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LES �V�NEMENTS DE ZEMMOURI
La lutte antiterroriste et la crise sociale, un lourd fardeau pour les jeunes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 04 - 2010

Le calme est enfin revenu � Zemmouri. La localit� a, rappelons-le, v�cu un week-end peu enviable. Durant trois jours, depuis mercredi, les jeunes de la localit� ont investi la rue. Les deux derniers jours ont �t� marqu�s par des affrontements d�une rare violence entre les manifestants et les forces de police.
La ville a subi d�importants d�g�ts mat�riels. Un grand nombre de bless�s a �t� d�plor� des deux c�t�s. Fort heureusement, la situation n�a pas d�g�n�r�. Les �tudiants de la cit� universitaire, implant�e non loin d�une cit� populaire, n�ont pas manqu� de d�noncer, lors d�une marche suivie d�un rassemblement, ce samedi, devant le si�ge de la wilaya de Boumerd�s, les d�passements des forces anti-�meutes d�p�ch�es sur les lieux. Des accusations appuy�es par les t�moignages des �meutiers. Pour rappel, la col�re des habitants de Zemmouri a �t� provoqu�e par la mort du jeune B. Hamza, tu� de plusieurs balles par un policier. �Pour nous, cette mort signifie que les jeunes de Zemmouri sont tax�s de terroristes et qu�ils peuvent �tre abattus � tout moment. Nous en avons plus qu�assez d��tre montr�s du doigt syst�matiquement. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous sommes, au contraire, leurs victimes. Notre ville ne fait que subir les cons�quences de la mauvaise r�putation qu�on lui a coll�e. Elle n�a aucun projet s�rieux et toute la jeunesse de la localit� est au ch�mage, vivant dans la mis�re. Les policiers ont peur des terroristes ? C�est normal. Mais eux au moins, ils ont des moyens pour se d�fendre. Nous, nous sommes livr�s � nous-m�mes. Nous avons plus peur qu�eux !� C�est, en substance, ce que nous ont confi� certains �meutiers que nous avions rencontr�s ce samedi. Ces aveux sont malheureusement beaucoup plus un cri de d�tresse que l�expression d�une col�re. En mourant violemment � la fleur de l��ge, Hamza aura mis � nu tous les malheurs de Zemmouri, qui peuvent �galement illustrer les conditions de vie dans d�autres localit�s. Pourtant, cette ville est si paisible et si accueillante, que sans aucun doute, plus d�un touriste, d�un campeur ou d�un p�cheur confirmeraient ces qualificatifs.
Les silences pesants
A l�enterrement de Hamza, ce jeudi, la foule �tait immense. Les pr�sents �taient de tous �ges. Lorsque la d�pouille a �t� mise en terre, il y avait un silence sid�rant. Un silence qui en disait long sur ce que pensaient les citoyens de cet acte qui a co�t� la vie � l�un des leurs, sa condamnation �tait sans �quivoque. Celle du silence des pouvoirs publics tout autant. Il leur est reproch� de ne pas avoir r�agi avec c�l�rit� suite � ce drame, pour rassurer les habitants, d�j� tr�s traumatis�s par de longues ann�es de terrorisme. Une population qui a v�cu trop d�attentats, de tueries sauvages et de bavures. Les islamistes arm�s, fort heureusement, ne sont plus ce qu�ils �taient pour pouvoir r�cup�rer la col�re des jeunes. Des jeunes dont il faut louer la maturit� politique.�Nous ne sommes pas des terroristes ! Nous sommes leurs victimes !� ne cessaient-ils, en effet, de clamer. Les autres grands �silencieux� de Zemmouri et d�autres localit�s, � l�instar de La�zib, dans cette m�me wilaya qui a vu ses jeunes vivre, il y a quelques semaines, des faits similaires � la suite de la mort de l�un des leurs, ce sont les �lus. Le commun des administr�s ne peut que se demander � quoi servent les mandatures des 2 s�nateurs, des 8 d�put�s et des 35 �lus � l�APW quand leurs �lecteurs sont en difficult�. Pourtant, ces jeunes qu�on taxe de violents, on peut leur arracher des concessions si l�on consent � les laisser parler, � les �couter attentivement.
