La ministre de l'Education nationale ne veut plus voir le scénario du baccalauréat 2017 se reproduire. Pour ce faire, Nouria Benghebrit a décidé de mettre tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif : zéro triche pour ce bac 2018. Ce mercredi 20 juin, date du début des épreuves du baccalauréat, constitue un événement déterminant pour la ministre de l'Education nationale, auquel ont contribué plusieurs départements ministériels. En réunissant toutes les conditions pour la réussite de cette épreuve, le baccalauréat algérien gagnera en crédibilité et permettra aux élèves méritants de décrocher le fameux sésame pour accéder aux universités et instituts d'enseignement supérieur. A cet effet, la sécurisation des centres d'examen a été placée en priorité absolue, puisque 18 000 policiers de différents grades ont été mobilisés du 20 au 25 juin pour assurer la couverture sécuritaire au niveau de «2108 centres d'examen à travers le territoire de compétence de la Sûreté nationale au niveau de toutes les wilayas du pays, de 14 centres de collecte, 70 centres de correction, deux centres d'impression, 66 centres de conservation des copies», selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Environ 700 000 candidats se présenteront à cet examen, pour lesquels un règlement strict a été arrêté. Dans les centres d'examen, les candidats, les enseignants, les surveillants et le personnel administratif n'auront pas le droit d'introduire d'appareils connectés tels que les téléphones, les tablettes, les appareils numériques ou les écouteurs. Le ministère de la Poste, des Télécommunications, Technologies et du Numérique a été mis une nouvelle fois à contribution puisque, à la demande du ministère de l'Education nationale, l'internet sera coupé pendant une heure avant le début de chaque épreuve du baccalauréat et les réseaux sociaux inaccessibles, afin d'empêcher toute fraude qui perturberait le déroulement du baccalauréat. D'ailleurs, Nouria Benghebrit a reconnu que «c'est un cas de force majeure, on n'est pas à l'aise pour le recours à la coupure, mais on ne doit pas baisser les bras devant de tels phénomènes». Ne voulant plus revoir se reproduire la mauvaise expérience vécue durant le déroulement des épreuves du bac en 2017, la ministre de l'Education s'est mis un point d'honneur à ce que l'éthique prime et à ce que l'effort soit récompensé. Pour Mme Benghebrit, cela concerne «l'opinion publique et toute la société qui doit s'indigner et dénoncer toutes les formes de fraude». Dans une récente déclaration, Nouria Benghebrit s'est adressée aux parents afin qu'ils sensibilisent «leurs enfants aux sanctions prévues à l'encontre des fraudeurs». Ces derniers encourent trois ans d'exclusion s'ils sont scolarisés et cinq ans d'exclusion s'ils se présentent en candidats libres à l'examen du baccalauréat. Enfin, pour sécuriser davantage les épreuves et surtout éviter toute perturbation des candidats, il a été décidé d'annuler toutes les visites officielles dans les centres d'examen pour l'ouverture des enveloppes contenant les sujets.