La première édition de la fête de la restauration a été clôturée samedi en fin d'après-midi à Azazga. Les organisateurs et les participants ont estimé que la réussite a été totale ! L'idée de lancer une fête de cet art culinaire qui a jailli à l'APC de cette ville il y a juste quelques semaines a rencontré une adhésion totale de la part des restaurateurs de cette ville et des associations locales. Le nom de cette ville, sise à 35 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est lié depuis très longtemps à la qualité supérieure de sa restauration. Sa réputation dans ce domaine s'est étendue aux quatre coins du pays. Azazga est devenue même un label et un argument commercial en la matière. «L'art culinaire à azazga est une tradition cultivée par nos ancêtres, de grands chefs cuisiniers qui ont fait de cet art une véritable spécialité. Aujourd'hui, si la restauration est devenue ce qu'elle est dans notre localité, ce n'est pas le fait du hasard, c'est un héritage transmis de père en fils, et chaque génération y a apporté sa touche personnelle et son savoir-faire pour qu'au final, la restauration à Azazga soit un équilibre entre tradition et modernité, ce qui fait la renommée de ses restaurants. Ajoutons à la cuisine raffinée que proposent les restaurants de notre ville l'accueil et l'hospitalité qui sont un autre héritage commercial dont nos restaurateurs ont fait une devise. Cette équation fait d'Azazga un carrefour inévitable de la gastronomie», déclare Salim Zaïdat, président de l'Union générale des commerçants et artisans de la wilaya de Tizi Ouzou (UGCCA), et également membre organisateur de cette fête. En peu de temps, le comité d'organisation, chapeauté par l'APC, a réussi le pari de faire adhérer 24 restaurateurs de la ville à cette première édition. Plusieurs associations locales ont également contribué sans hésitation à la réussite de la fête. La ville se devait d'organiser cette fête car tous les ingrédients y sont prêts depuis longtemps. Déjà, durant la révolution algérienne, des chefs historiques venaient manger à Azazga, dans un restaurant qui s'appelait Chez Marcel. Ils avaient une salle à part où ils se restauraient et se réunissaient en même temps. Par la suite, il y eut l'opération «L'oiseau bleu», organisée par Ahmed Ouzaid (Ahmed Zaidat) dans son propre restaurant qui s'appelait «Le détour de Kabylie». C'est dans ce même lieu que l'opération a pris forme. Cela dit, la restauration a joué un rôle dans la guerre d'indépendance aussi. Après l'indépendance, beaucoup de chefs cuisiniers d'Azazga qui ont appris cet art en France sont revenus pour le pratiquer chez eux et le transmettre à leurs enfants et aux générations futures. A travers le temps, Azazga est devenue une destination prisée des fins gourmets, venus de toutes les wilayas du pays pour festoyer. Ce qui est important aussi, c'est que les éleveurs locaux produisent une viande de haute qualité que les restaurateurs utilisent, sans oublier le pain produit ici, d'une qualité et d'une saveur exceptionnelle, comme le pain cuit sur dalle par exemple. Tout cela, ajouté à la maîtrise de nos chefs cuisiniers et des spécialités qu'ils proposent, font que notre ville est devenue une plaque tournante de l'art culinaire en Algérie, ajoute encore Salim Zaïdat. Réputation «La fête s'est très bien déroulée. On ne s'attendait pas à un déferlement pareil de la part des citoyens. Les 24 restaurants ayant pris part à cette édition ont servi pas moins de 10 000 plats. Pour nous, c'est vraiment une réussite totale, mais cela dit, nous allons travaillerons mieux dans les prochaines éditions afin de lui donner une grande ampleur, à la mesure de la réputation de cet art dans notre ville». Le président de l'APC d'Azazga, Mohand Amokrane Bennadji, pour sa part, avoue au Temps d'Algérie que cette initiative «s'est imposée d'elle-même, vu la réputation de la ville. Aujourd'hui est venu le temps de concrétiser cette fête officiellement. Autrement, tous ceux et celles qui viennent manger à Azazga souhaitent toujours y revenir. C'est une réputation qui s'est ancrée depuis longtemps, et à laquelle nous avons consacré cette fête qui deviendra désormais annuelle. Cette première expérience a donné lieu à une réussite totale, ce qui nous motive encore plus pour aller de l'avant, et faire encore mieux dans les prochaines éditions», dit-il. Durant toute la journée de samedi, la ville d'Azazga a vécu au rythme de fête. Les restaurants sont pris d'assaut par des dizaines de citoyens venus des quatre coins de la région pour déguster les plats savamment concoctés par les chefs. Abderrahmane, un restaurateur de la ville d'Azazga qui a pris part à la fête, se réjouit de cette initiative. «C'est une excellente chose qu'on mette en valeur ce que nous faisons. Nous avons adhéré à l'initiative sans hésitation aucune, car c'est pour le bien de tout le monde. C'est une fierté pour nous d'exercer cet art dans une ville qui en tire sa réputation. En même temps, ce n'est pas chose aisée, car il faut être à la hauteur de cette réputation en gardant les standards professionnels tous les jours et dans toutes les situations», dit-il. A propos de l'engouement qu'ils ont connu durant la journée de la fête, il se dit «pas du tout surpris. Nous avons cuisiné des plats qu'on propose tous les jours. Les gens sont très satisfaits. Ils ont été bien servis, ont bien mangé, et c'est cela l'essentiel pour nous», ajoute-t-il. A noter qu'un grand nombre d'activités culturelles est organisé en même temps à la maison de la culture de la même ville. Des expositions de produits du terroir, de pains spéciaux de la région et autres, ont drainé un grand nombre de visiteurs. Un petit concours de plats traditionnels a été organisé dans les mêmes lieux par les organisateurs.