Les risques de la lutte antiterroriste
�Cela fait une ann�e que la situation s�curitaire s�est am�lior�e. Il ne reste aucun terroriste originaire de Zemmouri. Nous nous pr�parions � une saison estivale meilleure que celles d�avant. Et voil� que ces �v�nements sont venus tout g�cher !�, nous dira un quadrag�naire. Faut-il rappeler que les islamistes arm�s agissaient sans aucune rahma, contre d�abord les plus vuln�rables : les paisibles citoyens. Faut-il aussi rappeler que des hommes venus de toute l�Alg�rie sont morts � Zemmouri, en luttant contre ces hordes d�assassins, pour que justement cette localit�, cette r�gion de Boumerd�s et tout le pays, tant martyris�s, reprennent leur souffle, retrouvent leurs esp�rances ? Les jeunes de Zemmouri en sont conscients. Et ils l�affirment : �Nous n�avons aucun probl�me avec l�ANP, bien que des erreurs aient �t� commises. Des erreurs pardonnables. Nous n�avons pas, non plus, de probl�mes avec la gendarmerie.� Les probl�mes avec la police sont-ils n�s de la promiscuit� urbaine, de mauvais choix tactiques dans la lutte contre le terrorisme urbain ? Il est �vident que le volet communication, axe essentiel de toute bataille, a �t� d�laiss�. Ces derni�res ann�es, les Alg�riens n�ont pas l�impression de participer � un effort de guerre pour sauver le pays. Ils se sentent exclus, voire soup�onn�s de connivence avec l�ennemi. Ce qui ne fait qu�attiser le stress somme toute humain, des forces de l�ordre. Ils se battent contre un ennemi qui n�a pas de visage et capable de toutes les l�chet�s possibles. Certains agents de police, paradoxalement les moins �g�s, comme probablement ce policier qui a tir� sur le jeune Hamza, n�ont sans doute plus les ressources mentales n�cessaires pour continuer le combat. Une p�riode de recul leur serait certainement utile. Les forces de l�ordre doivent savoir que leur travail est particuli�rement suivi par les citoyens. Et cela est normal, puisque ce sont elles qui sont charg�es de veiller sur leur s�curit�. Et partant, leur stress est transmis aux habitants. Lorsqu'on y ajoute le manque de communication, alors le lien de confiance est n�cessairement rompu. C�est peut-�tre ce qui a co�t� la vie � Hamza. Notre pays aborde s�rement la derni�re ligne droite dans sa lutte contre les phalanges d�assassins.
L��chec path�tique des politiques
Tout le monde s�accorde � dire que le combat contre l�int�grisme religieux sous toutes ses formes se m�ne sur plusieurs fronts : politique, �conomique, social et culturel. Le s�curitaire n�intervient qu�en dernier recours. C�est le dernier maillon de la cha�ne, disent les sp�cialistes. Dans notre pays, c�est malheureusement tout le contraire. Le commun des Alg�riens a la nette impression que les services de s�curit� sont seuls devant l�ennemi. Pis, le politique semble avoir perverti le combat. Les jeunes de Zemmouri ou d�ailleurs vivent cette situation comme une frustration. �Le gouvernement a donn� des appartements aux terroristes. Il leur octroie des salaires et leur accorde des privil�ges. Les jeunes qui vivent dans la mis�re sont r�prim�s�. C�est ce que nous avons entendu de la bouche des �meutiers, � l��vocation de la n�cessit� de la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Ce qu�ils disent, ils le constatent, tous les jours que Dieu fait, dans leur commune. Les jeunes suivent l�actualit� et assistent, impuissants, � la dilapidation des richesses du pays. Ce qui ne fait qu�attiser leur sentiment de col�re. L��chec �conomique est, en outre, subi de plein fouet par cette frange. Lorsque les jeunes de la cit� populaire Sider de Zemmouri nous ont entour�s pour crier leur d�sarroi, l�image d�un document affichant des statistiques sur l�emploi dans la wilaya de Boumerd�s, cautionn� par l�APW dans un rapport �tabli novembre 2008, ne cessait de hanter nos esprits. Et pour cause. Il �tait question d�un taux de ch�mage de 11,63 % seulement dans cette wilaya. On aurait aim� voir le fonctionnaire qui a confectionn� ces statistiques et ces �lus qui les ont cautionn�es, pour tenter d�expliquer aux jeunes comment il a �t� possible d�en arriver � ces chiffres. Tous les P/APC de la wilaya de Boumerd�s le disent � qui veut bien les entendre : ce taux d�passe largement les 50 %. S�agissant des activit�s socio-culturelles, elle sont r�duites � n�ant. �Les jeunes de Zemmouri passent leurs journ�es � tripoter leur portable. Les caf�s sont les seuls endroits qui leur sont ouverts. La Maison de la culture a �t� transform�e en si�ge de l�APC qui, depuis 2003, n�a toujours pas construit le sien. Les trois clubs sportifs, compl�tement d�laiss�s, ne tarderont pas � dispara�tre�, a r�sum� pour nous un confr�re qui habite la localit�. Zemmouri est comme l�Alg�rie et son p�trole. Elle a tout pour �tre une grande. Cette commune baln�aire a son propre p�trole. Elle poss�de de grandes plages magnifiques, des for�ts immenses, un port de p�che, des terres agricoles � haut potentiel de rendement, et bien d�autres atouts. Elle peut faire vivre ses jeunes dans l�opulence. Mais elle a fini par les r�pudier et les r�duire � la mis�re. C�est un �chec � imputer � la commune, � la wilaya, � tout le pays.


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