Avec une pr�valence d�infections nosocomiales qui avoisinent les 14 % au niveau national, les h�pitaux alg�riens sont souvent montr�s du doigt : ni les malades qui s�y rendent ni les m�decins qui y travaillent n�en sont satisfaits. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Au-del� des prestations, c�est l�hygi�ne des lieux qui revient en t�te de liste des griefs. Le coup de gueule du ministre de la Sant�, la semaine derni�re, est certainement justifi� mais viendra-t-il � bout d�une probl�matique qui pr�occupe les gestionnaires des structures sanitaires ? Ces derni�res ont-elles les moyens de respecter les normes en la mati�re ? Est-ce une question de moyens ou de mentalit�s ? Petit tour dans un CHU et dans un centre de sant� de proximit� Polyclinique de Beaulieu. Il est un peu plus de 10 heures. Beaucoup de monde dans le hall. Peu de chaises. Les plus chanceux sont assis. Les autres font les cent pas. Les lieux sont d�une propret� approximative. L�accueil est spartiate. De par sa mission premi�re de structure de proximit�, la polyclinique propose, en plus des consultations et de la vaccination des petits enfants, des actes comme les changements de pansements ou les injections. Des activit�s qui g�n�rent des d�chets hospitaliers dits contaminants. Ici, a-t- on adopt� les standards en mati�re de tri des d�chets ? Visiblement pas. Les seringues et les pansements, sont jet�s dans une poubelle tout ce qu�il y a de plus ordinaire pour �tre ensuite d�vers�s dans de grands sacs-poubelles. Les femmes de m�nage ont-elles adopt� le syst�me des doubles seaux exig� par les normes ? Mettent-elles des gants avant d�effectuer leurs t�ches ? Non ! Elles semblent � mille lieues de s�imaginer qu�en faisant le m�nage, elles s�exposent, au quotidien, � des dangers qu�elles ne soup�onnent m�me pas. Changement de d�cor, direction le CHU Parnet. Sans rendez-vous pr�alable, le directeur de la structure se pr�te au jeu des questions-r�ponses avant d�ouvrir les portes de sa structure. Pour M. Talhi, la question de la propret� est devenue si cruciale qu�il pr�f�re parler de �fonction hygi�ne �. Particularit� de cette structure : dans tous les services, il existe des sacs-poubelles jaunes et d�autres verts. Les premiers re�oivent les d�chets contaminants tandis que les seconds sont destin�s aux d�chets dits m�nagers, selon des normes appliqu�es dans tous les h�pitaux du monde. Dans toutes les salles de soins, on rappelle au personnel, par le biais de notes, l�utilit� du tri et la n�cessit� de se laver les mains avant et apr�s chaque acte. Le premier responsable de l�h�pital reconna�t que la t�che n�a pas �t� facile, qu�il a fallu sensibiliser � certains moments et s�vir � d�autres pour que le personnel adopte enfin les bons r�flexes. La d�marche a visiblement pay� puisque la pr�valence des infections nosocomiales est pass�e de 20% en 2002 � 3 % actuellement. Une prouesse due non seulement aux moyens techniques acquis par l�h�pital, mais �galement au changement des mentalit�s. Sans l�adh�sion du personnel, notamment les param�dicaux, aucune strat�gie n�aurait pu marcher. Les param�dicaux et le personnel d�entretien ont �t� form�s et sensibilis�s car consid�r�s comme �la cheville ouvri�re de la lutte contre les infections nosocomiales�. Selon le directeur du CHU, un h�pital est par essence gros producteur de d�chets. Il a fallu commencer par apprendre au personnel � faire le tri avec les fameux sachets jaunes et verts plac�s sur des chariots pour �viter les manipulations. Les objets tranchants et coupants sont, quant � eux, dispos�s dans des conteneurs sp�ciaux. A l�ext�rieur de chaque service, deux niches sont install�es. Elles servent � recevoir s�par�ment les sachets � d�chets contaminants ou pas. Net Com se charge de r�cup�rer les d�chets non contaminants, d�autres intervenants s�occupent des d�chets hospitaliers. A l�int�rieur des blocs op�ratoires, le nettoyage se fait � la vapeur alors qu�une unit� de lavage du linge du personnel est op�rationnelle. Les femmes de m�nage ont fini, quant � elles, par comprendre l�int�r�t de porter des gants et d�utiliser les seaux � deux bacs. Ces actions n�emp�chent pas l�apparition, de temps � autre, de cas d�infections. Le directeur est formel : chaque cas est automatiquement suivi par une enqu�te qui d�termine l�origine de la d�faillance car, comme l�indique M. Talhi, s�il y a infection, c�est qu�assur�ment quelqu�un ne s�est pas lav� les mains ou qu�un �quipement n�a pas �t� bien d�sinfect�. Le service de p�diatrie du CHU illustre bien le dispositif mis en place. Devant les portes d�entr�e, les consignes sont claires : la direction rappelle les directives qui sont d�ailleurs entr�es dans les m�urs. Le personnel m�dical, le param�dical et celui de l�entretien travaillent dans le respect des normes, convaincus que la lutte contre les infections nosocomiales passe par une prise de conscience collective car il ne suffit pas de menacer mais il faut des moyens et la volont� de tous.