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RESTAURANT DE SOLIDARIT�
Des syndicalistes au service des d�munis
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 09 - 2008

A l�heure o� le baril de p�trole d�passe la barre des cent dollars et o� Djamel Ould-Abb�s crie � �la diminution des restaurants de la rahma�, des milliers de personnes ont faim. Elles se ruent sur de telles structures pour apaiser leur faim durant ce mois sacr�.
Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Il est midi. �a sent les d�tergents. Le parterre brille et renvoie le reflet d�une hygi�ne parfaite. �Nous veillons � la propret� des lieux au quotidien �, nous assure M. Mechkour Mohamed, g�rant du foyer. Nous sommes au Foyer des cheminots, o� l�UGTA a rouvert les portes du restaurant de solidarit� au profit des personnes d�munies, d�favoris�es et de fa�on plus g�n�rale aux n�cessiteux. Cette action, qui se perp�tue depuis des ann�es durant le mois du ramadan, offre entre 300 et 320 repas quotidiennement. �Les services d�hygi�ne sont pass�s inspecter le foyer au premier jour du ramadan. Ils ont fait le constat des lieux, et ont trouv� l�hygi�ne irr�prochable�, certifie-t-il. Au r�fectoire, trois longues rang�es de tables sont pr�tes pour accueillir, � partir de 17 heures 30, les quelque 300 je�neurs. En compagnie du responsable, qui nous a fait faire le tour du propri�taire, nous traversons ces longues rang�es pour avoir acc�s � l�escalier menant � la cuisine. Celle-ci se trouve au sous-sol. Une ambiance bon enfant y r�gne. La chaleur y est insupportable. Le chef cuisinier, Ahmed, v�rifie ses marmites. Au menu du jour : chorba, tadjine ezzitoun, l�ham lehlou et salade. Comme dessert, les je�neurs auront droit � un fruit de saison. Le personnel est l� depuis 9h du matin.Il n�est que 15h30, et d�j� une douzaine d�hommes se regroupent devant le restaurant. En l�espace d�une heure, ce nombre aura vite quadrupl�. Impatients, certains commencent � frapper � la porte. Mais, peine perdue. L�ouverture ne se fera qu�� l�heure fix�e par le foyer, soit �17h30. Deux responsables �se pointent�. Devant la porte, des tickets en main et se pr�parent � accueillir les premiers je�neurs. �Chaque personne devra �tre munie d�un ticket pour pouvoir �tre servie�, explique le g�rant. A dix-sept heures trente, le Foyer des cheminots ouvre ses portes aux citoyens. Aussit�t, une bousculade se produit � l�entr�e. Le ton monte entre ces hommes affam�s. On en vient aux mains. A�mmi Hocine tente de faire revenir le calme. �Doucement, ne vous bousculez pas. Il y a assez de nourriture pour tout le monde�, lance a�mmi Hocine. Ce spectacle, qui vient de s�offrir � nous, renvoie l�image de la mal-vie et de la souffrance sociale que subit une large frange d�Alg�riens. Les deux hommes nous expliquent qu�il est quasiment impossible de reculer les horaires d�ouverture. �Si l�on retarde d�un quart d�heure, cela risque de cr�er plus d�accrochages. A ce moment-l�, il nous serait difficile de ma�triser la situation. Quelques femmes se m�lent � la foule. Hocine et Mohamed les connaissent : ce sont des habitu�es. On les appelle par leurs pr�noms. En parfaits gentlemen, les deux responsables crient � l�unisson : �Laisse passer les femmes d�abord.� Chose faite. Une fois leurs tickets r�cup�r�s, elles sont orient�es vers une salle sp�cialement r�serv�e aux femmes et aux familles. Celle-ci peut contenir une quinzaine de personnes. L�image tr�s �mouvante d�un sexag�naire, non voyant, rasant les murs du foyer pour trouver le chemin du r�fectoire, nous laisse sans voix. Deux personnes handicap�es, encombr�es par leurs b�quilles, se profilent pour r�server une place. Flouli Bouamarane, un jeune de Mascara, visiblement tr�s affaibli, accepte gentiment de r�pondre � nos questions. S�appuyant difficilement sur ses b�quilles, il nous explique : �Ayant subi deux interventions en l�espace de quatre ans (des proth�ses des hanches) au CHU de Babb-El-Oued, les allers et retours entre Alger et Mascara se multiplient. Et durant le mois sacr�, je viens ici pour manger un repas chaud.