Aucun projet n�a �t� planifi� ni implant� depuis 1974. Les habitants de cette r�gion, qui compte presque la moiti� de la population de la wilaya, assistent impuissants � cette marginalisation qui ne dit pas son nom. Par Yazid Yahiaoui Depuis sa promotion en wilaya, Bouira a v�cu plusieurs p�riodes marqu�es par des politiques diverses de d�veloppement timides certes, mais qui ont profit� quand m�me � certaines r�gions, notamment les principales agglom�rations que sont Bouira comme chef-lieu, mais aussi et surtout Sour-El- Ghozlane qui a r�ussi � arracher deux des plus grands projets �conomiques de la wilaya, � savoir la cimenterie ERCC et l�usine des d�tergents l�Enad dont m�me le si�ge social du groupe y est implant�, Lakhdaria avec l�Enap (ex-Snic) ainsi qu�une filiale de l�Enad et enfin A�n Bessem avec l�Orac et l�Eriad entre autres. Dans cette distribution de rentes et de quotas, la r�gion est de la wilaya, depuis El-Esnam jusqu�� Takerboust en passant par Ha�zer et M�chedallah, est apparue comme �tant le parent pauvre de cette wilaya. Aucun projet n�a �t� planifi� ni implant� depuis 1974. Les habitants de cette r�gion, qui compte presque la moiti� de la population de la wilaya, assistent impuissant � cette marginalisation qui ne dit pas son nom. Le fait est que les pouvoirs publics faisaient payer � cette r�gion ses positions vis-�vis du pouvoir central et ses multiples manifestations populaires hostiles au pouvoir qui ont commenc�, il faut le dire, depuis les ann�es 1980 avec le Printemps amazigh. De fait, le divorce entre cette r�gion et l�Etat central �tait presque consomm�. Au d�but des ann�es 1990, cette politique d�exclusion commen�ait � �tre abandonn�e � la faveur du multipartisme mais les pouvoirs publics, tordus qu�ils �taient, n�avaient jamais pens� � �laborer un plan qui pouvait rattraper le retard accus� par cette r�gion par rapport au reste de la wilaya. Puis vint le Printemps-noir avec son lot de frustrations traduites par des �meutes o� des jeunes et des moins jeunes se donnaient � c�ur joie en d�truisant tout ce qui symbolisait l�Etat en allant jusqu�� incendier les �difices publics comme la mairie d�El- Esnam. En 2003, lorsque le pr�sident Bouteflika avait parl� d�un plan sp�cial pour la Kabylie avec une enveloppe cons�quente de 2200 milliards de centimes pour que Tizi-Ouzou, B�ja�a et Bouira, pussent �tre remises � niveau par rapport aux autres wilayas du pays, tout le monde croyait que le temps des d�s�quilibres r�gionaux allait enfin �tre stopp�. Que nenni ! Ayant b�n�fici� d�une enveloppe financi�re de 550 milliards de centimes, le wali de l��poque, qui devait logiquement les d�penser au profit des 15 communes touch�es par les �v�nements, a plut�t opt� pour l��quilibre en les distribuant aux 45 communes de la wilaya. En d�autres termes, les communes comme Souk-El-Khemis ou Guerrouma qui avaient des plans de d�veloppement en marche pendant toute la p�riode des �v�nements de Kabylie avaient b�n�fici� de leur quota au m�me titre que Bechloul El- Esnam ou M�chedallah qui ont �t� bloqu�es pendant plus de trois ans en ne disposant pas m�me d�Assembl�e �lues car les �lections n�avaient tout simplement pas eu lieu. De fait, la frustration et les causes pour lesquelles les �v�nements du Printemps noir ont eu lieu, avec la mise en quarantaine par la population de tout ce qui incarnait l�Etat (gendarmes, wali, ministres, etc.) demeuraient enti�res. Les choses sont rest�es en l��tat et le pouvoir