Le 17 mai est la date anniversaire de l�assassinat de la martyre Tayeb Brahim Cherifa, dite Soraya, � l��ge de 23 ans en 1962 par l�occupant fran�ais sur la route de Tessala (Sidi Bel-Abb�s) et il est du devoir de m�moire de la capitale de la Mekerra d�avoir une pens�e pour cette r�volutionnaire. Elle aura marqu� de son courage l�ennemi pendant cinq longues ann�es de 1957 � 1962 alors que l�Alg�rie s�appr�tait � recouvrer son ind�pendance. Anim�e par un patriotisme et une foi r�volutionnaire, toute jeune, elle assure en 1957 un r�le en cit� urbaine celui d�agent de liaison, collectant effets vestimentaires et fonds, et acheminant des m�dicaments pour ses fr�res au maquis. Elle fut aussi membre de l�OC FLN aux c�t�s des moudjahidate de Sidi-Bel- Abb�s telles que Affane Fatima, les s�urs Azza Saleha et Djamila, El Feka�r Melouka, Bendimered Soraya, Sekkal Hafida, El Kheir Nebia... pour la plupart d�c�d�es. La France a eu vent de ses secr�tes activit�s et elle est arr�t�e avec Benharaz et Alla Ahmed en 1959. D�sormais sa vie sera ponctu�e d�arrestations, de tortures et ce, jusqu�en 1962. Elle connut les centres de torture de S. B. A., le centre de concentration de Rio-Salado (A�n- T�mouchent), la maison d�arr�t d�Oran puis d�f�r�e devant le tribunal permanent des forces arm�es fran�aises d�Oran. En 1960, elle est lib�r�e. A sa sortie, sa foi in�branlable de r�volutionnaire la contraint � reprendre ses activit�s. Nous sommes le 17 mai 1962, l�accord du cessez-le-feu a �t� sign�, les Belabessiens cr�ent leur h�pital provisoire dans un poste militaire appel� �Poste Boulahia� du nom d�un Fran�ais militaire barbu qui terrorisait les habitants qu�on appelait � l��poque les indig�nes. Ce jour-l�, Cherifa plut�t Soraya se fait d�livrer un laissez-passer avec Baghdadli Mohamed et une femme qui n�a jamais �t� identifi�e pour se rendre � Tlemcen et ramener des m�dicaments. Mais l�ennemi, l�attendait au tournant. A bord d�une camionnette, ils sont intercept�s � la sortie de Sidi-Bel-Abb�s plus exactement sur la route de Tessala. Une bombe incendiaire est jet�e sur leur v�hicule. Soraya ouvre la porte pour fuir la mort, l�ennemi la rattrape et vide son chargeur sur sa fr�le personne. Ses compagnons sont br�l�s vifs dans la camionnette. Certaines personnes disent m�me que Soraya a �t� d�coup�e en morceaux apr�s sa mort, c�est dire la haine de son ennemi. Ses restes sont enterr�s par les Fran�ais dans le cimeti�re de Sidi-Bel-Abb�s. La famille a retrouv� sa tombe plusieurs mois apr�s l�ind�pendance gr�ce au gardien du cimeti�re. M�me morte, les Fran�ais avaient peur de s��tre tromp�s de cible, quelques heures apr�s l�attentat, un officier militaire se rend au domicile de Soraya et demande � la voir. Lorsqu�on lui r�pond qu�elle est absente, celui-ci pousse un ouf de soulagement et annonce froidement � sa famille : �On l�a tu�e ! Elle est morte.� Djamila, sa s�ur, elle aussi moudjahida accuse dignement le coup et s��crie : �Tahia el Djaza�r, tahia el Djaza�r.� Le Fran�ais indign� s�appr�te � appuyer sur sa g�chette puis se ravise en lui r�torquant : �Une pas deux� et s�en alla. Djamila de son vrai nom Tayeb Brahim Fatiha est la s�ur de Cherifa. C�est une moudjahida des premi�res heures de la guerre d�Alg�rie, elle aussi et vit toujours � Sidi- Bel-Abb�s. Elle n�avait que 15 ans en 1959 lorsqu�elle rejoint le maquis � bord d�une charrette pour tromper l�ennemi. Elle active dans la r�gion de Tessala (SBA). Elle surv�cut � deux violents accrochages mais au cours du dernier, atteinte de 17 balles alors que ses compagnons, des officiers de l�ALN, d�c�dent, elle sombre dans un profond coma et restera hospitalis�e pendant 5 mois. Elle aussi connut les centres de torture, le centre de tri et de transit, la prison civile, la maison d�arr�t jusqu�� mars 1962 o� elle fut lib�r�e. Elle occupe plusieurs fonctions dans la sant� jusqu�� sa sortie en retraite en 1994. Elle fut aussi membre du conseil de l�UNFA, membre du conseil de la mouhafadha du FLN. Elle a fait deux mandats d�APC et deux mandats d�APW. Percluse par des douleurs dues � ses anciennes blessures, Fatiha se rem�more avec passion son pass� de r�volutionnaire et �s�il faut le refaire, je suis pr�te � reprendre les sentiers du maquis pour que vive l�Alg�rie�, nous confiera- t-elle.