Malgr� les fortes pressions qu�exerce l�administration, par le biais des minist�res de l�Education nationale et de la Sant�, l�appel � une gr�ve de deux jours lanc� par les deux groupes des syndicats autonomes a �t� bien suivi dans la wilaya de Boumerd�s, particuli�rement dans le secteur de l��ducation. Contact� par nos soins, le coordinateur local du Cnapest, M. Salhi a affirm� que sur les 28 lyc�es que compte la wilaya de l�ex- Rocher-Noir, les enseignants de 27 �tablissements ont r�pondu � l�appel de leur syndicat et entam� l�arr�t de travail qui durera trois jours pour cette organisation. Au lyc�e La�d El-Khalifa, par exemple, sur un effectif de 52 enseignants, seuls 6, pour la plupart des suppl�ants, ont travaill�. Selon M. Salhi, le taux de participation varie entre 60 et 75%. La contribution de l�Unpef � cette gr�ve est �galement remarqu�e. Selon son responsable local, M. Hamadi, le taux de suivi diff�re d�une localit� � une autre. Ce responsable fustige l�administration qui aurait, selon lui, distribu� par le biais d�un syndicat concurrent une note (n� 169 du 11/04/200/), qu�aurait sign�e le secr�taire g�n�ral de la Direction de l��ducation, mena�ant les fonctionnaires qui adh�rent � cet arr�t de travail. En d�pit de ces menaces, il �value positivement le taux de participation. A l�exemple des deux �coles primaires mitoyennes du centre-ville de Boumerd�s, Brahim Boumerdassi et Ali Hamdane, le d�brayage est diversement suivi dans le primaire et le moyen. Dans la premi�re �cole seule BS, 25 ans de service, est en d�brayage. En plus des revendications exprim�es par les syndicats autonomes, cette gr�viste unique se pose des questions � caract�re social qui touchent la corporation : �Je voudrais savoir sur quelle base cette augmentation nous �t� consentie.� Sa coll�gue, gr�viste elle aussi mais dans une autre localit�, 24 ans de service dans l�Education, explique la frustration des enseignants qui ont pris connaissance des chiffres concernant les revalorisations des grilles des salaires annonc�es � grand tapage m�diatique par le patron du syndicat. �Une ancienne �l�ve � moi devenue enseignante, toucherait en tant que d�butante presque le m�me salaire que le mien. D�s lors que deviennent mes dipl�mes et mon exp�rience ?� s�indigne-t-elle. A l��cole mitoyenne, par contre, c�est tout le personnel enseignant qui n�a pas travaill�. Les fonctionnaires, en majorit� des femmes, sont d�cid�s � aller jusqu�au bout de leurs revendications salariales, d�indemnit�s diverses et de statut particulier. Dans cet �tablissement, deux enseignantes en retraite �taient de passage pour saluer leurs anciennes coll�gues. L�une d�elles criera son amertume : �Ecrivez s�il vous pla�t ! Nous avons des retraites minables ! Nous sommes r�duits � la quasi-mendicit� ! Il est urgent que le gouvernement se penche sur notre cas.� Le docteur Bellili Houria de la sant�, repr�sentante du SNSPS � l�h�pital de Th�nia, nous a d�clar� que le mot d�ordre de gr�ve �tait bien suivi � travers plusieurs localit�s de la wilaya puisque, selon elle, seules les urgences fonctionnaient. S�agissant de l�universit� M�hamed Bouguerra, d�apr�s l�estimation de M. Bouloud�ne, responsable r�gional de l�une des ailes du CNES, une centaine d�enseignants a r�pondu � l�appel. Expliquant la d�marche de l�aile du CNES dont il fait partie, il dira : �Dans la conjoncture actuelle, ce n�est pas tant le taux de participation qui compte mais notre soutien � tout mouvement de revendication sociale.� Pour les gr�viste du mois de mars, la d�ception vient, comme d�habitude, des administrations des structures d�concentr�es de l�Etat et des collectivit�s locales. Dans ces secteurs, point de gr�ve, du moins en ce qui concerne les grandes agglom�rations de la wilaya. D�aucuns consid�rent que les syndicats autonomes qui ont appel� � une gr�ve nationale dans une conjoncture d�favorable : menaces de l�administration, ponctions r�p�titives de salaire, travail de sape du syndicat du pouvoir,� ont r�ussi leur mouvement revendicatif. Les observateurs estiment, pour le part, que les fonctionnaires de l��ducation se sont affranchis de la peur des repr�sailles et qu�ils ont de fait d�l�gitim� probablement de mani�re radicale l�organisation officielle de sa vocation syndicale.