� Flouli est sans travail depuis des ann�es. Contrairement � ce que les gens croient, les personnes qui se retrouvent contraintes de se rendre dans ce genre de restaurant ne se limitent pas aux personnes d�favoris�es. Des voyageurs, des employ�s ayant rat� leur dernier bus ou leur dernier train, des patients venus d�autres wilayas pour des contr�les m�dicaux se retrouvent. �On a affaire � toutes les franges de la soci�t�. Il peut s�agir de retrait�s qui mangent mal chez eux. J�en connais une dizaine. On peut trouver des jeunes du quartier, de simples passagers ou des voyageurs�, dira Hocine. �Nous avons le plus souvent � accueillir des malades hospitalis�s au CHU Mustapha, qui le quittent le temps de rompre le je�ne et le regagnent juste apr�s�, ajoutera-t-il. Redouane, un jeune ch�meur habitant � la place du 1er-Mai, un peu r�ticent au d�part, nous confie : �Vous savez, la vie est tellement ch�re. Etant donn� que je ne travaille pas, cela engendre souvent de petites disputes � la maison. C�est vrai que le fardeau est lourd � porter par le p�re de famille. Alors souvent, et afin d��viter d�entendre des remarques blessantes � l�heure du f�tour, je pr�f�re manger ici.� Pour Ayoub, �g� d�une vingtaine d�ann�es, les raisons qui l�ont amen� ici sont bien diff�rentes. Venu d�Annaba sp�cialement pour s�engager dans les forces de l�ANP, il se retrouve pris au pi�ge dans le cercle infernal de la bureaucratie. D�brouillard, il d�nichera un �petit boulot� pour survivre, le temps que son dossier soit accept�. �C�est ici que je suis venu rompre le je�ne hier. C�est une bonne initiative de la part de l�UGTA, qui permet d�aider, un tant soit peu, des gens en difficult�.� Il suffira de quelques minutes pour que tout ce monde soit install�. Le service commencera dans la s�r�nit�, � 18h30. Maillon faible de la soci�t�, la femme a aussi sa place dans ce restaurant. Au nombre de douze, des femmes s�installent en attendant d��tre servies, �en dernier �. Femmes SDF, divorc�es, filles m�res, en difficult�s financi�res ou atteintes d�une maladie, les histoires de ces femmes sans d�fense sont aussi bouleversantes les unes que les autres. La plus marquante est celle de A. L. Une femme d�une beaut� rare. Grande, �lanc�e et ayant du vocabulaire, elle est enseignante d�anglais. Son joli regard vert est tr�s marquant, et en dit long. A premi�re vue, en remarque facilement sa g�ne. �C�est mon deuxi�me jour ici. Et c�est la premi�re fois de ma vie que je mange dans un restaurant de solidarit�.� Atteinte d�un cancer des ovaires, au lieu de trouver amour et affection des siens, elle se retrouve abandonn�e par ses fr�res. �Demain je commence ma chimioth�rapie�, lance-t-elle. Nul besoin de deviner la suite. Ses yeux larmoyants r�sument toute sa d�tresse. Pendant ce temps, les derniers plateaux sont servis. Les policiers en service, les cheminots en astreinte ont �t� les premiers � �tre servis. A quelques minutes du f�tour, tous les regards sont riv�s sur le poste TV de la grande salle. Le muezzin lance l�appel � la pri�re. Les je�neurs s��changent des �saha f�tourkoum�, avant de rompre le je�ne. A�mmi Hocine, a�mmi Ahmed, le personnel de cuisine sont les derniers � passer � table. Ils sacrifient au quotidien un repas en famille pour �tre au service des malheureux. Une demi-heure apr�s la rupture du je�ne, le r�fectoire se vide. Commence alors pour ces employ�s la corv�e du nettoyage. Ils ne quitteront le Foyer des cheminots que vers 21 heures. Demain, et jusqu�� la fin du mois, le m�me programme se r�p�tera.

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