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KIOSQUE ARABE
�Babel� dans sa tour d'ivoire Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 07 - 2007

La nouvelle est tomb�e, en ce qui me concerne, mercredi soir 27 juin de cette ann�e 2007 que l'histoire retiendra comme celle du grand flop culturel arabe sur nos rivages de Berb�rie. Ce soir-l�, en cherchant des nouvelles de Ruby (1) sur ma cha�ne musicale pr�f�r�e, "Melody arabia", j'ai eu la mauvaise surprise d'entendre des versets du Coran ; Or, je sais d'exp�rience que lorsqu'on entend des chants patriotiques � la radio ou � la t�l�vision, c'est que le chef d'Etat a �t� destitu�.
Si c'est du Coran, c'est que le pr�sident, ou bien son homologue royal ou r�publicain, a �t� rappel� sous les oriflammes divines. Et tout le monde sait que dans oriflamme, il y a le mot flamme et tout le programme qui y est annex� (2). J'ai donc, dans un premier r�flexe, "zapp�" pour voir l'ampleur et la dur�e du deuil national que nous serions contraints (3) d'observer. J'ai pass� en revue toutes les cha�nes concurrentes, y compris celles du s�millant cheikh Salah, par ailleurs, �poux de l'actrice Safa Abou Sououd qui en vaut quatre, � ce qu'il para�t. Pas de signe quelconque d'un deuil brutal mais, au contraire, les tr�moussements tr�s typiques de danseuses jordaniennes, abondamment pourvues et se la jouant golfe. Je suis donc revenu sur M�lody o� un nouveau texte d�filant m'a appris que l'�me du regrett� "Ustaz Douktour" Mohamed Ashraf M�rouane nous avait pris son envol. Ce qui n'est pas peu dire puisque le d�funt a fait un v�ritable vol plan� depuis le quatri�me �tage de son appartement de Londres. Ce n'est pas "M�lody" qui donne cette pr�cision peu seyante sur une cha�ne honorable, mais les m�dias arabes. Ces derniers pr�cisent que Ashraf Merouane a saut� ou aurait �t� jet� du balcon d'un immeuble cossu, � Londres o� il r�sidait en permanence. Il est vrai que mourir au pied d'une r�sidence chic de Westminster est plus conforme � l'�tiquette (4). Quant aux cha�nes du bouquet "M�lody", elles nous apprennent que Ashraf Merouane a occup� de hautes fonctions dans l'appareil d'Etat �gyptien. Il a �t� d�cor� de la plus haute distinction �gyptienne et il a cr�� plusieurs grands groupes industriels. Pour ceux qui ne le savaient pas encore, Ashraf Merouane est aussi le propri�taire du bouquet "M�lody", ce qui lui vaut ce service fun�bre exceptionnel. Moralit� : si vous voulez des fun�railles et un deuil international, lancez vos propres cha�nes de t�l�vision (5). Pour la plupart des m�dias arabes, Ashraf Merouane, c'est avant tout l'un des plus riches hommes d'affaires d'Egypte, avec Mohamed Al-Fayed, propri�taire des c�l�bres magasins "Harrods" de Londres. On insiste surtout sur ses liens de parent� avec Gamal Abdenasser dont il avait �pous� la fille. Ce mariage lui permettra de prendre pied dans les plus hautes instances du pouvoir et de devenir le conseiller le plus �cout� de Sadate, successeur de Nasser � la t�te de l'Egypte. C'est paradoxalement, � ce titre, qu'il aurait pilot� la premi�re op�ration contre l'influence des "Nass�riens" avec la mise � l'�cart et l'arrestation de Ali Sabri et Sammy Charaf, qu'il remplacera d'ailleurs aupr�s de Sadate. Au fil des ann�es, il construira son empire industriel et financier. Ce qui l'�loignera des centres du pouvoir sans toutefois lui faire perdre l'amiti� et la confiance de Jehane Sadate, l'�pouse du "Ra�s". On en sait tr�s peu sur les origines de sa fortune, mais la relation peut sembler �vidente dans un monde arabe o� les plus hautes fonctions conduisent souvent aux comptes num�rot�s en Suisse. On sait qu'il a dirig� durant plusieurs ann�es le Comit� arabe pour l'industrialisation, ce qui l'a fait conna�tre et appr�cier dans tout le monde arabe. Durant la guerre d'Octobre 