Le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) a r�uni ce week-end, pendant deux jours � Z�ralda, son conseil national, occasion pour le parti de f�ter son 18e anniversaire mais, surtout, s�exprimer sur la situation politique g�n�rale pr�valant dans le pays. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le RCD est ainsi la premi�re force politique � briser l�unanimisme forc� autour du �troisi�me mandat� pour Bouteflika. Le parti de Sa�d Sadi prouve, encore une fois, qu�il reste la seule force politique d�opposition en Alg�rie encore capable de critiquer Bouteflika. Le ton de la r�solution finale de l�instance supr�me du RCD est sans concession et le vocabulaire est du genre que bien des acteurs ont oubli� depuis avril 2004. On y lit en effet �l�administration est mobilis�e en toute ill�galit� pour conduire une op�ration de r�vision de la Constitution en faveur d�une pr�sidence � vie, insultant tous les rep�res, valeurs et sacrifices qui ont r�int�gr� l�Alg�rie dans le monde moderne�. Et de poursuivre : �Cette initiative est une forfaiture. Elle vise � cacher un bilan d�sastreux et introniser une oligarchie tribale qui m�nera le pays � une implosion certaine.� Le show quotidien que le pouvoir sponsorise depuis quelques semaines et consistant � faire dire � tous les partis, organisations, comit�s, etc. qu�ils �exhortent le pr�sident � proc�der � la r�vision de la Constitution et � se pr�senter pour un troisi�me mandat� fait craindre le pire au RCD. �Cette d�rive nous interpelle tous�, avertit le parti qui �en appelle � tous les patriotes. Notre mobilisation se doit d��tre, aujourd�hui encore, d�termin�e, massive et soutenue�. Comme durant les infernales ann�es du terrorisme lorsqu�il organisa le front de la r�sistance, le RCD lance cet appel : �La classe politique r�publicaine et la soci�t� civile doivent s�impliquer et s�engager solidairement. Il ne s�agit ni d�opposer les diff�rentes cat�gories de la soci�t� ni de sauver ou de soutenir un responsable disqualifi� ni de servir un clan. L�enjeu, c�est l�Alg�rie et uniquement l�Alg�rie.� Ce, avant d�expliciter sa proposition. �Mobiliser � l�int�rieur toutes celles et tous ceux qui refusent l�humiliation et la soumission et alerter sur la sc�ne internationale nos partenaires qui redoutent l�gitimement une d�rive monarchique pouvant d�stabiliser toute la r�gion est � la fois une exigence et une urgence politique. � Le communiqu� du RCD ne s�arr�te pas l� et accable lourdement Bouteflika et son entourage. �La grossi�re domestication actuelle de l�administration r�duite � un appareil de pression et de corruption devant servir une strat�gie de confiscation de l�Etat au profit d�une secte disqualifie le pouvoir dans toute fonction d�arbitrage ou de recours.� Ce constat fait, le RCD met le doigt sur la v�ritable probl�matique : �Si �lection pr�sidentielle il doit y avoir, elle ne peut se faire que dans le cadre d�une observation internationale s�rieuse propos�e en temps voulu et mobilisant les logistiques connues dans toutes les surveillances s�imposant aux r�gimes corrompus et despotiques. � Le bilan de la d�cennie Bouteflika n�a �galement pas �chapp� au vitriol du RCD. Particuli�rement au plan s�curitaire. �Le conseil national observe, lit-on dans le m�me communiqu�, que la recrudescence de l�ins�curit� est la cons�quence directe d�une politique irresponsable guid�e par des calculs �troits qui ont cru pouvoir manipuler le terrorisme pour en faire un outil de pression et de chantage destin� � renforcer la position du clan pr�sidentiel dans le r�gime�. Pour le RCD, cette gestion politicienne du ph�nom�ne fera que le �pays ayant accumul� les plus grands acquis dans la lutte antiterroriste, l�Alg�rie est d�sormais la base avanc�e d�Al Qa�da qui menace toute la zone Afrique du Nord-Sahel�. Ce qui am�ne le parti � appr�cier l�attitude de l�ONU de la mani�re qui suit : �L�ONU qui a quelques raisons de douter de la voie suivie par le pouvoir en place a d�cid�, pour la premi�re fois, de mener une enqu�te ind�pendante � la suite des attentats du 11 d�cembre 2007 (...) cette demande est l�gitime et doit �tre appuy�e par tous les patriotes concern�s par les reniements qui ont an�anti une r�sistance citoyenne salu�e dans le monde entier.� Sans confondre la critique de la gestion s�curitaire d�sastreuse depuis 1999 avec la criminelle interrogation du �qui-tue- qui ?�, le RCD affirme, dans son communiqu�, qu�il �travaille � rapprocher les acteurs convaincus que le rejet de l�int�grisme n�est pas la garantie d�un engagement d�mocratique. Le changement rel�ve de la responsabilit� de l�opposition d�mocratique�. De m�me qu��il est urgent d�assainir la sc�ne alg�rienne des confusions populistes : on ne peut pas �tre client du r�gime et aspirer au changement �. L�allusion � Louisa Hanoune, mais surtout � Hamrouche, est � peine voil�e.
