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LETTRE DE PROVINCE
Un cheikh ombrageux Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 12 - 2006

Loin d��tre un za�m vertueux, comme il se flatte de le rappeler, Djaballah serait plut�t un f�roce cannibale politique capable de sacrifier ses semblables pour peu qu�ils mettent en doute la moindre parcelle de sa sagesse. Ceux qui dans le conseil consultatif d�El Islah le contestent et le tra�nent devant les tribunaux devraient se souvenir qu�� En-Nahda, en 1998, les m�mes raisons n�avaient pas suffi � le renvoyer � sa vocation initiale, celle de pr�dicateur des mosqu�es.
Son �tonnante r�surrection apr�s le complot orchestr� par la tro�ka Adami, Derbal-Lalaoui demeure � ce jour le mod�le d�une vaste manipulation des services. Aussi faut-il craindre que le b�n�fice du doute, voire le bien-fond� de la contestation actuelle, ne soit encore assimil� � ces d�testables pratiques du pass�. Sauf que cette fois-ci l�alchimie juridico- politique risque de remettre en selle un clone de Djaballah dont la probit� n�est plus certaine. L�imbroglio judiciaire, sciemment encourag� d�en haut et dont chaque partie esp�re qu�il se d�nouera � son profit, vise en d�finitive � vider ce parti de sa substance militante � le gel des activit�s �, tout en faisant de Djaballah l�oblig� inconditionnel du pouvoir s�il veut �chapper � la trappe d�une seconde exclusion. Il est vrai que le personnage est devenu, par la gr�ce des enjeux avec l�islamisme, un interlocuteur-tampon dont il est difficile de se s�parer. Pi�ce int�ressante dans l��chiquier politique du r�gime de Bouteflika on l�a toujours pr�serv� afin de servir d�anti-dote aux autres vecteurs de la m�me mouvance. Pour s�en convaincre, il suffit de rappeler qu�il fut par deux fois adoub� comme candidat aux �lections pr�sidentielles (1999-2004) afin de servir tant�t de �mod�rateur� contre Taleb (1999), tant�t d�alibi �repr�sentatif � en 2004. Mieux encore, on le priva de son parti En-Nahda en 1998 et on l�autorisera en 1999 � en cr�er un autre (El-Islah) au moment o� l�on signifia un refus � Taleb Ibrahimi. D�En-Nahda � El-islah, l�itin�raire du personnage est par cons�quent int�ressant � revisiter � la lumi�re des critiques actuelles mais �galement � partir de son �volution personnelle. Celle qui lui a permis d��tre un �l�ment-cl� dans tous les dispositifs de campagnes r�f�rendaires avec toutes les retomb�es politiques que celles-ci g�n�rent. Autrement dit, comment d�un s�minariste assidu aux enseignements d�El-Ghazali � la mosqu�e Emir-Abdelkader de Constantine dans les ann�es 80, l�on est parvenu � en faire le dirigeant du troisi�me parti politique en terme de repr�sentativit� ? Partant du postulat alg�rien que nos urnes ne sont pas fiables, l�on peut nuancer autant que l�on souhaite son m�rite personnel dans ces victoires virtuelles. Quoique certains sp�cialistes �voquent r�guli�rement l�existence d�un �lectorat islamiste disciplin�, la mani�re dont sont �corrig�s � les r�sultats ne laisse aucun doute sur l�insignifiance des urnes. Seule la th�orie des quotas a un sens et constitue la r�f�rence pour �talonner les redistributions. A cet �gard, El Islah pouvait, d�s 2002, �tre consid�r� comme un appareil n�cessaire au pouvoir apr�s qu�on l�eut dot� d�une quarantaine de si�ges de d�put�s et de plus de 1500 �lus locaux. Entre le changement d�emballage (le naufrage d�En-Nahda et l��mergence d�El Islah), il est pass� � peine deux ann�es au cours desquelles Djaballah ne se donna m�me pas la peine d�att�nuer les fondamentaux de son discours. C��tait donc le fonds de commerce politique du pays qui, en changeant de main avec l�investiture de Bouteflika, donna du cr�dit � sa ligne ou du moins � sa nouvelle enseigne. Certes en 1997 ce m�me courant �tait pr�sent dans les assembl�es mais sa repr�sentation �tait modeste comparativement au MSP chez lequel on appr�ciait par-dessus tout l�entrisme qu�incarna feu Nahnah lequel contribua �galement � l�gitimer le pouvoir de Zeroual en 1995 en jouant le li�vre aux c�t�s de Sadi et Boukrouh. En ce temps-l�, l�ostracisme � l��gard de ce qu�il incarnait (la solution de Sant�Egidio) l�avait rejet� � la marge l�obligeant parfois � coupler ses rares revendications avec celles du Hamas. Ce remorquage humiliant en soi, Djaballah ne l�a pas ressenti comme tel. Lui qui se d�solait de la mollesse et la roublardise d�un Nahnah y puisait parfois une satisfaction �thique � ne pas subir les diktats d�un pouvoir lorsque ce cousin en islamisme politique imputait � l�ex- Fis le drame de ce pays. Alors que le pouvoir de Zeroual s��chinait inutilement � imposer une reddition sans condition aux terroristes, lui continuait � critiquer ce qu�il appelait les demi-solutions et � pr�cher pour une conf�rence nationale � laquelle seraient invit�s sans discrimination tous les acteurs. Cette radicalit� lui vaudra sa premi�re d�stabilisation ex�cut�e par le premier cercle de l�appareil. Or, ce n�est pas sur son manque de pragmatisme qu�on l��pinglera mais sur ses errements organiques. Dans les milieux proches de ce parti, l�on a encore en souvenir le fait que Djaballah n�avait pas attendu la ratification de sa suspension par le conseil consultatif (janvier 1999) pour anticiper sur son