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A FONDS PERDUS
L'autre d�fi d'Aouchiche Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 02 - 2008

Notre pays est, historiquement, une r�gion de tradition �quine. Il passe, notamment, pour �tre le berceau de l�une des plus anciennes races de cheval qui participe notamment � l�av�nement du pur-sang anglais : �le barbe� ou arabe-barbe. Cet animal r�unit vitesse, finesse et robustesse ; des traits de caract�re intimement li�s � notre histoire et � notre civilisation. Il incarne aussi une noblesse de c�ur, une grandeur d��me et une relation empreinte de passion avec l�homme.
Il a inspir� peintres et miniaturistes, de Rabhi � Mohammed Racim, �crivains et po�tes, de Mohamed Belkheir � Sa�d Ferhi. Les parades du Haras El Djemhouri et les fantasias �taient des spectacles tr�s pris�s des Alg�riens. Jeux et concours �questres remontant � la plus haute Antiquit� mesuraient la dext�rit� des cavaliers, leur pr�cision au tir, dans des exercices o� les chevaux prenaient autant de plaisir qu�eux. Compagnon de chasse de l�outarde, de la perdrix ou du li�vre, il ne craint ni les terrains rocailleux, ni les pentes raides, ni les coups de feu ou les d�parts pr�cipit�s. On dit de l��mir Abdelkader qu�il n�avait pas d��gal comme cavalier et qu�il s�exer�ait fr�quemment � la voltige, brillait sur le champ de course sur un coursier noir de jais qui soulignait la blancheur de son burnous. Et c�est l��mir Abdelkader lui-m�me qui, le premier, redonna au cheval arabe ses lettres de noblesse. En visite � Paris en 1865, il d�plora l�absence du cheval arabe de race. Il entreprit alors de rappeler ses vertus sur les champs de course et de bataille dans une �uvre de sept chapitres renvoyant au Coran, � la tradition du Proph�te, la po�sie et la tradition populaire maghr�bine. La folie destructrice des hommes ne l�a malheureusement pas �pargn� au point de menacer sa p�rennit�. Le constat est amer : la fili�re �quine se d�bat dans une situation tellement catastrophique que, si rien n�est imm�diatement entrepris pour sa protection et son d�veloppement, ce magnifique courser d�antan ne sera plus qu�un lointain souvenir. Les infrastructures �questres et hippiques sont en ruine, les clubs se font rares et les quelques amoureux du cheval gagn�s par l��chec et la r�signation. Qu�on en juge ! Le Caroubier est sinistr�. Maintes fois r�habilit� sur fonds du Tr�sor public (une enveloppe de 2,5 milliards de centimes lui fut accord�e en 2002), il est aussit�t livr� � l�abandon. L�hippodrome de Zemmouri qui devait �tre financ� sur le budget de l�Etat le fut sur fonds propres de la Soci�t� des courses. Une d�pense de quarante milliards de centimes qui a scell� son sort. D�une p�nalit� � l�autre, la soci�t� est aujourd�hui en cessation de paiement. Celle qui devait �tre �la banque du cheval � risque de signer son arr�t de mort. La d�pression qui gagne nos �curies nous rappelle un beau film projet� sur les �crans d�Alger dans les ann�es 1970. On ach�ve bien les chevaux (They shoot horses, don't they), film du r�alisateur am�ricain Sydney Pollack de 1969, inspir� du roman de Horace McCoy, est une belle fresque de la d�pression �conomique du d�but des ann�es 1930. Gloria (incarn�e par Jane Fonda) et son partenaire Robert (jou� par Michael Susannah) incarnent les r�les de danseurs accabl�s par la mis�re qui n�ont d�autre moyen de s�en sortir que de gagner des marathons de danse. Robert et sa partenaire Gloria dansent � en perdre la raison. Il ne reste dans beaucoup d��curies que des propri�taires v�reux attir�s par un gain facile, rapide et malsain. Comme dans d�autres secteurs, l�argent roi a terrass� la tradition. Les comp�tences sont �vinc�es, la formation abandonn�e et l�existence m�me du cheval menac�e � plus ou moins br�ve �ch�ance. Un premier chiffre permet de mesurer l�ampleur des d�g�ts : le cheptel �quin d�cline de pr�s de 250 000 t�tes enregistr�es � l�aube de l�ind�pendance � 40 000 aujourd�hui. Demandeur d � i n v e s t i s s e m e n t s lourds, et donc difficilement supportables par nos �leveurs, l��levage �quin souffre lui aussi des retomb�es du d�sengagement de l�Etat de la sph�re des investissements productifs. A son stade infantile actuel, notre capitalisme ressemble fort � du �mercantilisme �conomique�, qui fait la part belle aux importations alimentaires (5 milliards de dollars par an), m�prise le travail productif industriel et oriente l�esprit d�entreprise vers le commerce, avec 300 000 PME de service et 1,2 millions de commer�ants*. Pourtant, l�utilit� socio-�conomique, culturelle, touristique, sportive et autre du cheval n�est plus � d�montrer et malgr� son d�clin 5 000 familles en tirent encore leur principale source de revenus. Elles sont les gardiennes d�un pr�cieux tr�sor qui, avec le temps, gagne de la valeur. Le d�r�glement climatique et le r�chauffement de la terre font ressentir un nouvel attrait pour le cheval. De m�me que la d�forestation laisse appara�tre son utilit� pour la surveillance des pr�cieux espaces verts en voie de disparition, alors que la m�canisation du travail agricole sur des terres g�n�ralement peu profondes et pauvres fait du cheval �non une pratique d�su�te mais un agent de mise en valeur maximale �. �Si dans la steppe, il n�accompagne plus les grandes transhumances qui se pratiquent avec des camions, il reste utile � la surveillance du troupeau. Pour le pasteur, il est toujours l�appui pour qu�rir l�eau, le compagnon que l�on enfourche pour de grandes chevauch�es sans but, seulement pour l�ivresse de fendre le vent, partager avec lui des �motions�, nous rappelle avec �motion feu A. Kadri, pharmacien, membre fondateur et pr�sident de l�Association nationale des propri�taires et �leveurs de chevaux de race pure, dans l�un de ses plus beaux �crits**. Foudroy�e par une modernisation souvent mal dig�r�e, la fili�re est par ailleurs victime d�une clochardisation culturelle et morale. C�est cette perte de valeurs qui autorise que se produise depuis peu ce qui s�apparente fort � une campagne quotidienne de d�nigrement contre un homme qui a beaucoup donn� au cheval, apr�s avoir inscrit son nom dans la jeune histoire de nos institutions comme un b�tisseur hors du commun, que ce soit � la t�te de l�ex-DNC-ANP ou de celle du minist�re de l�Habitat avec, d�s 1976, le premier programme annuel coh�rent et int�gr�, chiffr�, anim�, g�r� au quotidien : le programme des 100 000 logements. Il s�agit, vous l�aurez devin�, d�Abdelmadjid Aouchiche. En cela, et si, comme le disait Bachir Boumaza, un peuple sans m�moire est un peuple sans avenir, le d�sordre m�moriel actuel n�augure rien de bon. D�autant que certaines critiques, empreintes d�amn�sie ou d�ingratitude, ne peuvent �tre r�par�es ni par une sanction p�nale ni par des mises au point. Qu�Aouchiche sacrifie une retraite bien m�rit�e pour revenir � la t�te de la F�d�ration des sports �questres � un moment de crise av�r�e de la fili�re est la marque �vidente d�un caract�re d�acier, tremp� dans les longues �preuves de la lib�ration et de l��dification, d�une part, et d�un amour du cheval que tous les observateurs les plus exigeants sont unanimes � lui reconna�tre, d�autre part. Il partage cette passion avec une d�fense r�solue et r�ussie du patrimoine universel du Tassili dont il pr�side par ailleurs l�association. Cet engagement porte, � lui seul, un s�rieux espoir de sortie de crise pour le cheval.
A. B.
(*) L�expression et les chiffres qui la corroborent sont de M. Abdelhak Brerhi.
(**) A. Kadri, Le cheval barbe, cheval du Nord de l�Afrique, son r�le en Alg�rie,in Le cheval barbe, revue de l�Organisation mondiale du cheval barbe, ann�e 2006, pp. 9-45.


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