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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
La grande harba (XXVII) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 12 - 2009

Arriv�s � Alger par train, nous sommes tout de suite d�masqu�s, arr�t�s et conduits � la villa de l�officier chef responsable Fut� o� nous attendait un proc�s exp�ditif. Outr�, je saisis l�arme et tire dans l�ordinateur du capitaine. Dans la confusion qui s�en suivit, nous fuyons par un tunnel se trouvant dans la cave de la villa qui nous conduit jusqu�� la Haute-Casbah�
Le chef du parc �roulant� de La Casbah �tait un personnage fort sympathique. Mais dans sa bouteille de Jack Daniel�s, il n�y avait pas de bourbon. Le pied-noir se calma aussit�t en d�couvrant un excellent ros� de M�d�a dans la fiole. Il servit du jus de mangue � Meriem et du l�ben �Albrau� d�El- Kseur � votre serviteur. Malgr� la forte odeur qui parvenait de l��curie o� s�entassaient une vingtaine d��nes domin�s par le �semiremorque �, le pr�f�r� de Mustapha l�Euro, nous trouv�mes l�endroit agr�able. Apr�s notre calvaire du tunnel sous Alger, nous pouvions enfin savourer quelques moments de repos. Le repas servi peu apr�s se composait d�une soupe p�kinoise, de crevettes en beignets et de cuisses de grenouille au curry, plats typiquement chinois. Mais devant la moue faite par Meriem et mon d�go�t, visible � travers une grimace qui me tordit le visage, le chef responsable des �nes nous proposa aussit�t du poulet au lait de coco. Quant au buveur de Jack Daniel�s, il n�avait pas de probl�me particulier avec les grenouilles. Apr�s un bon dessert rehauss� par des beignets de banane et un caf� made in Casbah, nous nous retir�mes dans nos chambres. Ce n��tait pas des suites royales mais, apr�s toutes les p�rip�ties de la journ�e, nous f�mes bien contents de retrouver un lit propre et une salle de bains. Le pied-noir demanda encore deux carafes de ros� et s�enferma dans sa chambre. Meriem tomba aussit�t dans les bras de Morph�e. Quant � moi, et apr�s avoir demand� un micro-ordinateur � notre h�te, j�essayais de transcrire les quelques notes que j�avais r�colt�es par-ci, par-l�, depuis le d�tournement d�avion jusqu�� l��pisode de la villa de Kouba. Je savais que cette r�daction n�allait servir � rien. Le boss du Midi de Sidi Cagliari attendait un reportage en bonne et due forme sur les HSI (�Harraga en sens inverse�) qui avaient d�barqu� sur une plage de T�n�s : il n�avait que faire de mes �lucubrations sur la vie des Chinois en Alg�rie africaine. Pourtant, je trouvais que c��tait int�ressant d��tudier leurs comportements, leurs us et coutumes et, surtout, leur mani�re de s�adapter aux conditions de vie dans un pays situ� � des milliers de kilom�tres de chez eux. Ce qui me surprit avant tout chez ces gens-l�, c��tait leur discipline et leur vision de l�avenir. Maintenant qu�ils �taient l� et que, visiblement, le peuple alg�rien ne reviendra plus, ils avaient compris qu�il leur appartenait d��difier ce pays, certes pour cr�er les richesses qui leur permettront de subvenir � leurs besoins, mais aussi et surtout pour laisser aux g�n�rations futures le moins de probl�mes possible. Un exemple : alors que du temps de l�ancienne Alg�rie, et depuis la mort de Boumediene, on ne plantait pratiquement plus d�arbres, les Chinois avaient repris les bonnes vieilles op�rations de volontariat. Chaque dimanche, devenu d�sormais jour f�ri� comme partout ailleurs dans le monde, hormis quelques pays du Moyen-Orient, des millions de travailleurs partaient dans les montagnes ou les zones limitrophes des villes pour planter ces petits arbustes qui deviendront d�abondantes for�ts� Pour bien sensibiliser les populations sur la n�cessit� de participer � ces op�rations de volontariat, les diff�rentes cha�nes de t�l�vision avaient sorti de vieilles archives de la RTA montrant d�anciens Alg�riens participant massivement au reboisement du dimanche. Les images revenaient ensuite � l��poque actuelle, nous montrant de belles et riches for�ts du c�t� d�El Eulma, Sa�da, Constantine, Oran, Alger, T�bessa� Le commentateur rappelait que sans ces anciens Alg�riens qui avaient sacrifi� leur jour de repos pour participer � des actions r�volutionnaires, l�automobiliste en panne sur ces routes ou les enfants en qu�te d�un endroit sain et agr�able pour jouer n�auraient trouv� qu�une steppe aride ou des collines d�nud�es� �Pourtant, �pilogua le pied-noir, nous avons toujours consid�r� les Alg�riens comme des fain�ants !