Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, entamera, aujourd'hui, une visite officielle de trois jours en Algérie. Une visite qui s'inscrit dans le cadre d'une tournée en Afrique qui le conduira aussi en Mauritanie, au Sénégal et au Mali. Pour la Turquie, cette puissance qui s'est imposée en Europe, et qui veut se déployer dans le continent noir quitte à bousculer les intérêts d'autres puissances comme la France, la tournée d'Erdogan a une forte portée économique. En Algérie, selon certaines sources, plusieurs accords de partenariat seront signés. La Turquie aspire à multiplier ses échanges avec l'Algérie, son plus grand partenaire dans le continent. «Je suis convaincu que la Turquie et l'Algérie peuvent réaliser de grands projets communs en Afrique», avait déclaré le Président Erdogan lors de sa dernière visite dans le pays en novembre 2014. Il avait affiché l'ambition de porter les échanges entre les deux pays, estimés lors de sa dernière visite à 4,5 milliards de dollars, à 10 milliards de dollars. Un objectif qui est loin d'être atteint. La valeur des échanges a même reculé entre temps, puisque lors de son séjour en Turquie, la semaine dernière, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, a fait savoir que les échanges entre les deux pays sont de l'ordre de 3,5 milliards de dollars. La visite d'Erdogan est en effet précédée par celle du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel à Ankara. En le recevant, le président Erdogan a marqué sa satisfaction quant à la qualité des relations qu'entretiennent l'Algérie et la Turquie, et qui sont marquées par une «volonté commune, au plus haut niveau, de les renforcer davantage, au bénéfice des deux pays». Il a ajouté que la visite qu'il effectuera prochainement en Algérie constituera une «étape importante» dans les relations algéro-turques. Messahel a, pour sa part, indiqué que l'Algérie considère la Turquie comme un «partenaire important avec lequel elle entend développer le partenariat gagnant-gagnant qui existe entre les deux pays». En effet, l'Algérie est le premier partenaire commercial de la Turquie en Afrique avec des échanges de 3,5 milliards de dollars. «L'Algérie est le premier partenaire africain de la Turquie et les échanges entre les deux pays s'élèvent à 3,5 milliards de dollars», a indiqué M. Messahel, dans une conférence de presse animée conjointement avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu. Il a ajouté, dans ce cadre, que 796 entreprises turques, employant plus de 28 000 personnes, «sont présentes en Algérie». La visite du chef du pays d'Ataturk pourrait être mise à profit pour relancer la question de la circulation des personnes entre l'Algérie et la Turquie. En effet, depuis plusieurs années, les autorités turques demandent la suppression des visas, sans que les autorités algériennes accèdent à la demande. La Turquie qui est la deuxième destination des touristes algériens, après la Tunisie, veut supprimer le visa pour les Algériens désirant se rendre dans le pays. Actuellement, il s'agit juste d'une formalité, car les procédures sont facilités jusqu'à l'extrême. Aussi, cette visite permettra au président turc de rouvrir la mosquée Ketchaoua, restaurée par la Turquie. Annoncée lors de la dernière visite en Algérie en novembre 2014, le hasard ou le calcul de l'histoire fait que c'est le même Erdogan qui rouvre cette mosquée construite à l'époque de l'empire ottoman. Il avait annoncé également la restauration d'une partie de la Casbah avec des financements turcs. Cette ville ottomane est classée au patrimoine mondial par l'Unesco. En prévision de sa réouverture au public, toute la place de la mosquée est aménagée. Deux drapeaux géants de l'Algérie et de la Turquie ornent l'édifice. Le chef de l'Etat signe 5 décrets Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, hier, à Alger, à la signature de cinq décrets portant ratification d'accords, de conventions et d'un mémorandum liant l'Algérie à plusieurs pays, conformément à l'article 91-9 de la Constitution, indique un communiqué de la présidence de la République. Le premier décret porte sur la ratification de «la constitution et de la convention de l'Union africaine des télécommunications (le cap décembre 1999, et révisé à Harare en 2014), précise la même source. Le second décret ratifié est inhérent à l'accord entre le gouvernement de la République algérienne, démocratique et populaire et le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, relatif à «l'assistance mutuelle entre leurs administrations des Douanes, signé à Alger, le 2 décembre 2010». S'agissant du troisième décret ratifié, il porte sur un «Mémorandum d'entente dans les domaines de la protection du consommateur et du contrôle des produits et des services entre le gouvernement de la République algérienne, démocratique et populaire et le Royaume d'Arabie saoudite, signé à Riyad le 15 novembre 2016», précise la même source. Le quatrième décret ratifié est relatif à «l'accord de coopération entre le gouvernent de la République algérienne démocratique et populaire et le gouvernement de la République du Mali, dans les domaines de la protection des végétaux et de la quarantaine végétale, signé à Bamako le 3 novembre 2016». Le dernier décret ratifié a trait à «la convention d'entraide judiciaire en matière pénale entre le gouvernent de la République algérienne, démocratique et populaire et le gouvernement de la République française, signée à Paris le 5 octobre 2016», conclut le communiqué de la Présidence.