Visiblement fatigu�, le pr�sident de la R�publique a prononc� hier d�une voix � peine audible un discours qui n�a pas dur� plus de vingt minutes � l�occasion de la c�r�monie d�ouverture de l�ann�e judiciaire. Devant l�ensemble des membres du gouvernement et des magistrats, Bouteflika s�est content� de faire lecture de son discours inaugural sans jamais faire d�improvisation, d�rogeant � la r�gle. A cette occasion, il a d�clar� que les terroristes qui continuent de semer la terreur en Alg�rie ne peuvent se pr�valoir de la �couverture� religieuse. Le pr�sident de la R�publique a en effet estim� que �tous les actes terroristes qui continuent d��tre perp�tr�s ne sont nullement l�expression du rejet d�une politique donn�e�. Il s�agit selon lui �de purs actes criminels qui visent � faire couler un maximum de sang sans aucune r�f�rence ou arri�re-pens�e religieuse pour porter atteinte � la stabilit� du pays�. Accusateur, Bouteflika montre du doigt des �cercles� � l�int�rieur et � l�ext�rieur qui sont derri�re cette situation. "C'est ce d�veloppement et rien d'autre, qui est cibl� par ceux qui, de l'int�rieur comme de l'ext�rieur, nourrissent de la haine envers l'Alg�rie et veulent nuire � ses int�r�ts, croyant qu'en perp�trant des crimes contre les innocents et les biens, ils parviendront � miner ses capacit�s et venir � bout de la d�termination de son peuple � r�aliser sa s�curit� et sa stabilit� �, dit-il, appelant � redoubler de vigilance et exhortant particuli�rement les parents � pr�munir leur prog�niture transform�e en kamikazes. A ceux qui doutent encore de l�efficacit� de la politique de r�conciliation nationale, le pr�sident a clairement r�affirm� ce choix �strat�gique�, seule parade pour retrouver �la paix�. �voquant la r�forme de la justice, le pr�sident, qui affiche une relative satisfaction par rapport aux r�formes introduites, n�a pas h�sit� � critiqu� la lenteur qui caract�rise le traitement des dossiers au niveau de la Cour supr�me. Aux responsables de cette institution, il dira sans d�tour qu�il n�est pas acceptable que les diff�rentes juridictions fassent l�effort de trancher dans les affaires qui lui sont soumises et que ces derni�res restent en instance durant plusieurs ann�es au niveau de la Cour supr�me. Le pr�sident de cette derni�re avait d�ailleurs pris les devants �voquant les difficult�s qui emp�chent son institution de travailler avec c�l�rit� et avouant qu�entre 1991 et 2007, 440 000 recours avaient �t� introduits, soit une augmentation de plus de 8 % par rapport aux ann�es pr�c�dentes ce qui fait que les dossiers s�accumulent. Pour att�nuer la pression sur la Cour supr�me, Kaddour Berradja propose de nouvelles approches privil�giant la m�diation et clarifiant davantage les textes qui r�gissent le monde du travail. Revenant sur les diff�rentes r�formes qu�a connues le secteur et s�adressant aux magistrats, Bouteflika leur dira que s�il est �difficile de rendre justice�, il est de leur devoir de le faire de mani�re �qualitative�, appelant le gouvernement � acc�l�rer le processus d�application des textes promulgu�s. Au chapitre de ses priorit�s figurent le crime organis�, le banditisme et la corruption. �La sp�cialisation des magistrats, d'une part, et par l'arsenal juridique promulgu� et les conventions et trait�s sign�s par l'Alg�rie, d'autre part, notamment ceux relatifs � la lutte contre les fl�aux �trangers � notre soci�t� tels le crime organis�, la corruption, le blanchiment d'argent, la drogue et autres maux dangereux et destructifs� sont les solutions pr�conis�es auxquelles doit s�ajouter �toute la lourdeur des lois que les magistrats doivent appliquer�. D�ailleurs, Bouteflika n�exclut pas la mise en place d�une �commission� qui sera charg�e du suivi des r�formes. Aux dires de Bouteflika, elle sera compos�e de �sages�, de �sp�cialistes� et d��experts� � m�me de faire un diagnostic et de proposer des solutions.