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TIZI OUZOU
L�Islam h�ritier du christianisme primitif de J�rusalem
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 06 - 2009

L�Islam est l�h�ritier du christianisme primitif de J�rusalem. Pareille affirmation dans la soci�t� alg�rienne d�aujourd�hui expose son auteur au risque de se faire d�clarer apostat.
Le docteur Brahim Mokrani, auteur d�un ouvrage de th�ologie compar�e intitul� Continuit� dans les religions monoth�istes prend ce risque sans renier son appartenance � l�islam. Bien mieux, il affirme avoir r�ussi � convertir son �pouse de nationalit� allemande et de religion chr�tienne � l�islam sans renier J�sus. L�ouvrage de 234 pages �dit� par les �ditions La pens�e de Tizi Ouzou a fait l�objet, mercredi 17 juin, d�une vente-d�dicace suivie d�une conf�rence � la maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou au cours de laquelle l�auteur nous a sembl� peu prolixe et quelque peu confus dans ses r�ponses aux questions de l�assistance. A premi�re vue, rien ne destinait l�h�te des �ditions La pens�e qui se dit scientifique, ing�nieur des polym�res, � �crire un ouvrage sur les religions ; son mariage avec une chr�tienne allemande et surtout l�exclusion qui caract�rise les religions les unes vis-�-vis des autres l�ont, d�apr�s ses dires, interpell� et pouss� � aller chercher l�explication au niveau des sources pour en d�celer les raisons. Son livre est le r�sultat de 20 ans de recherches ; il aurait pu, dit-il, �crire un ouvrage tr�s volumineux destin� � un public restreint mais il a pr�f�r� un contenu ramass� de 234 pages visant le commun des lecteurs. Chercheur � l�universit� de Berlin o� il a soutenu son doctorat en sciences des polym�res, il a examin� les archives et la litt�rature se rapportant � son domaine de curiosit� durant plus de 20 ans pour produire cet ouvrage o� il est question �� l�origine, d�une seule communaut� chr�tienne juive form�e autour de J�sus. Elle s�est scind�e apr�s la disparition de ce proph�te en deux branches portant une seule et unique d�nomination mais avec des croyances diff�rentes ; elles r�v�raient J�sus de mani�res diff�rentes. Il y avait d�un c�t� celle des chr�tiens juifs de J�rusalem, celles des 12 ap�tres, fond�e par J�sus, et, de l�autre, celle des pa�ens convertis au christianisme, fond�e par Paul, qui refuse la loi mosa�que, la loi que Dieu dicta � Mo�se et qui ressemble � la loi coranique, �� savoir unicit� de Dieu cr�ateur de l�univers, le respect de ses commandements et des proph�tes, ses envoy�s sur terre, la circoncision des enfants, la distinction entre les nourritures pures et impures interdites, le je�ne, les ablutions... Paul, de Tarse, ancienne capitale de l�antique Syrie qui fait partie maintenant de la Turquie, vint s�installer � J�rusalem o� il fonda la communaut� des chr�tiens pa�ens. Il pers�cuta, au d�but, la communaut� des chr�tiens juifs avant de s�y rallier sans rompre avec celle des chr�tiens pa�ens professant J�sus fils de Dieu, faisant ainsi preuve d�une grande souplesse et flexibilit� avec les deux communaut�s. Ce christianisme paulien, la branche pagano-chr�tienne, sera proclam� religion de l�empire romain � l�exclusion de toutes les autres croyances durement r�prim�es. C�est le r�gne sans partage du catholicisme dont les dignitaires occupaient des postes importants au sein de l�administration de l�empire sous les r�gnes de Constantin et de son successeur. Plus tard, vers 1000-1040, il y a eu la division en christianisme romain de l�ouest et en christianisme orthodoxe grec. Au Moyen-Age, d�autres branches, parmi lesquelles figurent les protestants et l��glise anglicane, virent le jour pour former le christianisme actuel bas� sur les enseignements de Paul, explique l�auteur. La communaut� des chr�tiens juifs, concurrente de celle des chr�tiens pa�ens, fond�e par Paul, a subsist� jusqu�au VIIe ou VIIIe si�cle ; elle a embrass� progressivement la religion du dernier des proph�tes, l�Islam, dont les piliers et les enseignements sont identiques � ceux profess�s par J�sus, indique le docteur Brahim Mokrani, soulignant ainsi la filiation entre les deux religions r�v�l�es. L�auteur rappelle que les proph�tes avaient tous un but commun, depuis Ibrahim jusqu�� Mohammed, transmettre le message du cr�ateur, le r�habiliter en l�expurgeant de tout ce lui est �tranger, inciter l��tre humain � croire en un dieu unique, � observer, pour son propre salut ses commandements et � vivre en communion avec ses semblables. Mettre un terme � l�exclusion et � l�affrontement des religions monoth�istes et des croyants, dissiper les malentendus et favoriser la compr�hension entre les adeptes des deux religions semble �tre le message qui se d�gage en filigrane de la conf�rence et des r�ponses de l�auteur aux questions des pr�sents. Produit du hasard et de la curiosit�, ce livre qui est l�unique ouvrage de l�auteur et de l��diteur n�cessite une lecture afin de lever les �quivoques et dissiper les doutes qui ont plan� sur l�auteur et le contenu de sa conf�rence.

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