Et si les f�tes pouvaient �tre renvers�es ? Et si le 8 mars �tait une journ�e d�di�e aux hommes, quelles seraient leurs revendications ? Quels changements demanderaient-ils pour vivre heureux ? Ils voudraient certainement avoir la m�me place que les femmes dans la soci�t� et m�me plus. Ils exigeraient l�annulation des amendements apport�s, il y a deux ans, au code de la famille et surtout ne pas trop v�hiculer et vulgariser l�id�e que la femme est priv�e de ses droits en Alg�rie. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Ils approuveront, toutefois, de garder dans l�agenda des f�tes internationales, la demi-journ�e consacr�e chaque ann�e aux femmes travailleuses et par la m�me occasion le rituel des roses offertes aux femmes. Tout cela pour dire que si la femme en Alg�rie pleure encore son destin incertain dans cette soci�t�, c�est parce que cette derni�re ne veut pas accepter cette �galit� des sexes garantie pourtant par la Constitution. C�est ce qui ressort, du moins du passage de la ministre d�l�gu�e charg� de la Famille et de la Condition f�minine Mme Nouara Sa�dia Dja�far, hier � l��mission Tahaoulet de la radio Cha�ne I. Une ann�e apr�s l�installation du Conseil national de la famille et de la femme, la ministre n��tait pas en mesure de donner un bilan concret des activit�s de cette structure pourtant venue combler un manque en mati�re d�organisation des diff�rentes actions adopt�es � l��gard des femmes, notamment l��laboration du plan op�rationnel de la strat�gie nationale de lutte contre les violences � l��gard des femmes. M�me si la ministre rassure que ce plan sera prochainement connu du grand public, elle a n�anmoins mis l�accent sur les difficult�s qui pars�ment le chemin de la femme alg�rienne. La premi�re r�sistance vient particuli�rement de la soci�t�. Car au-del� des lois, le premier ennemi de la femme est son environnement familial et social. �Un travail de longue haleine nous attend en mati�re de sensibilisation et de vulgarisation des droits de la femme et de l�enfant�, dit-elle, en interpellant la soci�t� civile sur son r�le et son devoir de participer � cette r�volution des mentalit�s h�rit�es d�un autre �ge et qui marginalisent la femme dans son environnement proche. N�anmoins, l�invit�e de la radio n�exclut pas le r�le de la justice en ce qui est du durcissement de la r�glementation concernant notamment la violence dans le milieu familial qui n�est sanctionn�e par aucun article du code p�nal. �Il faut des articles de loi pr�cis qui condamnent toutes les formes de violences familiales, car celles-ci sont noy�es dans un ensemble de lois, ce qui fait que les sanctions p�nales ne sont pas fermes�, clarifie-t-elle. Evoquant, par ailleurs, le plan national de protection de l�enfance, pr�sent� r�cemment en Conseil des ministres, Mme Nouara Dja�far a tenu � d�noncer, une fois de plus, les enl�vements des enfants, un ph�nom�ne qui est, selon elle, m�connu de la soci�t� alg�rienne mais qui prend de l�ampleur. La ministre esp�re que le nouveau plan de protection de l�enfance permettra la mise en place des m�canismes n�cessaires pour renforcer cette protection. En attendant, elle fait appel � la vigilance des familles et de la communaut� de l��ducation. L�animatrice de l��mission n�a pas manqu� de soulever un point focal qui fait d�faut aux pouvoirs publics, � savoir l�absence des espaces prot�g�s pour les enfants dont les mamans travaillent. Les enfants scolaris�s sont, en effet, livr�s � eux-m�mes durant la pause-d�jeuner, sans aucune protection. A cet effet, la ministre a signal� que le minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, en collaboration avec le minist�re de l�Education, a lanc� la cr�ation de 400 structures de proximit� (des cr�ches et des structures d�accueil pour les enfants). Ces espaces demandent une forte participation du mouvement associatif implant� dans les quartiers, pour une meilleure gestion.