1973, il a assur� l'approvisionnement en pi�ces d�tach�es des avions �gyptiens. Ce qui lui avait valu de recevoir la plus haute distinction d�cern�e � ceux qui avaient contribu� � la victoire. Il �tait d'ailleurs consid�r� comme un h�ros national en Egypte. Du point de vue officiel, bien s�r, parce que cet homme, retranch� dans sa tour d'ivoire � Londres, avait beaucoup de zones d'ombre. S'il est �vident aujourd'hui qu'il a �t� l'un des plus grands marchands d'armes arabes, � l'instar du Saoudien Kashoogi, il y a des actes de sa vie qui sont sujets � suspicion, voire � pol�miques. En 2005, la presse isra�lienne a lanc� une campagne contre lui, en affirmant qu'il avait �t� recrut� par le "Mossad" depuis 1969. Cette ann�e, il s'�tait pr�sent� lui-m�me � l'ambassade isra�lienne � Londres et avait demand� � collaborer avec le "Mossad". Il �tait donc devenu agent des services isra�liens sous le pseudonyme de "Babel". En tant que tel, il aurait fourni de pr�cieux renseignements sur les pr�paratifs �gyptiens en vue de l'offensive de 1973. En revanche, et pour se justifier en partie, un haut grad� de l'arm�e sioniste a affirm� � la m�me �poque que Mohamed Ashraf M�rouane �tait, en r�alit�, un agent double. C'est ainsi qu'il aurait volontairement intoxiqu� les Isra�liens en leur donnant de faux renseignements sur les pr�paratifs de guerre �gyptiens. C'est ce qui avait permis d'ailleurs aux Egyptiens de jouer sur l'effet de surprise et de d�truire la ligne Bar Lev, �rig�e sur la rive est du canal de Suez. On sait que les Egyptiens n'ont pas su pousser leur avantage et exploiter cette premi�re victoire sur l'ennemi isra�lien. Toujours est-il que la guerre d'Octobre est c�l�br�e comme une victoire et que rien ne pourra alt�rer l'image confectionn�e autour de Ashraf M�rouane. Comme pour montrer � l'�poque le peu de cas qu'il faisait des informations isra�liennes, le pr�sident Hosni Moubarek avait publiquement et chaleureusement f�licit� Ashraf M�rouane. C'est cette image que les Egyptiens garderont sans doute d'un homme aussi �nigmatique que riche. Quant aux causes r�elles de la mort de Ashraf M�rouane, s'il s'est suicid� ou s'il a �t� "suicid�" par un service quelconque, elles ne r�v�leront qu'une infime parcelle de la partie immerg�e de l'iceberg. A moins que la Syrie ait quelque chose � voir. Et, dans ce cas, ils laissent tellement de traces que c'est devenu fastidieux de les montrer du doigt.
A. H.
(1) J'ai r�vis� mon jugement sur cette chanteuse �gyptienne que j'ai adopt�e parce qu'elle �tait attaqu�e par les grincheux et les misanthropes. Elle chante faux et sa danse est encore plus m�diocre lorsqu'elle essaie de faire jouer les baguettes de tambour qui lui servent pour marcher. Son dernier clip est ce qui se fait de pire au pays des Pyramides, figurantes involontaires d'une production insipide.
(2) Encore une fois, je ne sugg�re pas que les all�es pr�sidentielles m�nent n�cessairement en enfer, m�me avec les meilleures intentions du monde.
(3) Il s'agit de contrainte morale comme il sied � ce genre de circonstance. Toute autre interpr�tation ne pourrait relever que du proc�s d'intention que d'aucuns s'obstinent � me faire.
(4) On n'avait pas vu �a � Londres depuis Souad Hosni. Ce n'est pas mon voisin du dessous alg�rois qui aurait l'id�e saugrenue de se jeter du neuvi�me �tage. Il aurait trop peur d'atterrir sur un sac poubelle �ventr� ou une tomate pourrie envelopp�e dans un journal de m�me acabit. �a ferait mauvais effet l� haut.
(5) Une pr�cision en ce qui concerne l'Alg�rie : au rythme de l'ouverture du champ audiovisuel, vous risquez d'attendre votre bicentenaire pour faire valoir vos droits aux �loges fun�bres. En attendant, contentez-vous de jouer les Bossuet pour les gens en place, �a peut �tre utile.


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