� - Minute, avais-je dit en tapant sur la table, � la seule mani�re vraie, celle de Boum ! Ces Alg�riens �fain�ants � ont souffert le martyre dans les montagnes, affrontant le froid, la faim, la soif, des conditions extr�mes en hiver comme en �t�, pour arracher l�ind�pendance du pays. Etaient-ils fain�ants lorsqu�ils affrontaient, avec leur armement sommaire, les forces coloniales appuy�es par l�Otan ? Une fois l�ind�pendance acquise, ils se sont mis au travail. Apr�s l�interm�de cafouilleux des premi�res ann�es, le r�ajustement r�volutionnaire du 19 juin 1965 � que les Chinois c�l�brent comme un jour f�ri�, malgr� l�interdiction des autorit�s � allait permettre de mobiliser tous les moyens possibles pour �difier une �conomie orient�e essentiellement vers la satisfaction des besoins du peuple. Mais pour la bourgeoisie, ces besoins devaient se limiter � la consommation pure et simple. Le pouvoir r�volutionnaire r�futait cette option. Ah, nous disaient-ils ! Vous allez vous casser la gueule ! Il faut s�occuper de l�agriculture et du tourisme� Parlons de l�agriculture. Savez-vous que ces belles oranges de la Mitidja, de la plaine b�noise et des grands vergers de l�Ouest d�barquaient par bateaux entiers � Marseille, Le Havre, Hanovre et m�me dans les ports scandinaves et sovi�tiques ? Dans les ann�es 60 et 70, des Alg�riens s�occupaient de ces domaines laiss�s par les colons et personne ne pouvait dire qu�ils �taient fain�ants. L�Ofla avait une flotte marchande qui inondait l�Europe d�oranges alg�riennes. Idem pour les dattes. Ces excellentes �deglet nour�, uniques au monde, qui tr�naient en stars dans les menus des f�tes de fin d�ann�e. Etaient-ils fain�ants ces Alg�riens qui les cueillaient, les conditionnaient dans des usines publiques flambant neuf pour les mettre ensuite dans des avions d�Air Alg�rie ! Voici les vrais r�sultats de l�agriculture socialiste qui exportait, Monsieur ! Elle exportait des produits alg�riens contre ces devises dont nous avions tant besoin. Fain�ants ces Alg�riens qui ont �difi� un barrage vert sur plus de 1 200 km, faisant la fiert� des djounouds du service national et l�admiration du monde entier qui d�p�chait des experts pour �tudier l�exp�rience alg�rienne. Fain�ants ces b�tisseurs de l�extr�me qui, dans la fournaise du Sahara, ont men� le goudron vers Tamanrasset, puis vers les fronti�res malienne et nig�rienne ! Celui qui aurait dit, � l��poque, qu�il nous fallait des Chinois ou des Sri- Lankais pour construire nos routes aurait �t� jet� dans un asile ! Fain�ants ces Alg�riens qui ont �difi� les plus beaux complexes touristiques du Maghreb, imagin�s par Pouillon mais r�alis�s par une maind��uvre alg�rienne sous la supervision de bureaux �trangers. Fain�ants, ces r�ceptionnistes, ces ma�tres d�h�tels, ces chefs de rang, form�s par la prestigieuse �cole de Tizi Ouzou et qui recevaient de la meilleure mani�re qui soit des millions de touristes � une �poque o� nos voisins s�int�ressaient � l�exp�rience alg�rienne d�un secteur touristique public performant ! Fain�ants, ces Alg�riens qui ont construit des centaines de villages agricoles socialistes qui accueillaient des paysans venus tout droit du Moyen-�ge ! Des cit�s modernes o�, � c�t� de l��cole et de la mosqu�e, il y avait toujours un cin�ma ! Fain�ants ces Alg�riens qui partis de rien, avec une universit� qui ne formait que quelques ing�nieurs par an, allaient �tonner par leur savoir et leurs comp�tences. Combien de cadres, d�experts, de m�decins et d�ing�nieurs, souvent fils de paysans ou de bergers, occupent- ils aujourd�hui les plus hautes fonctions dans des soci�t�s et des organismes prestigieux aux Etats- Unis, au Canada, en Europe et partout ailleurs ? Auraient-ils eu la chance d�y arriver sans la politique de la d�mocratisation de l�enseignement et d�une �cole ouverte sur l�universalit�, non encore pollu�e par les �r�ajustements id�ologiques � des ann�es 80 ? Fain�ants ces pilotes, ces marins qui ont alg�rianis� peu � peu les compagnies a�rienne et maritime. J�ai vu des �trangers applaudir des atterrissages sur des a�rodromes difficiles. Les pilotes �taient souvent des gens venus de la campagne, du douar�Et sans l��cole gratuite et populaire, ils seraient rest�s l�-bas, � s�occuper des vaches ou des moutons de leurs parents ! Fain�ants, ces constructeurs des grandes universit�s, des grands complexes industriels, malheureusement vendus pour une bouch�e de pain ! Depuis que l�usine sid�rurgique a �t� c�d�e � une multinationale, elle n�arrive pas � atteindre la production record r�alis�e sous le secteur public ! Fain�ants ces gueules noires qui ont fait la prosp�rit� des compagnies mini�res ! Que dire justement des mines de l�Ouenza et de Boukhadra arrach�es par Boumediene aux exploiteurs et qui leur reviennent aujourd�hui comme si de rien n��tait, comme si la r�volution n�avait pas exist�, avec ses promesses et ses objectifs strat�giques ; comme si le 6 mai 1966, la nationalisation des mines, n�avait �t� qu�un accident de l�histoire� Oui, mon ami buveur de Jack Daniel�s, si tu veux que je te parle de ce peuple et de son grand pr�sident disparu, j�ai peur que des dizaines de jours ne suffiraient pas��
A suivre


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