d�part et annoncer la cr�ation d�un nouveau parti. Privant les putschistes du b�n�fice politique de l�op�ration, il prendra les devants pour r�aliser un autre coup m�diatique. En effet, ses pourfendeurs l�avaient enterr� trop vite et parmi eux le secr�taire g�n�ral Adami, que le d�part de Zeroual et le silence radio de ses donneurs d�ordre ont vite r�duit � des t�tonnements qui, chaque fois, se sont retourn�s contre lui. Dans l�atmosph�re opaque des tractations politiques relatives aux pr�sidentielles, il engagea maladroitement une passe d�armes avec ce pr�sident minoritaire au sujet de la participation ou non d�En-Nahda au scrutin. Plus qu�une �valuation des chances et des perspectives, ce fut le choc de deux options diam�tralement oppos�es et qui aboutira � un clash irr�m�diable. Le SG s�empressa de donner l�accord de son parti au candidat �consensuel� juste au moment o� Djaballah annon�ait solennellement sa candidature. Paradoxalement, ce sc�nario, insens� pour un parti, ne g�na gu�re les d�cideurs qui y trouv�rent m�me mati�re � affiner le verrouillage du scrutin. Un Nahda coup� en deux, c��tait l�occasion de faire un double usage. Puisqu�une partie est neutralis�e par le soutien accord� � leur candidat, ils ne voyaient que b�n�fice suppl�mentaire � encourager l��ligibilit� de Djaballah afin d��liminer Nahnah et de faire pi�ce � taleb sur le terrain des votes islamistes. C�est ainsi que le hasard d�une crise foment�e par les pr�d�cesseurs et la n�cessit� de r�cup�rer une personnalit� utile pour la suite, en se conjuguant, permirent � Djaballah d��tre l� o� il est aujourd�hui. Il y avait une logique derri�re chaque coup politique et une coh�rence sans faille dans la mise en route de l�ensemble. M�me dans le choix des challengers aux pr�sidentielles, Bouteflika n�eut en face de lui qu�un seul islamiste en �titre� et ce fut le m�me lors des deux rendez-vous. Un savant dosage qui ne laissait rien au hasard m�me pour les affectations des feuilles de route. Le nouveau chef de l�Etat, qui �tait tout le contraire du militaire Zeroual, n�ayant pas fait de secret au cours de sa premi�re campagne, au sujet d�une solution politique, qui mieux qu�un certain Djaballah pour �tre mis au-devant de la sc�ne ? A partir de ces mots d�ordre que sont �r�conciliation et concorde�, il fallait les bonnes pointures pour battre campagne avec un certain cr�dit. Or, celui-ci seul poss�dait le profil id�al. En lui mettant le pied dans l��trier, il ne l�invitait pas pour autant � voler la pr�s�ance au FLN ou au RND et m�me au MSP, mais il lui permettait d�acc�der � une �fr�quentabilit� politique dont son parti fut par le pass� priv�. C�est donc le fait au prince qui lui a fourni cette �paisseur dans les institutions comme d�autres ont b�n�fici� avant lui, contrairement � ce qu�il a laiss� entendre. Ainsi, jamais son charisme suppos� n�aurait �t� d�cisif dans les consultations. Les scores de nos votes �tant modul�s �administrativement�, ceux d�El Islah sont � l��vidence la traduction d�une certaine r�compense pour services rendus. Avec le MSP, c�est ce parti qui s�y impliqua avec beaucoup plus de conviction que ne le fit un RND, par exemple. Il s�investira avec l�intelligence et la libert� de ton qui manquait aux autres tout en faisant savoir qu�il n�entendait pas rejoindre une quelconque alliance pour ne pas tomber dans les travers d�un MSP qui ne se sent plus � l�aise. Parfois m�me, il vante son autonomie en d�cr�tant, avec quelque suffisance, qu�il est le seul parti d�opposition. En faisant assaut de virginit� et en claironnant son ind�pendance, il ne fait en r�alit� que sublimer sa corruptibilit� politique � l�origine de cette visibilit� m�diatique et de cette pr�sence dans l�Assembl�e. Mais comme il ne peut faire l�impasse sur la soudaine ascension de son parti, il se contente de rappeler que lui au moins n�est pas au gouvernement. H�las, ce n�est pas tant de cela que les militants de son parti attendent qu�il les �difie. Mais de s�expliquer devant eux sur un certain nombre de d�passements. Pourquoi, par exemple, prend-il tant de libert� avec les r�gles organiques jusqu'� faire de leur appareil une sph�re priv�e ? Eux savent relativiser le rayonnement factice dont b�n�ficie un parti qui jusqu�� 2002 �tait encore dans les limbes. Et ce n�est pas en bannissant les contradicteurs et en accusant les cadres d��tre des �charg�s de mission� qu�il se donnera bonne conscience malgr� le m�contentement. Mais peut-on demander � un faquih, � la lucidit� politique vacillante, de s�adapter � la n�cessit� de structurer un parti politique sur les bases du d�bat d�id�es et de la discussion contradictoire m�me sur les bilans de l�intendance ? Cela est peu probable. Car c�est la seconde fois qu�il est confront� aux m�mes critiques et c�est de fa�on identique qu�il r�agit. Insoucieux du vide qu�il suscite autour de lui, il cultive la d�raisonnable certitude qu�il survivra � toutes les temp�tes politiques. Par fatuit�, il r�p�te qu�aucune �dissidence ne l�emp�chera de dormir�, mais sait-il que ce sommeil du juste dont il parle n�est possible que si l�on est assur� qu�on veille sur vous ? Quid donc de cette bienveillance discr�te et quelle sera sa contre-partie ?

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