�s proche pr�sent�e en 1964. En l'espace de quinze ans, ce ne sont pas moins de 2 604 000 Seicento qui ont quitt� les cha�nes de Mirafiori pour aller sillonner les routes du monde entier. Certains exemplaires ont m�me trouv� leur chemin jusqu'aux Etats-Unis.
