Les étudiants impliqués dans l'agression et la séquestration, le 21 mars dernier, du doyen de la faculté des sciences économiques et des sciences de gestion de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont été présentés, dimanche, devant le juge d'instruction près le tribunal de Bouira. C'est à une heure tardive de la soirée que le magistrat instructeur a décidé de mettre sous mandat de dépôt cinq étudiants parmi les douze concernés par la plainte déposée par la victime et la direction de l'université. Les sept autres étudiants ont été mis sous contrôle judiciaire, avons-nous appris de sources sûres. Les étudiants qui sont membres de l'union nationale des étudiants algériens (Unea) ont été poursuivis en justice pour avoir séquestré pendant plusieurs heures et menacé de mort le doyen de la faculté des sciences économiques et pour dégradation des biens publics. Ainsi, le conseil de discipline de l'université s'est déjà prononcé sur cette affaire le 18 avril dernier en décidant une sanction de deux années d'expulsion à l'encontre des douze étudiants auteurs de l'agression du doyen. La genèse de l'affaire remonte au mois de mars dernier. Des membres de l'organisation estudiantine Unea rentrent au bureau du doyen pour régler une affaire qui concerne une étudiante membre de l'Unea. N'ayant pas obtenu ce qu'ils voulaient, ces étudiants avaient décidé de prendre en otage le premier responsable de la faculté pendant plusieurs heures dans son bureau. Le doyen s'est donc jeté du deuxième étage du bloc administratif et a fini au service des urgences où les médecins lui ont prescrit une incapacité de travail de trois mois. Depuis cette agression, les enseignants et les fonctionnaires se sont mobilisés et dénoncent l'insécurité et le départ des organisations des étudiants qui sont pointées du doigt pour être une source de violence dans l'enceinte de l'université. Plusieurs jours de grève y ont été observés. De leur côté, les enseignants affiliés au conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui ont tenu leur assemblée générale durant la journée de lundi, ont décidé d'une grève cyclique de trois jours qui aura lieu chaque huit jours. Le Cnes a affirmé que le recteur de l'université s'est engagé à ne ménager aucun effort pour trouver une solution au problème de l'insécurité. D'ailleurs, une réunion est prévue ce mercredi entre le wali, le P/APW et le premier responsable de l'université.