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LETTRE DE PROVINCE
Grotesque d�robade Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 05 - 2010

Au moment o� en France de puissants lobbies orchestrent une nouvelle campagne de d�nigrement, � partir d�une fiction film�e ayant pour th�me les massacres du 8 Mai 1945, l�Alg�rie officielle demeure sans r�actions. Une grotesque retenue qui vient souligner, une fois de plus, la nature calculatrice et amoralement politicarde de son r�gime. Car, enfin, l�on ne peut en toutes circonstances faire de la �realpolitik � un argument pour tergiverser surtout lorsqu�il s�agit de d�fendre l�histoire nationale.
Or, c�est de celle-ci qu�il est question cette semaine et dont le cin�aste alg�ro-fran�ais, Bouchareb, a tir� une page pour r�aliser son film intitul� : Hors la loi. Hormis les p�titions des cercles d�intellectuels, qui se sont offusqu�s qu�un tel traitement soit inflig� � une �uvre d�art afin de ranimer le d�bat sur l��poque coloniale, Alger fait le dos rond. Pire, elle fait marche arri�re et enterre le projet de loi relatif � la criminalisation du colonialisme. Voil� le gage politique qu�attendait Paris depuis deux mois et dont Kouchner, son chef de la diplomatie, pronostiquait la probabilit�, avec finesse, devant les parlementaires de son pays. � l�heure o� d�buteront les comm�morations du 65e anniversaire de l�ethnocide perp�tr� � S�tif et Guelma, rares seront, par cons�quent, les voix qui s��l�veront pour d�noncer la frilosit� officielle. Parmi celles qui garderont le silence, il y aura assur�ment l�Organisation des moudjahidine. Officiellement d�positaire de la ferveur patriotique, elle a trop v�cu dans la proximit� des r�gimes pour qu�aujourd�hui elle s�en d�marque au nom de la d�fense d�une certaine id�e du martyr. Trop compromise par les soutiens inconsid�r�s qu�elle n�a cess� d�accorder aux pouvoirs, l�ONM en est r�duite � un appendice du syst�me que l�on instrumentalise selon les besoins. D�pouill�e de sa vocation d�indignation chaque fois que la m�moire est attent�e, elle est contrainte de faire de la figuration lors des c�r�monies. L�autre institution, disqualifi�e sur ce sujet comme sur tous les autres d�ailleurs, est le Parlement. Quand plus de cent d�put�s, tous issus de la majorit� pr�sidentielle, d�posaient un projet de loi destin� � qualifier la nature de l�occupation fran�aise, l�on savait bien que l�initiative ne leur appartenait pas. Caisse de r�sonance du sommet de l�ex�cutif, n��taient-ils pas en service command� lorsqu�ils donn�rent au contenu du texte la publicit� qui leur �tait exig�e ? L�objectif � atteindre �tait de faire r�agir le pouvoir et les institutions fran�ais. Le b�n�fice de cet effet d�annonce devait justement permettre au pr�sident Bouteflika d�appr�cier � quel niveau d�inimiti� Paris tenait toujours son r�gime. Le fait qu�il n�ait plus donn� suite � cette fanfaronnade orchestr�e � partir de la chambre des d�put�s, ne laisse-t-il pas supposer que le rapprochement qu�il sollicitait n�est pas � l�ordre du jour outre-mer ? C�est cet amer constat qui explique l�inattendu b�mol. D�ailleurs, le pr�sident de l�APN ne se priva pas de l��noncer lorsqu�il expliqua que cela �d�pendrait (�) de la conjoncture�. Le temps passant, un demi-si�cle apr�s l�ind�pendance et 65 ann�es apr�s les forfaits de S�tif, l�Alg�rie en est toujours � la case des �motions locales sans acc�s � la r�paration de l�histoire. Il est vrai que depuis 1962, rares furent les grandes consciences qui d�sir�rent officiellement instruire le proc�s de la colonisation. Trop d�imbrications politiques s�opposaient � un tel d�bat o� l��thique des nations �tait remise en cause. Au-del�, l�on invoquait la �raison d��tat� et en de�� l�on se cramponnait sur les int�r�ts �sup�rieurs� du pouvoir. Une dissuasion partag�e qui a fonctionn� au d�triment du devoir de v�rit�. Nul n�avait alors un quelconque int�r�t � mettre sur la table la question du passif historique. Dans la France �d�colonis�e �, qui faisait face � une Alg�rie �lib�r�e�, son personnel politique, dans sa totalit�, a �t� mouill� dans la sale guerre qu�elle fit � ce vis-�-vis. Un tabou et un blocage qui lui interdisaient tout recours � l�auto- flagellation. Ici, chez nous, le sujet fut toujours index� � la �m�t�o� (la conjoncture, dirait l�autre) des relations souvent orageuses et ombrageuses qui caract�risent tous les �ennemis compl�mentaires�, comme l��crit si bien Germaine Tillon. Autant rappeler que la guerre sanglante que l�on fit subir � un peuple r�volt� fut, jusqu�� ce jour, exploit�e � des fins bassement politiciennes de part et d�autre. Dans ce tropisme, qui stimule et entretient ce s�culaire t�te-�-t�te alg�ro-fran�ais, le commerce de la m�moire collective a toujours pris le pas sur une coop�ration sans ressentiment. Or, la faute incombe essentiellement aux �lites politiques fran�aises de tous bords. Paris, inconsolable vigie de l�esprit de l�empire, n�est pas parvenu � s�imposer une sorte de catharsis historique afin d�aborder le temps pr�sent. S��mouvant � la moindre allusion au c�t� sombre de ses basses �uvres coloniales, il le fait chaque fois savoir avec brusquerie et d�risoire partialit�. Vieille nation frileuse, elle continue � avoir le �beau r�le�, comme il se dit trivialement, d�s l�instant o� ceux qui demeurent en droit d�exiger d�elle une reconnaissance s�expriment du bout des l�vres. Tant il est vrai que le nouveau dogme sanctifiant perversement les �bienfaits de la colonisation � (loi fran�aise de f�vrier 2005) s�est forg� sur les turpitudes des f�odaux locaux. En effet, les nostalgiques de la doctrine coloniale �taient parfaitement � l�aise pour oser de pareilles comparaisons uniquement outrageantes � la m�moire d�un peuple. La codification de son �r�le positif� �tait loin d��tre une maladresse politique mais bien une bravade pour nous rabaisser dans notre propre estime. Or, pour tardif qu�il f�t, le projet de loi sur la criminalisation de la colonisation semblait une riposte appropri�e et sym�trique. H�las, il fut avort� en silence � partir du sommet de l��tat o� la pusillanimit� est la �qualit� la mieux partag�e. Ainsi, les Alg�riens d�outre-tombe, uniques t�moins des p�rip�ties de l�histoire, devront attendre d�autres avocats plus teigneux pour dire ce que furent leurs malheurs et qui en �tait la cause. En attendant que la grande le�on d�histoire se fasse, donnons tout de suite � voir � nos �coliers la fresque des Hors la loi de ce cin�aste que l�on pourchasse.

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