central avait, plut�t que de prendre en main le probl�me, opt� pour la politique du pourrissement. Cela m�me si sur le terrain, il paraissait soucieux de la r�sorption du probl�me de la Kabylie en encourageant le dialogue entam� avec une partie des arouch. Aujourd�hui, malheureusement, le temps a donn� raison � tous ceux qui doutaient de la sinc�rit� du pouvoir qui s�est av�r� plus soucieux de son devenir que de celui de toute la r�gion de Kabylie. Une r�gion livr�e � la mafia et aux terroristes. Comme pour� faire payer � cette Kabylie �fi�re et �ternelle � son audace et son esprit rebelle. Et les ann�es passaient et les d�cideurs, � leur t�te le pr�sident de la R�publique, continuaient � tourner le dos � la Kabylie. Annonc� plusieurs fois dans la r�gion, le pr�sident Bouteflika, qui a visit� � maintes reprises d�autres wilayas du pays, a superbement rejet� la Kabylie. Aucun plan cons�quent n�est venu soulager ni sauver la r�gion de la d�liquescence dans laquelle elle a sombr�. Aujourd�hui, tant � Tizi-Ouzou qu�� B�ja�a et Bouira, (pour cette derni�re, la r�gion est est la plus touch�e), le ch�mage et la criminalit� ont atteint des proportions inimaginables alors que les suicides sont devenus quotidiens, et le terrorisme en a fait un terreau. R�cemment, juste apr�s les �lections locales, l�actuel pr�sident de l�APW de Bouira, Gaci Abdelkader, avait ing�nieusement diagnostiqu� ce probl�me en pr�conisant comme solution la mise � niveau des r�gions avec des plans de d�veloppement plus cons�quents pour la r�gion est de la wilaya qui a le plus souffert. Dans cette philosophie, le ministre de l�Int�rieur a �mis le v�u de hisser les grandes da�ras de certaines wilayas en super-da�ras en installant � leur t�te des walis-d�l�gu�s. Ces da�ras devront b�n�ficier de budgets sp�ciaux assez cons�quents pour pouvoir pr�tendre � toutes les directions et autres infrastructures de base tant administratives que financi�res et �conomiques afin de pouvoir r�pondre, m�me si elles ne sont pas promues wilayas, aux besoins des citoyens en encourageant la d�centralisation. Les habitants de la r�gion est de la wilaya de Bouira attendaient avec impatience cette nouvelle reconfiguration en �tant s�rs que M�chedallah serait parmi ces da�ras choisies. L� encore, c�est la nouvelle d�sillusion. La population de cette r�gion qui est de plus de 160 000 habitants si l�on compte toutes les communes limitrophes qui continuent � se rendre vers la da�ra de M�chedallah depuis El-Adjiba jusqu�� Tazmalt en passant par Ath-Sidi Brahim � Bordj-Bou- Arr�ridj et Boudjellil � B�ja�a, viennent d�apprendre officieusement que les principales da�ras de la wilaya de Bouira, � savoir Sour-El-Ghozlane, Lakhdaria et A�n Bessem, seront promues mais point de M�chedallah. Cette r�gion, appel�e jadis la commune mixte de Maillot et qui s��tendait territorialement depuis El-Esnam et Ahl-Ksar jusqu�� Tazmalt en passant par Takerboust, vient, encore une fois, d��tre omise par les services de Zerhouni. Aussi, le P/APW, qui a promis aux citoyens de faire tout pour rattraper le retard dans cette r�gion, les d�put�s Ali Brahimi du RCD et Kara- Mohamed Seghir du FLN, les s�nateurs Bouguerra Abdelkader du FLN et Bouha Mohamed du RND devront interpeller avec insistance le ministre Zerhouni sur cette injustice qui frappe toute la r�gion est de Bouira. Une r�gion qui compte, en termes de sacrifices durant la guerre de Lib�ration nationale, plus de 1 000 martyrs. A moins que ce crit�re