La question de l'ouverture du secteur de l'audiovisuel au priv� est revenue avec insistance dans la bouche des sp�cialistes nationaux en information et en communication. La campagne de propagande men�e r�cemment par des t�l�visions �trang�res sur la question s�curitaire en Alg�rie trouve sa source dans la faiblesse des m�dias lourds alg�riens, aujourd'hui discr�dit�s sur la sc�ne nationale et internationale. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Ce constat a �t� �tabli hier, par le docteur Brahim Brahimi, professeur � l'Universit� d'Alger, lors de son intervention au colloque qui se d�roule sur trois jours � la Biblioth�que nationale, organis� par le Haut- Commissariat � l'amazighit� et portant sur le th�me : �Les m�dias alg�riens et les questions li�es aux usages de la langue amazigh.� Avant de rentrer dans le vif de cette th�matique li�e � la place de la langue tamazight dans les moyens de communication, les intervenants ont d'abord dress� un tableau sur la situation actuelle des m�dias, en passant par le droit � l'information, consacr� par les lois de la R�publique pour tout un chacun, et dans toutes les langues et dialectes revendiqu�s par les communaut�s r�gionales. Autrement dit, les Alg�riens avec toutes leurs diff�rences ethniques devraient avoir des moyens de communications r�pondant � leurs sp�cificit�s r�gionales et culturelles. �Nous sommes inond�s par les cha�nes �trang�res et la seule mani�re de pr�server notre culture et nos valeurs est d'encourager la production audiovisuelle et cin�matographique nationale�, a confirm� le professeur Brahimi, qui avoue que �parler aujourd'hui de presse r�gionale peut para�tre paradoxal au moment o� tout le monde parle de mondialisation.� �Il n�est malheureusement pas possible de r�pondre � ces cha�nes �trang�res avec un produit m�diocre et de tr�s mauvaise qualit�, comme ce que les cha�nes et radios nationales nous proposent�, d�plore le conf�rencier, en illustrant ses propos par les diff�rentes radios r�gionales qui devaient constituer un relais m�diatique important mais dont la mission � �t� r�duite � la reprise de l�information transmise par la t�l�vision, s��loignant de fait de l�information de proximit� et r�gionale. Cependant, la d�rive ne concerne pas uniquement les m�dias lourds, sachant que le presse �crite est victime �galement du monopole de l�Etat, m�me si juridiquement et statutairement on parle de presse priv�e. �Sur une liste de 66 journaux, on constate que plus d�une quarantaine qui tirent entre 5 000 et 20 000 exemplaires, sont manipul�s par des forces occultes�, souligne M. Brahimi en s�attardant sur les 39 stations radios existantes et dont les moyens de fonctionnement sont insignifiants, avec en plus une censure et un contr�le immensurable. �Il faut lib�rer la communication. L�Etat doit �tre le promoteur de la communication locale et r�gionale, s�il souhaite avoir une meilleure cr�dibilit� sur la sc�ne nationale et �trang�re�, accentua-t-il. Revenant par ailleurs au th�me du colloque qui devait aborder la place de la langue amazigh, M. Dja�far Ouchellouche, directeur de communication du HCA a identifi� la probl�matique, dans son fond, dans les difficult�s de cette langue � trouver la place qui lui revient dans les moyens de l�information et de la communication. �Les langues arabe et fran�aise raflent une bonne partie des moyens de l�information, tandis que tamazight subit un marasme m�diatique inqualifiable �, a attest� M. Ouchellouche. Intervenant sur la qualit� de peu de produits transmis en langue amazigh, comme la Cha�ne II de la radio nationale, notre interlocuteur plaide pour une unification de la terminologie utilis�e par les m�mes supports m�diatiques. Le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et celui de la Communication sont amplement sollicit�s pour ce travail scientifique et de recherche linguistique. Le lancement de l�Acad�mie de la langue amazigh devait �galement apporter un soutien p�dagogique � cette probl�matique. Par ailleurs, il est important de signaler que le Haut- Commissariat � l�amazighit� est appel� � un changement de statut, dans les prochains mois. Le projet de cr�ation d�un Conseil sup�rieur de tamazight, qui est une copie conforme du premier organe, est actuellement en phase d��tude au gouvernement. Il a �t� adopt� par le Conseil de gouvernement et devait atterrir en Conseil des ministres.